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À La Une - Scrutin

Élections régionales en France : le FN vise un succès historique

A 11H00 GMT, le taux de participation plafonnait à 16,27%, à peine plus qu'à la même heure en 2010, année où moins d'un électeur sur deux s'était déplacé.

La présidente du Front national, Marine Le Pen, dans un bureau de vote, à Henin-Beaumont, en Picardie, dans le nord de la France, le 6 décembre 2015. AFP PHOTO / DENIS CHARLET

Encore sous le choc des attentats de Paris, les Français votaient dimanche pour des élections régionales, dernier test avant la présidentielle en 2017, dans un scrutin qui devrait confirmer la poussée inexorable de l'extrême droite.

"Il n'y a qu'une chose à faire: voter", a lancé le Premier ministre Manuel Valls aux 44,6 millions d'électeurs en affirmant que "le bulletin de vote" était "une arme" contre le terrorisme. Le Parti socialiste au pouvoir est nettement distancé dans les sondages - qui lui prédisent un score de 22 à 23% des voix - par la droite et l'extrême droite, au coude à coude avec 27 à 30% des intentions de vote.

Trois semaines après les pires attentats jamais commis en France - 130 morts et des centaines de blessés - les mesures de sécurité ont été renforcées autour des bureaux de vote, notamment à Paris, où policiers armés et militaires patrouillent les rues.
Le président François Hollande a voté en début de matinée à Tulle, ville du centre de la France dont il a longtemps été maire. Contrairement à son habitude, le chef de l'Etat, n'a fait aucune déclaration.

Après des percées spectaculaires l'an dernier aux municipales et aux européennes, le parti d'extrême droite Front national (FN) apparaît en mesure d'emporter au moins deux régions, voire trois, sur 13 au total, du jamais vu. Sa présidente, Marine Le Pen, part grande favorite dans le Nord (Nord-Pas-de-Calais-Picardie), où elle a appelé en votant "les patriotes" à "se mobiliser". Sa nièce Marion Maréchal-Le Pen est aussi en pole position dans le Sud, en Provence Alpes-Côte d'Azur.
Les appels à la "mobilisation générale" se sont multipliés, dans les médias, les milieux économiques ou les syndicats pour convaincre les Français de faire barrage au FN.

C'est "un scrutin mal expliqué", lors duquel "les gens ne savent pas trop pour quoi ils votent", a estimé Laurent Dupin, habitant de 36 ans du quartier parisien visé par les attentats du 13 novembre.
"Ces événements n'ont pas changé la manière dont j'ai voté", a elle confié Christine Pagliali, une quinquagénaire à Marseille.

 

(Lire aussi : Marine Le Pen, visage d’une extrême droite conquérante)

 

Participation faible
A 11H00 GMT, le taux de participation plafonnait à 16,27%, à peine plus qu'à la même heure en 2010, année où moins d'un électeur sur deux s'était déplacé.
Après ces attaques jihadistes, le parti de Marine Le Pen s'est trouvé conforté dans son discours nationaliste et anti-immigration par la révélation que deux des kamikazes avaient gagné la France après s'être glissés parmi des migrants débarqués en Grèce. Les derniers sondages placent le FN en tête dans six régions dimanche et estiment que ce parti serait en mesure de se maintenir presque partout au second tour, imposant des triangulaires à hauts risques à ses adversaires.

A l'inverse, les socialistes au pouvoir n'ont pas tiré profit jusqu'ici du spectaculaire regain de popularité de François Hollande, dont la gestion des attentats a reçu un large soutien dans l'opinion. Le PS, à la tête depuis 2010 de toutes les régions sauf une, pourrait n'en conserver que trois ou quatre. Le parti présidentiel pâtit de l'échec de l'exécutif à juguler le chômage, monté en octobre à 10,2% de la population, son plus haut niveau depuis 1997. Il souffre aussi de la faiblesse de l'ensemble de la gauche, qui se présente divisée au premier tour, même s'il espère la rassembler au second.
Promise à une large victoire avant les attentats, l'opposition de droite espère gagner une majorité de régions, mais les intentions de vote en faveur du parti Les Républicains (LR) de l'ancien président Nicolas Sarkozy se sont érodées au profit du FN.

Outre la participation, l'issue du scrutin dépendra beaucoup de l'attitude au second tour du PS et des Républicains dans les régions susceptibles de basculer à l'extrême droite: désistement voire alliance pour tenter de lui barrer la route, ou triangulaires risquant d'assurer sa victoire.

Les bureaux de vote sont ouverts jusqu'à 17H00 GMT dans la plupart des villes, et dans certaines grandes métropoles jusqu'à 19H00 GMT, heure des premières estimations. Les élections régionales sont les dernières prévues en France avant la présidentielle de 2017, pour laquelle Marine Le Pen est aussi donnée en tête des intentions de vote au premier tour.

 

 

 

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