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Liban - Coopération

La Chine, une langue, des cultures, un continent

Hébergé par l'USJ, l'Institut Confucius de Beyrouth se fait des ailes et célèbre son dixième anniversaire.

Le recteur de l’USJ, Salim Daccache (centre), et le directeur de l’Institut Confucius, Antoine Hokayem (g.), en visite de travail en Chine.

« La joie est en tout, il faut savoir l'extraire », dit Confucius. C'est avec ce genre de formule que les Chinois se sont souhaité, le 8 février, bonne année.
La Chine d'aujourd'hui n'est pas un pays, c'est un continent, avec une grande variété de peuples, de langues, de cultures et de climats. Pour certains, c'est l'avenir. Sait-on par exemple que Centrale, l'une des grandes écoles françaises, impose un an entier de séjour en Chine à ses étudiants ? Pour un Libanais, la Chine est avant tout le pays qui a supplanté l'Italie comme premier partenaire commercial du Liban, doublé d'un marché immense pour l'entrepreneur tapi au fond de sa conscience. En bon Phénicien, un Libanais traduirait la maxime de Confucius en business : « L'argent est en tout, il faut savoir l'extraire. »

Eh bien justement, les Chinois y ont pensé. Et, pour nous aider à extraire (entre autres) cet argent, ils ont créé l'Institut Confucius. Cet institut, qui célèbre à Beyrouth son 10e anniversaire, diffuse de par le monde la langue (le mandarin, la langue officielle du pays) ainsi que la culture chinoises, ce dernier mot couvrant des activités aussi diverses que l'acupuncture, la calligraphie, l'art floral, la cuisine, les arts martiaux, la musique, la danse et le mime (y compris l'art de la rime).
Depuis 2006, l'Institut Confucius est hébergé par le campus des sciences humaines de l'Université Saint-Joseph, rue de Damas. À ses destinées préside le Dr Antoine Hokayem. Ancien vice-recteur de l'USJ aux relations internationales, le Dr Hokayem a tous les atouts pour réussir à placer l'Institut Confucius au cœur de la vie culturelle libanaise, à côté de l'Institut français, du British Council, du Goethe Institut et autres Instituto Cervantès.

Et il y a réussi. Malgré l'instabilité qui pourrait les détourner vers des disciplines plus utiles, les Libanais continuent d'être attirés par ce centre académique, et les cinq professeurs de langue chinois accrédités qu'il emploie ont désormais pas mal de copies à corriger. En progression croissante depuis sa fondation, le nombre d'étudiants dépasse aujourd'hui 160, et la tendance au passage d'un niveau à l'autre se confirme. En d'autres termes, après le succès d'exotisme suscité par l'ouverture de l'institut, la tendance est à l'approfondissement de l'apprentissage du chinois. L'expression C'est du chinois est en bonne voie de ne plus signifier incompréhensible. Les cours sont donnés à Beyrouth, mais aussi dans les deux antennes de l'USJ à Saïda et Tripoli.

Les inscrits peuvent être de jeunes entrepreneurs, assure son directeur, puisque les grands patrons ont droit, quand ils voyagent, à des interprètes. Mais on y trouve aussi quelques diplomates et beaucoup d'étudiants. Ces derniers sont attirés soit par la bonne note assurée en crédit optionnel, soit par l'éventualité d'un projet d'études supérieures en Chine, compte tenu de la renommée grandissante de certains universités et laboratoires chinois (langues, ingénierie, électronique). Il est loin, en effet, le temps ou le produit chinois était synonyme de pacotille. Les cours de l'Institut Confucius sont donnés tôt le matin ou en fin d'après-midi. Il y a aussi pas mal d'enfants qui viennent pour des cours pour débutants samedi avant-midi.

(Lire aussi : En manque de touristes arabes, le Liban convoite les Chinois)

 

La Route de la Soie
Certes, on peut aussi apprendre le chinois par d'autres méthodes, mais l'Institut Confucius est le seul à pouvoir vous accréditer en Chine (l'accréditation HSK), étant l'émanation directe de Hanban, l'organisme officiel pour l'enseignement de la langue et de la culture chinoise à l'étranger. On compte aujourd'hui 63 Instituts Confucius dans le monde qui fonctionnent tous selon le modèle en vigueur au Liban : contrat d'hébergement avec une université prestigieuse locale qui en assume la présidence, tandis que l'organisme Hanban fournit et finance un personnel variable de professeurs homologués coiffés d'un directeur adjoint.

À côté du chinois, l'Institut Confucius délivre un diplôme universitaire d'initiation à l'acupuncture et subventionne 20 bourses de résidence et d'études d'un mois, en été, pour ses meilleurs étudiants.
Par ailleurs, l'Institut Confucius assume une activité d'animation culturelle diverse : organisation de conférences sur l'économie et la politique étrangère chinoises ; tournées musicales, festivals culinaires, etc. Il a subventionné un festival local de l'Opéra de Pékin et prévoit, pour septembre, une grande tournée régionale d'une troupe de danse et de musique folkloriques. L'année sera également utilisée pour redécouvrir le legs spirituel et culturel de Matteo Ricci, un prêtre jésuite italien mort en 1610 et l'un des pères des missions jésuites en Chine. Une table ronde et une exposition sur cette figure sacerdotale, qui est aussi figure de sainteté, seront organisées cette année à l'USJ. Enfin, des conférences et diverses activités seront consacrées au thème global de La Route de la Soie, qui a jadis relié l'Europe à la Chine et que ce pays cherche à mieux faire connaître.

 

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