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Ces jeunes qui sèment l’espoir

Alors que, pour la plupart des étudiants, les fêtes riment avec repos, ces jeunes volontaires s'investissent, pendant les saisons festives, dans des activités caritatives pour permettre à des personnes défavorisées de vivre un vrai Noël.

« Notre récompense, ce sont les sourires que nous avons pu semer sur leurs visages », affirme Anthony Madi.

À Noël, dans de nombreux foyers, c'est la fête. Des familles se réunissent, partagent de copieux repas et s'échangent cadeaux et joyeux souhaits. Mais d'autres, dans le même quartier peut-être, fortement touchées par des difficultés financières et sociales, ne peuvent pas le faire. Des jeunes, en provenance de différentes régions du Liban, ont décidé, chacun à sa manière, de leur offrir de la joie et de l'amour.
«L'essence de cette fête est de partager avec autrui», estime Christelle Melki, avant de poursuivre: «De nombreuses personnes désirent entreprendre des actes de charité, mais ne savent pas comment le faire ni qui aider.» Pour faciliter le lien entre les familles dans le besoin et les personnes qui aimeraient les soutenir, la jeune fille de 25 ans a créé une page sur Facebook intitulée «Noël autrement». Une grande chaîne de solidarité est alors générée. En premier, Christelle entre en contact avec des familles défavorisées pour savoir ce dont elles ont besoin. Par la suite, elle partage leurs demandes avec les personnes susceptibles d'y répondre. «Les besoins et les sollicitations varient. Certains adolescents, par exemple, ne veulent pas de jouets mais souhaitent pouvoir aller au cinéma, leur désir a été satisfait grâce à de généreux individus», explique-t-elle.
Le lien virtuel qu'a conçu Christelle entre les récepteurs et les donneurs, Terry Bitar l'a établi différemment. L'architecte de 23 ans a organisé un événement intitulé «Clothes Charity Donation». «Mon but est de répandre l'esprit positif de Noël chez les pauvres», précise-t-elle. Cette activité fait partie d'une série d'opérations caritatives menées par l'ONG «Charity Donation» que Terry a créée il y a un an. «Après les avoir collectées des donneurs et nettoyées dans des blanchisseries, 20 000 pièces de vêtements usagés ont été exposées la semaine dernière dans une église à Zahlé», explique-t-elle. Et d'ajouter: «Plus de 1000 familles ont profité de ces habits.» Terry, assistée par sa famille et ses amis, planifie d'autres activités dans la région, dont une série de visites à des personnes âgées, pour leur offrir des dons adaptés à leurs besoins, ainsi qu'une distribution de caisses de chocolats à 2000 enfants.

Récompensés par les sourires
Si Christelle et Terry se sont mobilisées à titre personnel, d'autres jeunes, comme Anthony Madi, ont œuvré dans le cadre d'un groupe ou d'une association. Le jeune homme de 23 ans affirme ne pas « pouvoir vivre la joie de la naissance de Jésus-Christ sans la partager avec l'un de ses frères dans l'humanité». Anthony est membre du groupe de prière La Maison de la Providence à Dick el-Mehdi, au Metn. Les membres de ce groupe, âgés de 16 à 25 ans, ont invité des familles démunies à passer une journée de festivités – qu'ils ont organisée de A à Z – avec eux. «Nous commençons à préparer cet événement dès le mois d'octobre. Nous recherchons alors des familles dans les quartiers pauvres de la région», note Anthony, avant de poursuivre: «L'année dernière, nous avions repéré 15 familles. Cette année, le nombre a augmenté à quarante à cause de la détérioration de la situation économique.» Le financement de cette activité est assuré par un récital spirituel tenu à l'approche des fêtes. Le dernier dimanche avant Noël, les familles ont été transportées en bus au local du groupe. La journée a débuté par une messe et s'est poursuivie dans une ambiance festive avec des jeux, de l'animation et une pièce de théâtre. Ensuite, les familles ont déjeuné ensemble et ont quitté à la fin de la journée, chacune avec un sac de denrées alimentaires.
Selon le jeune bénévole, cet événement est un succès car il est le fruit d'un travail de groupe. «Travailler en groupe nous apprend à accepter les défauts des autres et favorise chez nous l'esprit d'équipe», confie Anthony. Et d'assurer: «En aidant ces personnes délaissées, nous apprenons à apprécier ce que nous possédons. Notre récompense, ce sont les sourires que nous avons pu semer sur leurs visages.»

Le développement du côté humanitaire
À Nabaa aussi, un groupe de jeunes s'est mobilisé pour une opération caritative. Habib Asmar est le chef de clan du groupe Saint-Vincent-de-Paul, Bourj-Hammoud, une des branches de l'Association des scouts du Liban. Le jeune homme de 21 ans est responsable de l'organisation du service de Noël, un rituel annuel dont bénéficient 15 familles défavorisées résidentes dans les quartiers de cette localité. «La sélection se fait suite à une visite chez ces familles afin de découvrir la nature de leurs besoins», indique Habib. Et de noter: «Ces demandes sont ensuite satisfaites grâce à un autofinancement assuré par des activités de scoutisme et par des dons financiers provenant d'anciens scouts.» L'opération menée par la suite est divisée en deux étapes. Durant la première étape, les jeunes âgés entre 16 et 21 ans distribuent des dons de conserves – qu'ils préparent eux-mêmes et emballent à l'avance – aux familles sélectionnées. La deuxième étape consiste en une visite la veille de Noël chez ces familles. «Nous venons prier avec eux et leur offrir les cadeaux qu'ils désirent», précise Habib, avant de poursuivre: «Leurs yeux brillent de joie en nous accueillant, ils nous remercient d'être venus fêter avec eux avant de le faire avec nos familles.» Et d'assurer : «Le sentiment que nous ressentons, de retour chez nous, est indescriptible.» Selon l'étudiant en génie électronique, cet événement «sacré» représente un tournant dans la vie des jeunes qui y participent : «Au lieu d'attendre les cadeaux offerts par leurs proches, ces bénévoles offrent eux-mêmes des dons à des étrangers sans rien prévoir en retour. Cela développe chez eux le côté humanitaire et les transforme en de meilleures personnes.»

À Noël, dans de nombreux foyers, c'est la fête. Des familles se réunissent, partagent de copieux repas et s'échangent cadeaux et joyeux souhaits. Mais d'autres, dans le même quartier peut-être, fortement touchées par des difficultés financières et sociales, ne peuvent pas le faire. Des jeunes, en provenance de différentes régions du Liban, ont décidé, chacun à sa manière, de leur...

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