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Culture - Portrait

« La vocation » de Sophie Fontanel ? Dérider l’univers de la mode

Elle a été durant plus de quinze ans l'une des figures phares du magazine « Elle ». Sophie Fontanel, créatrice de Fonelle et ex-directrice de la mode au sein de l'hebdomadaire féminin, a toujours cultivé un personnage de modeuse délurée et facétieuse. Aujourd'hui, cette grande prêtresse du style officie depuis son compte Instagram. Et lance son 13e roman. Avec toujours la même vocation : insuffler de la fantaisie dans un univers de tronches à l'envers.

Faire des folies avec Jean d’Ormesson, un fantasme récurrent chez Sophie Fontanel, alias Fonelle. Photos tirées de son compte Instagram

Sophie Fontanel a longtemps été cette coquine de Fonelle au magazine Elle : une grande liane qui aimait la bringue, les fringues, les mecs improbables et qui passait son temps à envoyer des mails fripons à ses copines, ses amants et son très académique fantasme Jean d'Ormesson, qu'elle avait même surnommé « Jeannot lapin ». Bref, un délirant personnage de bédé qu'elle avait créé, un peu comme un alter ego.
Puis, la sympathique chroniqueuse a été promue au très sérieux poste de « directrice de la mode » toujours au sein du même magazine. Sophie Fontanel devenait ainsi une sorte de grande prêtresse du style en France et accédait, du coup, aux premiers rangs des défilés des plus grands créateurs. Sauf que le prestige de la fonction allait s'accompagner d'une aliénation de sa liberté. Car être directrice de la mode dans l'un des hebdomadaires féminins les plus influents de l'Hexagone revenait à être soumise aux exigences des annonceurs. Ce qui allait très vite se révéler incompatible avec la mission qu'elle s'était donné : promouvoir le culte du (vrai) beau vêtement et insuffler de la gaieté dans les shootings. Elle ne tardera d'ailleurs pas à être remerciée, lors d'un changement de direction (en avril 2015). Ce qui, pour cet électron libre, sera l'occasion rêvée de s'installer à son compte... sur Instagram*, où elle est aussitôt rejointe par sa « horde ». C'est ainsi qu'elle avait surnommé les milliers de fans du blog de Fonelle qu'elle écrivait aussi sur Elle.fr.

 

Fonelle comme folle de mode
Sur son compte Instagram, Fontanel va donner libre cours à sa... vocation : dérider et décomplexer l'univers de la mode. Sur son fil qu'elle alimente, à longueur de journée, de photos de tenues qu'elle repère depuis son (désormais acquis) premier rang aux défilés de New York, Londres ou Milan ou qu'elle déniche tout simplement dans la rue, la chroniqueuse joue, en toute liberté, la modeuse facétieuse. Elle fait ainsi pénétrer ses presque 50 000 « followers » dans son intimité, en postant des « selfies » dans sa chambre, devant son lit défait, face à son miroir, en train d'essayer aussi bien le nouveau tailleur pantalon blanc d'un créateur (issu d'une collection capsule à prix abordable pour une enseigne de large diffusion) qu'arborant le sublime manteau haute couture fantasme de toutes les It girls... Et puis, loin de tout formatage, elle n'hésite pas à faire le pitre devant sa caméra, en tentant diverses expériences d'assemblage de pièces furieusement tendances prêtées par les grandes marques et de basiques fétiches tout droit sortis de sa penderie. Bref, elle associe, avec un zeste d'exhibitionnisme et beaucoup d'autodérision, son « public » à sa toujours jubilatoire quête quotidienne du vêtement Graal. Tout comme elle lui fait partager aussi l'état d'avancement progressif de ses racines blanches, la grande brune ayant décidé d'abandonner la coloration. Dans un ultime défi aux diktats des magazines ?
Pour cette folle de mode, la plus belle des élégances est « la capacité de s'exprimer dans le vêtement ». Et elle s'y exprime pleinement, Sophie Fontanel, dans un mélange d'allure stylée et de note décalée qui font sa signature personnelle.

 

L'amour des gens et des mots aussi...
Mais Sophie Fontanel adore aussi les mots, presque autant que la mode. De là son besoin de s'exprimer également par l'écriture. Romanesque, mais avec des mots sincères, non galvaudés, créateurs de liens et partageurs d'expériences. Et des sujets qui tournent toujours autour de L'amour dans la vie des gens (titre de l'un de ses livres), y compris la sienne. L'amour dans tous ses états : passion, attachement conjugal, amour filial, désamour ou encore manque de désir... Comme dans l'un de ses romans justement intitulé L'envie, où elle avait osé se confier sur une période d'abstinence voulue dans sa vie amoureuse. Preuve de son courage à braver la tendance dominante.
Pour son 13e opus, La vocation, qui vient de sortir aux éditions Robert Laffont, elle revient dans une sorte de biographie romanesque sur ce culte des beaux vêtements que lui ont transmis les femmes de sa famille. Une tradition-passion qui aura pavé sa voie vers le journalisme de mode. De sa grand-mère arménienne, Méliné, débarquée en France dans les années 20, une page du magazine Vogue coincée sous la manche, et qui cousait elle-même ses habits en s'inspirant des élégantes du boulevard Montparnasse, à sa fameuse tante Anahide ou sa mère Knar, couturières émérites, c'est l'histoire d'une lignée d'émigrées arméniennes qui « croyait en l'intégration par l'élégance » que raconte Sophie Fontanel. Avec cette tendresse joyeuse, cette classe rehaussée d'une pointe de fantaisie qui fait son style. Et son charme.

Elle tient aussi aujourd'hui une chronique sur la mode dans « L'Obs » et sur France Inter.

Sophie Fontanel a longtemps été cette coquine de Fonelle au magazine Elle : une grande liane qui aimait la bringue, les fringues, les mecs improbables et qui passait son temps à envoyer des mails fripons à ses copines, ses amants et son très académique fantasme Jean d'Ormesson, qu'elle avait même surnommé « Jeannot lapin ». Bref, un délirant personnage de bédé qu'elle...

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