La banque saoudienne National Commercial Bank (NCB), aussi connue sous le nom d'al-Ahli Bank, va fermer ses deux agences au Liban – à Hamra et à Hazmieh –,selon des sources bancaires citées dans l'édition d'hier du journal al-Liwa'.
Pressentie depuis plusieurs mois, cette information a été confirmée hier par le secrétaire général de l'Union des banques arabes (UBA), Wissam Fattouh. « Ce choix stratégique est principalement lié au fait que les ressortissants saoudiens, qui constituent l'essentiel de la clientèle de la banque hors d'Arabie saoudite, se font plus rares au Liban depuis quelques années », explique M. Fattouh à L'Orient-Le Jour. « Dans ce contexte, il était devenu difficile pour NCB de continuer à réaliser des bénéfices au Liban, son implantation modeste sur le territoire libanais ne lui permettant pas de rivaliser avec la plupart de ses concurrents », poursuit M. Fattouh. « La direction de la banque a arrêté sa décision en novembre 2015 avant d'en informer la Banque du Liban (BDL) qui a donné son accord à cette fermeture », ajoute-t-il. Contactée par L'Orient-Le Jour, la direction de la banque n'était pas joignable pour répondre à nos questions.
M. Fattouh insiste sur le fait que « que ce choix stratégique n'est pas directement lié à la situation politico-sécuritaire au niveau régional récemment marquée par la détérioration des relations entre l'Iran et l'Arabie saoudite », mais ne nie toutefois pas « la corrélation entre ces tensions et le fait que les ressortissants saoudiens désertent le Liban ». La fermeture des agences de NCB doit entraîner le licenciement de 25 employés, que la banque aurait prévu d'indemniser.
Fondée en 1953, la NCB est le premier établissement bancaire saoudien à avoir été autorisé par décret royal ainsi que l'un des pionniers dans le domaine de la finance islamique. La banque a annoncé avoir engrangé en 2015 plus de 9,09 milliards de riyals de bénéfices (2,42 milliards de dollars), en hausse de 5 % par rapport aux bénéfices record enregistrés en 2014. En janvier 2015, NCB réussissait également son introduction à la Bourse de Riyad en proposant notamment 300 millions d'actions d'une valeur de 45 riyals par action, soit un total de 13,5 milliards de riyals (3,6 milliards de dollars).
La NCB est membre, depuis plusieurs décennies, de l'Association des banques du Liban (ABL), qui a décidé d'« attendre que ce retrait soit officiellement acté » pour commenter cette affaire, selon une source à la direction de l'ABL.
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17 h 41, le 18 février 2016