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Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

De l’exécution de Nimr en Arabie saoudite... à la paralysie présidentielle au Liban

L'exécution du cheikh saoudien chiite Nimr Baqer al-Nimr par les autorités saoudiennes samedi dernier est un facteur qui vient s'ajouter à tous ceux qui empêchent l'élection d'un président de la République au Liban, étant donné la violente réaction iranienne à cette mise à mort.

Interrogé par L'Orient-Le Jour, l'ambassadeur d'une nation appartenant au Groupe international de soutien au Liban estime que l'exécution du cheikh Nimr est de nature à saper les efforts en vue d'une normalisation des relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran, et a par conséquent un impact négatif sur l'échéance présidentielle au Liban. Cette source constate que plus d'un chef d'un grand bloc parlementaire comptait sur une entente entre ces deux pays pour voir le blocage présidentiel prendre fin.

Cet ambassadeur souligne que ce facteur vient s'ajouter à une série de « non » : pas d'entente libano-libanaise, ni entre les députés ni entre les blocs, pas d'accord saoudo-iranien, mais plutôt une escalade sans précédent entre les deux pays, et, enfin, pas d'accord international-régional, encore moins interrégional, sur le nom d'un candidat.
Il s'est dit étonné que certains chefs de bloc restent convaincus du fait que l'initiative de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, reposant sur un soutien à la candidature du député Sleiman Frangié, demeure d'actualité, malgré les divisions qui sont apparues dans chacun des deux camps du 8 et du 14 Mars suite à cette proposition. Il explique, à cet effet, que des forces politiques essentielles, chrétiennes et musulmanes, se sont opposées à l'initiative et que les contacts entrepris par Saad Hariri n'ont pas été accueillis favorablement, suscitant, au contraire, de nouvelles contestations. D'où la nécessité de trouver un autre candidat. D'après cet ambassadeur, il ne faut pas oublier que le président de la République au Liban doit être consensuel. Il estime que Saad Hariri, qui a choisi de soutenir son adversaire politique, a échoué parce qu'il n'a pas consulté, au préalable, ni les forces du 14 Mars ni celles du 8 Mars.

Si la décision d'élire un président au Liban émane exclusivement de l'extérieur du pays, les circonstances ne permettront pas de mettre un terme à la vacance présidentielle, ni même de faire un pronostic sur la date de l'élection, poursuit l'ambassadeur. Selon lui, on ne peut plus compter sur une entente régionale qui était sur feu doux à Oman, loin des regards, et qui est gelée en raison des derniers développements. Il cite un autre facteur explosif : la fin du cessez-le-feu au Yémen, un autre motif d'escalade entre l'Arabie saoudite et l'Iran. Mais il serait possible, poursuit-il, de parier sur une élection avant la date de mise en application pratique de l'accord nucléaire entre les États-Unis et l'Iran, soit dans une dizaine de jours.

Il aurait été possible de faire abstraction du facteur régional si un État, au niveau international ou arabe, était capable de faire pression pour l'élection d'un président, celui-ci, quel qu'il soit, ne pouvant pratiquement pas bénéficier de l'appui de toutes les forces en présence, conclut-il.

 

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