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Économie - Interview express

Caroline Fattal : « Unilever s’appuie sur notre capacité à gérer les crises »

Caroline Fattal. Photo DR

Le groupe Fattal a fêté hier à Beyrouth le 80e anniversaire de son partenariat avec le géant anglo-néerlandais de l'agroalimentaire, Unilever, en présence notamment de son PDG Paul Polman. Quelle place occupe aujourd'hui cette multinationale dans vos activités ?
Le partenariat entre Fattal et Unilever remonte à 1935, année pendant laquelle la société anglo-néerlandaise accorde à la SAL Khalil Fattal et Fils (KFF) une concession pour distribuer les eaux de Cologne Atkinson au Liban. Trois générations plus tard, Unilever pèse près de 10 % du chiffre d'affaires annuel de Fattal et figure dans le peloton de tête de ses fournisseurs, notamment sur le segment des produits de grande consommation (PCG). En 2001, la multinationale a même confié l'exclusivité de la distribution de ses produits sur le territoire libanais à Fattal, afin de rationaliser ses effectifs dans la région.
Unilever approvisionne près de 2 milliards de consommateurs dans le monde et son chiffre d'affaires a atteint 53,3 milliards d'euros en 2015 (environ 58 milliards de dollars), soit 10 % de mieux qu'un an plus tôt. Des atouts qui en font un partenaire incontournable pour le groupe Fattal, implanté dans 8 pays – Liban, Émirats arabes unis, Syrie, France, Égypte et Jordanie, Irak et Algérie.

Dans quelle mesure les différents conflits qui ont marqué l'histoire du Liban ces 80 dernières années ont affecté ce partenariat ?
Contrairement à toute attente, ces événements ont contribué à renforcer notre coopération et poussé notre partenaire à s'appuyer sur notre capacité à gérer les crises. En 2014, Unilever a par exemple demandé à la direction du distributeur libanais de partager son expérience dans un environnement « Vuca » – acronyme anglo-saxon employé dans le domaine du management pour désigner un contexte marqué par l'incertitude – avec les cadres de la multinationale. En 2013, les deux sociétés ont affronté ensemble la perte de plus de 1,6 million de marchandises lors de la destruction d'entrepôts appartenant au distributeur en Syrie.
Mais Fattal a également dû affronter seul certains épisodes difficiles, comme l'incendie de son siège en 1976 ou la fermeture du port de Beyrouth pendant les années 80, qui a forcé le groupe à réceptionner ses marchandises à Chypre et d'en assumer le transport vers le port de Jounieh. Le dernier épisode marquant concerne la fermeture de la frontière syro-jordanienne en 2015, qui a obligé le distributeur à se rabattre sur le transport maritime pour assurer la liaison entre le Liban et les pays du Golfe.

Quel est l'impact de la stagnation économique et de la baisse du pouvoir d'achat, lié à la dégradation de la situation politico-sécuritaire au niveau régional sur le développement de Fattal ?
Malgré ces difficultés, la stratégie du groupe Fattal, basée sur la diversification, lui a permis de conserver une croissance à deux chiffres et un chiffre d'affaires annuel de plusieurs centaines de millions de dollars (NDLR : le groupe n'a pas souhaité préciser davantage cette donnée). C'est de cette manière que nous avons pu compenser les effets du ralentissement du marché libanais, marqué par une baisse du pouvoir d'achat et une crise des liquidités, vis-à-vis desquelles nous avons adopté une politique de crédit ferme.

Le groupe Fattal a fêté hier à Beyrouth le 80e anniversaire de son partenariat avec le géant anglo-néerlandais de l'agroalimentaire, Unilever, en présence notamment de son PDG Paul Polman. Quelle place occupe aujourd'hui cette multinationale dans vos activités ?Le partenariat entre Fattal et Unilever remonte à 1935, année pendant laquelle la société anglo-néerlandaise...

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