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Liban - Fourniture d’armes françaises au Liban

Encore un blocage en raison de nouvelles exigences saoudiennes

Tout le monde croyait que le Donas, le contrat franco-saoudo-libanais de 3 milliards de dollars pour l'armée libanaise, se déroulait comme prévu, et qu'après la livraison de 40 batteries de missiles Milan en avril 2015, le prochain envoi serait attendu en mai prochain. Mais il semble que ce marché rencontre un nouveau gel et nous en avions fait état dans un article précédent, suscitant des démentis français et saoudiens.
Dans son édition de mardi, le journal Le Monde révèle en effet, sur base d'informations crédibles, que ce nouveau blocage est causé par le fait que le numéro trois saoudien, le prince Mohammad ben Salmane – qui est également ministre de la Défense –, exige « un nouveau cadre pour la relation bilatérale franco-saoudienne », qui écarterait du circuit l'Odas, l'organisme mixte chargé de suivre et de veiller au bon déroulement des contrats d'armement français.
Le quotidien français se demande si, au travers de cette demande, le prince Mohammad ben Salmane veut éviter ce passage obligé de tout contrat d'armement franco-étranger pour écarter du circuit les anciennes équipes qui géraient le commerce d'armement jusqu'à la mort du roi Abdallah ben Abdel Aziz en janvier 2015, réalisant un chiffre d'affaires de 100 milliards de dollars rien qu'avec l'Arabie saoudite.
Sur cette affaire qui a connu plus d'un rebondissement, nous apprenons que le vice-prince héritier considère les honoraires de l'Odas (qui s'élèvent pour le seul contrat franco-saoudo-libanais à 230 000 euros) sont des commissions destinées à une tierce partie du fait que, parmi les actionnaires de l'Odas, figurent des personnalités saoudiennes qui ne sont pas du même bord que lui.

Critiques contre Guillaud
Toujours est-il que cette exigence de Mohammad ben Salmane a été formulée par écrit aux autorités françaises et que cela les embarrasse du fait que l'Odas exerce une sorte de monopole sur les exportations de matériel militaire français.
Sera-t-il possible que le reste du marché, s'il venait à reprendre, se concrétise sans la participation de l'Odas ? Les autorités françaises compétentes observent le silence le plus total sur ce point précis, d'autant plus délicat que Le Monde rapportait dans son article que certaines personnes de l'entourage du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, « ne cachent pas leurs critiques envers le patron de l'Odas, l'amiral Édouard Guillaud, ancien chef d'état-major des armées.
Entre-temps, la seule victime de ces divergences franco-saoudiennes est le Liban dont l'armée est en première ligne dans la guerre contre Daech et qui attend avec la plus grande impatience la reprise des livraisons d'armes françaises prévues pour mai prochain, mais qui auront une nouvelle fois du retard. Notons que le délai total de ces livraisons était fixé à 4 ans et demi, et que, selon des sources militaires concordantes françaises et libanaises, il est maintenant de cinq ans et demi (à partir d'avril 2015).
Une délégation de l'Odas était au Liban depuis quelques jours, dans le cadre de sa mission, et l'équipe est rentrée à Paris hier mardi.
Le Donas mobilise 50 entreprises françaises relevant de 30 groupes industriels. Le marché comprend, outre les batteries Milan déjà livrées, 250 véhicules blindés, quinze hélicoptères de transport, vingt canons de 155 mm, quatre patrouilleurs maritimes, des drones, des systèmes de communication et de surveillance des frontières.

Tout le monde croyait que le Donas, le contrat franco-saoudo-libanais de 3 milliards de dollars pour l'armée libanaise, se déroulait comme prévu, et qu'après la livraison de 40 batteries de missiles Milan en avril 2015, le prochain envoi serait attendu en mai prochain. Mais il semble que ce marché rencontre un nouveau gel et nous en avions fait état dans un article précédent,...

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