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Lifestyle - Rencontre

Hélène Ségara, altruiste malgré les épreuves

De passage à Beyrouth, la chanteuse française se mobilise pour l'association libanaise Neonate Fund qui aide les prématurés et leurs parents. Soignée depuis deux ans pour une maladie grave et inconnue, elle se bat d'autant plus dignement en se faisant porte-voix des jeunes enfants.

« Lorsqu’on a la chance de pouvoir faire déplacer les journalistes pour autre chose que des paillettes, il faut la saisir », expose la Varoise avec lucidité. Photo Michel Sayegh

Certains l'idolâtrent, jusqu'à applaudir chacune de ses prises de parole lors de la conférence de presse qui a eu lieu ce jeudi midi à l'hôtel InterContinental Phoenicia. Pour les autres, la chanteuse révélée en 1998 dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris n'est plus qu'un lointain souvenir de la variété française de la fin des années 90. Au sommet de sa carrière, elle enchaînait alors les succès avec ses chansons d'amour, toujours d'amour, encore d'amour. Il y a trop de gens qui t'aiment en1999, Elle tu l'aimes en 2000, ou encore L'amour est un soleil en 2003, autant de tubes mélodramatiques qu'il suffit d'entendre une fois pour ne plus s'en défaire. Son rôle d'Esmeralda lui a longtemps collé à la peau, mais elle ne le regrette pas du tout aujourd'hui. Bien au contraire. « Ma mère qui est d'origine arménienne m'a toujours appelée bohémienne, parce que j'avais ce côté rebelle », se remémore-t-elle souriante après la conférence de presse. « Beaucoup d'artistes renient ce qu'ils ont été au début, il n'en est pas question pour moi, car il s'agit de l'une de mes facettes et cela m'a donné beaucoup de confiance sur scène. »

Derrière les paillettes
Mis à part sa présence en tant que jury de l'émission La France a un incroyable talent depuis 2015, la chanteuse avait disparu des écrans télévisés (et des charts) depuis quelques années. Ce sont ses problèmes de santé qui l'ont remise à la une des magazines people il y a deux ans, alors qu'elle cherchait à être tranquille. Une maladie auto-immune lui cause de graves problèmes de vue et l'empêche de voir correctement les reliefs et la lumière depuis 2013. Sa démarche se fait désormais parfois hésitante, mais les mots qu'elle pose sur ses engagements altruistes sont d'autant plus émouvants. « Lorsqu'on a la chance de pouvoir faire déplacer les journalistes pour autre chose que des paillettes, il faut la saisir », expose la Varoise avec lucidité.

Il y a quelques mois, la présidente de l'association libanaise Neonate Fund lui a demandé d'être l'ambassadrice de sa cause. La chanteuse venait d'accepter d'être marraine des droits de l'enfant pour l'Unicef, l'occasion de servir les prématurés en difficulté aux côtés de Rada el-Sawwaf lui semblait d'autant plus une suite logique. « Cela complète ma mission vis-à-vis des droits de l'enfant, mais encore faut-il qu'ils démarrent leur vie en bonne santé », raconte celle qui est aussi mère de trois grands enfants.
La chanteuse a eu l'occasion de visiter le service des soins intensifs pour les nouveau-nés du centre médical de l'Université américaine de Beyrouth (AUBMC). Le lendemain de sa visite, elle se dit encore « marquée par l'humanité » déployée par le chef de service, le docteur Khaled Younès, à l'égard de ses très jeunes patients, comme de leurs proches. « J'invite tous ceux qui ont le temps et le courage à visiter un centre néonatal, cela permet de vraiment comprendre à quel point cette association Neonate Fund est importante. Vous verrez la détresse des parents et la force de vie des enfants qui déploient une énergie folle », soulignant aussi l'obstination de Rada el-Sawwaf et des personnels de soins, « tous ces soldats de l'ombre » qui tentent de rendre cette épreuve la moins longue possible. « Soigner ces bébés demande une délicatesse folle, c'est presque de l'orfèvrerie », raconte la chanteuse qui confie « avoir beaucoup prié pour ces nourrissons dernièrement ».

Se rendre utile ou disparaître
Hélène Ségara est tout sauf naïve. Elle compte bien mettre à profit son pouvoir médiatique, même s'il est en dents de scie, afin de promouvoir les causes qu'il lui semble nécessaire d'aider. Ambassadrice des Restos du cœur, de l'association Laurette Fugain (qui lutte contre la leucémie) ou encore de Rêves (qui réalise les rêves des enfants gravement malades), Hélène Ségara s'implique autant qu'elle peut dans ses « missions ». En empathie, la quarantenaire tente de soutenir les souffrances des enfants, mais reste très pudique lorsqu'il s'agit de parler de la sienne.

Pourtant, elle compte se battre coûte que coûte pour ne pas laisser la maladie prendre le dessus. La blonde vénitienne continue sa nouvelle tournée en France avec d'autant plus d'ardeur que les deux dernières années ont été particulièrement éprouvantes physiquement et moralement. « Mes ennuis de santé m'ont empêchée de promouvoir mon album de reprises de Joe Dassin comme je l'entendais. Je rattrape le temps perdu désormais », explique-t-elle, les joues chargées de fond de teint. La chanteuse vient d'enregistrer un morceau avec le compositeur français Michel Legrand et une reprise de Gilbert Bécaud aux côtés du chanteur québécois Mario Pelchat. « Ce qui compte maintenant pour moi, c'est d'apporter un peu d'espoir. Je m'en fiche complètement d'être numéro un. Ce métier me permet de m'engager pour des causes et de me sentir utile », avoue-t-elle posément en faisant comprendre que si les médias se focalisent à nouveau sur sa maladie, alors elle se fera à nouveau discrète, sans remords.

Certains l'idolâtrent, jusqu'à applaudir chacune de ses prises de parole lors de la conférence de presse qui a eu lieu ce jeudi midi à l'hôtel InterContinental Phoenicia. Pour les autres, la chanteuse révélée en 1998 dans la comédie musicale Notre-Dame de Paris n'est plus qu'un lointain souvenir de la variété française de la fin des années 90. Au sommet de sa carrière,...

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