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Moyen Orient et Monde - Conflit

Attentat d’Ankara : le pouvoir accuse le PKK et les milices kurdes de Syrie

L'auteur de l'attaque identifié ; des raids de la coalition font 15 morts au moins à Hassaké.

Un convoi militaire turc a été attaqué dans la province de Diyarbakir, tuant au moins six soldats, selon les services de sécurité. Ilyas Akengin/AFP

La Turquie a accusé le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les milices kurdes de Syrie d'avoir perpétré l'attentat qui a fait 28 morts mercredi soir en plein centre d'Ankara.
Le président Recep Tayyip Erdogan et son Premier ministre Ahmet Davutoglu ont affirmé hier sans l'ombre d'un doute que l'attaque, qui a visé un convoi de bus transportant des militaires, avait été planifiée par le PKK et les combattants des Unités de protection du peuple (YPG) kurdes. Directement mis en cause, le chef de Parti de l'union démocratique (PYD), Saleh Muslim, a démenti à l'AFP « toute implication » de son bras armé, les YPG. L'un des chefs du PKK a lui aussi réfuté ces allégations. M. Erdogan a balayé ces dénégations. « Bien qu'ils disent n'avoir rien à voir avec cette attaque, les informations du ministère de l'Intérieur et des services de renseignements montrent qu'ils sont les responsables », a-t-il déclaré devant la presse.
Selon M. Davutoglu, le chauffeur de la voiture bourrée d'explosifs a été identifié comme un Syrien de 23 ans, Salih Necar. Les quotidiens Yeni Safak (progouvernement) et Sözcü (opposition) ont rapporté que le kamikaze, déchiqueté par l'explosion, avait été identifié grâce à ses empreintes digitales, enregistrées lors de son arrivée en Turquie en tant que réfugié. Quatorze personnes liées à l'attentat ont été arrêtées, a également annoncé M. Erdogan. « Cela va continuer car on a vu que les auteurs de ce crime ont des ramifications à l'intérieur et à l'extérieur », a-t-il ajouté. Fidèle à sa rhétorique, M. Davutoglu a mis en cause la « responsabilité » du président syrien Bachar el-Assad, accusé d'instrumentaliser les YPG. « Nous nous réservons le droit de prendre toute mesure contre le régime syrien », a-t-il menacé. Il a également mis en garde la Russie, alliée de Damas. « Si ces actes terroristes continuent, elle sera tenue pour responsable », a-t-il averti.

500 rebelles syriens en renfort
L'attentat de mercredi intervient alors que l'artillerie turque bombarde depuis cinq jours les YPG, qui ont profité de l'offensive des forces du régime de Damas dans la province d'Alep (Nord), appuyées par les raids aériens russes, pour prendre le contrôle de nouveaux territoires proches de la Turquie. Hier soir, les obusiers turcs basés autour de Kilis (sud de la Turquie) ont à nouveau ouvert un feu nourri sur les positions kurdes, a constaté un journaliste de l'AFP.
Hier matin, un convoi militaire a été attaqué dans cette région, dans la province de Diyarbakir, tuant au moins six soldats, selon les services de sécurité. Après deux ans de cessez-le-feu, des affrontements meurtriers ont repris l'été dernier entre les forces de sécurité turques et le PKK dans le sud-est à majorité kurde du pays.
Les Turcs ont également fait passer la frontière à 500 rebelles syriens venus « prêter main forte aux insurgés face à la progression des forces kurdes » dans la région d'Azzaz, au nord d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Selon des sources proches de la rébellion syrienne, les forces turques ont laissé ces derniers jours quelque 2 000 rebelles syriens repasser en Syrie depuis la Turquie pour aller combattre les miliciens kurdes dans le secteur d'Azzaz. Le gouvernement d'Ankara accuse les YPG et le PYD d'être des organisations « terroristes » car proches du PKK. À l'inverse, Washington arme ces deux mouvements, à la pointe du combat contre les jihadistes. La Maison-Blanche a d'ailleurs appelé hier Turcs et Kurdes à la retenue. « L'hypocrisie de ceux qui envoient des armes aux organisations terroristes et nous envoient des messages de condoléances doit cesser », a d'ailleurs déploré sur Twitter le vice-Premier ministre turc Yalçin Akdogan. Les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu et l'Allemagne ont en outre été « invités » au ministère turc des Affaires étrangères pour y être informés des détails de l'enquête, a indiqué à l'AFP un de ses responsables, notamment sur l'implication kurde.
Par ailleurs, au moins 15 civils, dont trois enfants, ont été tués hier dans des raids de la coalition internationale menée par les États-Unis contre quatre villages de la province de Hassaké, a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, soulignant que le bilan des civils risquait de s'alourdir. Il a ajouté que neuf jihadistes de l'EI avaient péri dans les raids. Mardi et mercredi, des frappes aériennes de la coalition dans la même province ont tué 23 civils, selon l'ONG. Vingt-six combattants de l'EI sont morts mercredi. Le lieutenant-général Charles Brown, chef des forces de l'air américaines au Moyen-Orient, a indiqué hier être au courant de ces accusations. « Comme nous le faisons pour chaque victime civile potentielle, nous menons une évaluation pour en vérifier la crédibilité », a-t-il précisé auprès des journalistes du Pentagone.
Les raids de la coalition viennent en appui d'une vaste offensive lancée mardi par les Forces démocratiques syriennes (FDS, alliance dominée par les Kurdes du YPG) contre l'EI dans le sud de Hassaké et qui leur a permis de prendre plusieurs villages aux jihadistes.
(Sources : agences)

La Turquie a accusé le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les milices kurdes de Syrie d'avoir perpétré l'attentat qui a fait 28 morts mercredi soir en plein centre d'Ankara.Le président Recep Tayyip Erdogan et son Premier ministre Ahmet Davutoglu ont affirmé hier sans l'ombre d'un doute que l'attaque, qui a visé un convoi de bus transportant des militaires, avait été...

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