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À La Une - Conflit

Yémen : fin des pourparlers en Suisse, les combats s'intensifient

Un nouveau round de pourparlers pourrait avoir lieu à la mi-janvier.

Des hommes armés des Comités de résistance populaire, loyaux au président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, font le signe de la victoire dans la ville de Sirwah, le 18 décembre 2015. AFP PHOTO / ABDULLAH AL-QADRY

Les pourparlers de paix au Yémen doivent s'achever dimanche en Suisse sous l'égide de l'Onu sur fond de violations persistantes du cessez-le-feu avec des combats meurtriers et des tirs de missiles vers l'Arabie saoudite.

Les combats se sont intensifiés dimanche dans la province de Jawf (nord-est) et près de la frontière avec l'Arabie saoudite où trois civils ont été tués samedi par la chute d'un missile tiré par les rebelles pro-iraniens depuis le Yémen, le troisième en 24 heures.
L'Arabie saoudite et d'autres pays arabes ont formé en mars une coalition qui combat aux côtés des forces progouvernementales yéménites contre les rebelles chiites houthis et leurs alliés.

Une conférence de presse du médiateur de l'Onu Ismaïl Ould Cheikh Ahmed est prévue dimanche à Berne à 16h00 GMT en clôture des négociations interyéménites entre gouvernement et rebelles qui tentent de trouver une issue à neuf mois d'un conflit sanglant.
Les pourparlers ont permis des progrès sur la création d'un "comité militaire neutre" chargé de surveiller le cessez-le-feu et d'un autre pour contrôler l'acheminement de l'aide humanitaire, selon des sources des deux parties rivales.

 

(Lire aussi : Échange de prisonniers au second jour d’une trêve fragile au Yémen)

 

Nouveau round en janvier ?
Un nouveau round de pourparlers, les premiers à réunir les protagonistes autour d'une même table, pourrait avoir lieu à la mi-janvier, a indiqué à l'AFP une source proche de la délégation des rebelles. Cependant, des désaccords demeurent sur des questions de fond, inhérentes à l'application de la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'Onu sommant les rebelles de se retirer des territoires conquis depuis l'an dernier et de restituer les armes lourdes.

Au dernier jour des pourparlers tenus à huis-clos depuis mardi à Bienne (nord-ouest de la Suisse), les forces progouvernementales, qui ont gagné du terrain en se rapprochant samedi de la capitale yéménite Sanaa, ont poursuivi leur offensive dans le nord du pays.
Bénéficiant d'une couverture aérienne de la coalition arabe, elles ont tenté dimanche de progresser vers des positions tenues par les rebelles au nord-est de Hazm, chef-lieu de la province de Jawf repris vendredi, selon des sources militaires loyalistes.
Dans cette province, les loyalistes ont reconquis deux districts, Al-Ghayl et Al-Maton, d'après un chef local de la "Résistance populaire" qui compte des combattants progouvernementaux.

 

(Pour mémoire : Yémen : un dialogue qui s’ouvre dans une configuration largement modifiée)

 

Port de la mer Rouge pilonné
Plus à l'ouest, de nouveaux combats ont éclaté autour de la ville de Haradh, non loin de la frontière avec l'Arabie saoudite, alors que l'aviation de la coalition bombardait des positions rebelles à Midi, ville portuaire sur la mer Rouge, selon les mêmes sources.
Samedi, au moins 68 combattants ont été tués lors de violents combats près de Haradh et de la frontière saoudienne, selon des sources militaires et tribales. Haradh a été reconquise jeudi par des forces progouvernementales entraînées en Arabie saoudite, qui avaient franchi la frontière pour lancer un assaut et s'en emparer.

Les combats se poursuivaient au mépris du cessez-le-feu, théoriquement en vigueur depuis mardi. D'ailleurs, il ne s'est pas passé un jour sans que les parties ne s'accusent mutuellement de l'avoir violé dans plusieurs régions du Yémen.
Sur un autre front, les troupes fidèles au président Abd Rabbo Mansour Hadi se trouvaient samedi à 40 km de la capitale Sanaa, contrôlée par les rebelles depuis plus d'un an, après des gains territoriaux significatifs dans la province de Marib, à l'est de la capitale.

Le président Barack Obama a jugé "urgent" que la trêve soit respectée pour permettre une "désescalade significative" du conflit qui a fait quelque 6.000 morts et 28.000 blessés, selon des estimations de l'ONU.
La guerre, qui a directement affecté 80% de la population de ce pays pauvre de la péninsule arabique, a également favorisé la montée en puissance de groupes jihadistes, dont l'organisation Etat islamique (EI).
Partis en juillet 2014 de Saada, leur fief dans le nord, les houthis ont pris la capitale et conquis de vastes territoires.
Les forces progouvernementales ont réussi l'été dernier à stopper la progression des rebelles dans le sud et tentent depuis de reprendre le terrain perdu ailleurs.

 

 

 

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