Trop tôt pour juger si la Russie va se retirer de Syrie (ministre britannique)

Il est trop tôt pour savoir si le départ des premières forces russes de Syrie va se traduire par un véritable retrait, comme le dit Moscou, a estimé mercredi à Bagdad le ministre britannique des Affaires étrangères.

"En Ukraine, nous avons déjà vu la Russie parler d'un retrait et ça c'est avéré être une simple relève de troupes", a indiqué Philip Hammond lors d'une conférence de presse dans le cadre d'une visite en Irak.
"On a déjà entendu le ministre russe de la Défense (Serguei) Shoigu dire que les bombardements contre les terroristes (en Syrie) -ce qui veut dire tous les opposants au régime dans le langage russe- allaient continuer alors attendons de voir ce qui se passe vraiment", a ajouté le ministre britannique.

Les premiers appareils militaires russes ont quitté la Syrie mardi au lendemain de l'annonce surprise par le président Vladimir Poutine du retrait de la majeure partie du contingent militaire russe, venu en septembre prêter main fort au régime de Damas.
Selon un porte-parole militaire américain, ce retrait reste toutefois pour l'instant très limité. "Nous n'avons pas vu de réduction significative de leur capacité de combat", a déclaré mercredi le colonel Steve Warren, en vidéo-conférence depuis Bagdad.

Pour M. Hammond, les bombardements russes ont sans conteste "amélioré le moral de l'armée syrienne et renforcé la position des forces progouvernementales sur le terrain", qui étaient sur la défensive il y a cinq mois et ont pu inverser la tendance.
"Si la Russie retire vraiment son soutien au régime, il va être intéressant de voir pendant combien de temps les forces du régime vont pouvoir maintenir leur élan sans l'appui aérien des Russes", a aussi jugé le ministre britannique.

La Grande-Bretagne avait récemment demandé à la Russie et au régime syrien de cesser "immédiatement les attaques" contre l'opposition syrienne modérée que Londres soutient.