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À La Une - Conflit

Syrie: accord à l'unanimité à l'ONU mais des divergences restent à surmonter

Le Liban émet des réserves sur l'accord onusien.

Les chefs de la diplomatie russe et américaine, Sergei Lavrov et John Kerry. Photo AFP

Les grandes puissances ont ouvert la voie à un cessez-le-feu et à de véritables négociations pour mettre fin à la guerre en Syrie, mais il leur faudra surmonter de nombreux désaccords et la défiance des rebelles.
Pour la première fois en près de cinq ans de conflit, les 15 membres du Conseil de sécurité ont adopté à l'unanimité, y compris la Russie, une résolution qui établit une feuille de route pour une solution politique.
Outre des négociations opposition-régime et un cessez-le-feu, le texte prévoit un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois.

Les grandes puissances veulent essayer d'aller vite avec l'objectif de lancer les discussions "au début janvier 2016" et de les faire coïncider avec un cessez-le-feu sous l'égide de l'ONU sur l'ensemble du territoire syrien.
"Nous espérons (..) être capable de le faire en janvier", a précisé prudemment le médiateur de l'ONU en Syrie, Staffan de Mistura, se voulant "réaliste" sur la complexité du processus. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry s'est également dit "sans illusions" sur la difficulté de la tâche.

(Repère : Retour sur quatre ans d'efforts pour tenter de régler le conflit en Syrie)



La prudence perdure car l'accord à l'ONU ne résout pas la question cruciale du sort réservé au président Bachar el-Assad. Les divergences persistent entre Occidentaux qui souhaitent son départ, sans dire à quel moment, et les Russes, qui le soutiennent mordicus.

Dans une déclaration samedi sur Twitter, Khaled Khoja, le chef de la Coalition nationale syrienne (CNS), principale formation de l'opposition en exil, a décrit l'accord comme irréaliste, ajoutant même qu'il "torpille" les résultats de la récente réunion des forces de l'opposition à Riyad.
"Compte tenu de la réalité sur le terrain et de l'impasse faite sur le sort de Bachar el-Assad, l'accord n'est absolument pas applicable", a estimé pour sa part un autre dirigeant de cette coalition, Samir Nachar.

Quel cessez-le-feu?

Pour Karim Bitar, directeur de recherches à l'Institut français de relations internationales, la résolution "est un premier pas très significatif mais de nombreuses ambiguïtés et arrière-pensées demeurent". "Autant Russes et Américains semblent prêts à parvenir à un modus vivendi, autant les puissances régionales sunnites continuent de craindre que ce pragmatisme ne pérennise le statu quo et permette le maintien d'Assad sur une trop longue période de transition", explique-t-il.
"Ce qui fait la paix, ce sont les faits. Ne rêvons pas de trop de documents et de belles phrases", a déclaré à l'AFP Michel Kilo, un opposant historique.

(Lire aussi : Assad : "Je faisais mes bagages, je devais partir. Mais maintenant je peux rester...")

Des zones d'ombre persistent en outre sur les conditions d'application d'une trêve des combats. "En janvier nous espérons être en mesure d'appliquer un cessez-le-feu complet, ce qui veut dire plus de largages de barils d'explosifs, plus de bombardements, plus de tirs ni d'attaques d'un côté comme de l'autre", a expliqué M. Kerry après la réunion à New York.
Mais pour l'opposant Samir Nachar, "avant de trouver un mécanisme capable d'assurer un cessez-le-feu durable, ce sont les bombardements du régime et des Russes qu'il faudrait arrêter".

Les rebelles et certains pays occidentaux accusent Moscou de bombarder surtout les positions des groupes s'opposant au régime et non celles de l'organisation jihadiste Etat islamique (EI). La résolution précise que ce cessez-le-feu ne s'appliquera pas aux opérations contre les groupes extrémistes comme l'EI et le Front Al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda. Elle appelle à "éliminer le sanctuaire qu'ils ont créé sur une grande partie" de la Syrie.

Réserves du Liban

De son côté, le ministère libanais des Affaires étrangères a critiqué le point de l'accord concernant les réfugiés syriens. La résolution appelle à la création "des conditions permettant aux réfugiés et aux personnes déplacées de retourner de leur plein gré et en toute sécurité dans leur région d'origine et aux régions touchées de se relever, conformément au droit international". Le ministère a affirmé que le "retour des réfugiés de leur plein gré confirme la crainte de la naturalisation des réfugiés syriens".


(Lire aussi : "Assad tours", la nouvelle offre d'une agence de voyage russe en Syrie)

"Violents affrontements"

Sur le terrain, les combats continuent de faire rage. Des rebelles ont ainsi repris au régime le contrôle d'une colline stratégique surplombant une autoroute dans la province côtière de Lattaquié, deux jours seulement après l'avoir perdu, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"De violents affrontements ont eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi et les rebelles ont réussi à reprendre le contrôle total du stratégique Jabal Nuba", a affirmé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH. "Les combats ont fait 18 mort du côté des forces loyales au régime, dont des combattants (du groupe chiite libanais) Hezbollah et plusieurs morts du côté des rebelles".

Par ailleurs, le chef du Pentagone, Ashton Carter, s'est rendu samedi sur le porte-avions français Charles de Gaulle, une première pour un secrétaire américain à la Défense. Le navire va rejoindre dimanche sa zone de déploiement opérationnel dans le Golfe, après une première phase d'opérations contre l'EI.


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ET VIVE LA CORDIALE ENTENTE RUSSO AMRICAINES A L'HEUERE DES TRAGEDIES SYRIENNES

Henrik Yowakim

13 h 39, le 20 décembre 2015

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Commentaires (5)

  • ET VIVE LA CORDIALE ENTENTE RUSSO AMRICAINES A L'HEUERE DES TRAGEDIES SYRIENNES

    Henrik Yowakim

    13 h 39, le 20 décembre 2015

  • IL Y A DE L'AVANCEMENT... LES DÉPARTS SONT FIXÉS ET CONFESSÉS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 43, le 20 décembre 2015

  • LA PLUS GRANDE DIVERGENCE C'EST LA LISTE DES ORGANISATIONS TERRORISTES PRÉSENTES SUR LE TERRAIN. ON SAIT QUE LES AMÉRICAINS CONSIDÈRENT LA GARDE DE LA RÉVOLUTION IRANIENNE ET LE HEZBOLLAH COMME DES ORGANISATIONS TERRORISTES QUAND LA RUSSIE NE LE FAIT PAS... MAIS POUR LA LISTE ON VERRA LA RUSSIE DEMANDER AUX IRANIENS ET AU HEZBOLLAH DE SE RETIRER DE SYRIE POUR FACILITER LA TÂCHE DE SA PRÉPARATION QUI DEVIENT TRÈS URGENTE... DES NOUVELLES AVAIENT REPORTÉ DÉJÀ QUE LES IRANIENS AVAIENT RETIRÉ 6300 DES 7000 GARDES DE LA RÉVOLUTION QUI COMBATTENT EN SYRIE... LES DÉPARTS ONT COMMENCÉ ET SE POURSUIVRONT... L'ENTENDEMENT (LA CONNIVENCE) EST EN MARCHE... UN GOUVERNEMENT DE TRANSITION DE TOUS EST EN PRÉPARATION... DES ÉLECTIONS LIBRES ET DÉMOCRATIQUES SOUS L'ÉGIDE ET LE CONTRÔLE DE L'ONU FURENT AGRÉES PAR TOUS... (PLUS DE 99,9999%)... LE PEUPLE SYRIEN SORT VAINQUEUR... NAÏFS CEUX QUI NE L'ONT PAS COMPRIS ENCORE... ET... RIRONT TOUJOURS BIEN ET FORT QUI RIRONT LES DERNIERS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 02, le 20 décembre 2015

  • Pour des départs ça il va y en avoir. Mais de quels côtés verront nous ça ? Je ne suis pas sûr que ce sera du côtés des rigolcitrons .

    FRIK-A-FRAK

    21 h 49, le 19 décembre 2015

  • Tout ce qui permet à tous les réfugiés syriens de rentrer chez eux, est souhaitable et encourageant par l'Etat libanais sans aucune réserve.

    Un Libanais

    20 h 02, le 19 décembre 2015

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