Le Koweït condamne à mort deux chiites pour espionnage au profit du Hezbollah

Un tribunal du Koweït a condamné à mort hier deux membres d'un groupe de 26 chiites jugés pour espionnage au profit de l'Iran et du Hezbollah, et planification d'attentats, indique l'AFP dans une dépêche datée de cet émirat.
Un autre prévenu a été condamné à la prison à vie et 19 des membres du groupe à des peines de prison allant de 5 à 15 ans, selon le correspondant de l'AFP au tribunal. Les deux condamnés à mort sont un Koweïtien, présent au procès, et un Iranien, en fuite.
L'Iranien, Abdelreda Hayder, était accusé d'avoir recruté 22 Koweïtiens et organisé leur séjour au Liban où ils ont été formés au maniement des armes dans un camp militaire du Hezbollah. Le Koweïtien a, lui, été présenté dans le texte du verdict comme « le cerveau du groupe » et comme membre du Hezbollah depuis 1996. Selon ce texte, il a été en contact avec un membre de l'ambassade d'Iran au Koweït et s'est ensuite rendu en Iran où il a eu des contacts avec le corps des gardiens de la révolution, l'armée idéologique et d'élite de la République islamique.
Il est intéressant de relever que le verdict a été prononcé alors que les relations entre l'Iran et la plupart des pays arabes du Golfe se sont détériorées, après la mise à mort en Arabie saoudite d'un uléma chiite, Nimr el-Nimr, farouche opposant au régime de Riyad.
Les 25 Koweïtiens et l'Iranien étaient jugés depuis le 15 septembre. À l'ouverture du procès, les Koweïtiens avaient nié tout lien avec l'Iran ou le Hezbollah.
Lors de l'annonce le 13 août du démantèlement de la cellule, le ministère koweïtien de l'Intérieur avait fait état de la saisie de « 144 kilos de TNT » et de « 19 tonnes de munitions », ainsi que de nombreuses armes dont 56 roquettes, destinées, selon lui, à commettre des attentats. L'Iran avait cependant démenti tout lien avec les suspects.