Geagea : Si le gouvernement ne réagit pas, d’autres démissions pourront suivre

Réagissant à l'annonce de la démission du ministre de la Justice Achraf Rifi, le chef du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, a placé cette mesure dans le cadre du « ras-le-bol » ressenti par le ministre dans le cadre de ce gouvernement à cause notamment de « certaines actions inacceptables, dont celle concernant l'attitude vis-à-vis du royaume d'Arabie saoudite (...) et avant cela l'affaire du dossier de l'ancien ministre Michel Samaha (...) en passant par celui des déchets ».
Samir Geagea, qui s'exprimait par téléphone dans le cadre d'un entretien accordé à la chaîne al-Hadath, a également indiqué que « la délégation libanaise qui envisage de se rendre en Arabie doit être une délégation de très haut rang, elle doit comprendre le Premier ministre et les ministres souverainistes, ainsi que d'autres ministres ». Il a ajouté que si le gouvernement veut faire preuve de sérieux à l'égard de cette affaire, « il doit empêcher toutes les parties d'attaquer l'Arabie et les pays arabes et du Golfe, ainsi que toutes les autres nations amies. Si un rendez-vous est demandé auprès des dirigeants saoudiens alors oui, il est possible que la position actuelle de l'Arabie vienne à changer ». Et de mettre en garde : « Si le gouvernement ne prend pas des mesures drastiques (...) alors d'autres démissions sont à envisager », insistant sur la nécessité de rabibocher les relations avec l'Arabie en premier lieu, puis de résoudre la problématique du dossier Samaha et, enfin, de plancher sur les questions internes pour éviter d'autres démissions au sein du gouvernement. Le chef des FL s'est par ailleurs dit surpris de la lenteur avec laquelle le gouvernement est en train de réagir « afin d'éviter par exemple une décision » comme celle de l'Arabie saoudite. Sur ce point, et dans le cadre d'une intervention téléphonique accordée à la chaîne de télévision MTV, Samir Geagea a souligné que « de par sa composition, la suite des événements concernant ce gouvernement était prévisible ». « Je souhaite que cette démission soit prise en considération, car il est interdit à quiconque de s'en prendre à la relation qu'entretient le Liban avec ses pays amis », a-t-il ainsi affirmé, avant de demander au gouvernement d'« assumer dorénavant ses responsabilités », car « en considérant que le ministre (des AE) Gebran Bassil ait fait une erreur, le gouvernement devait lui demander des comptes, chose qu'il n'a pas faite ».
Samedi dernier, Samir Geagea avait affirmé lors d'un meeting organisé à Meerab sur le thème de « l'éveil municipal », dans le cadre de la préparation aux élections municipales, que « l'Arabie saoudite ressent un ras-le-bol face aux comportements de certains Libanais ». M. Geagea a également indiqué que « le gouvernement doit se réunir immédiatement pour tenter se sauver ce qui peut l'être de la donation saoudienne destinée à l'armée et aux Forces de sécurité intérieure, alors que nous en avons cruellement besoin ». « Le gouvernement au grand complet doit demander un engagement officiel du Hezbollah de ne plus s'en prendre à l'Arabie saoudite sous réserve de la mise en application de la loi pénale libanaise. »