Toute la République, ou presque, a applaudi hier à la libération des seize otages libanais qui étaient détenus par le groupe jihadiste d'al-Nosra. Le président de la Chambre, Nabih Berry, a vu dans le procédé suivi pour cela « une atteinte à la souveraineté ».
« Entre les larmes et les bougies, il y a eu un scandale pour la souveraineté. Félicitations aux familles », a déclaré M. Berry devant les députés qu'il a reçus hier à Aïn el-Tiné, dans le cadre de ses audiences hebdomadaires du mercredi.
Le président de la Chambre faisait notamment allusion à l'accord conclu avec le Front al-Nosra et qui a permis la libération des otages. Il s'agit, entre autres, de l'ouverture d'un couloir humanitaire permanent entre Ersal et le camp de réfugiés syriens près du village, de l'acheminement d'aides humanitaires mensuelles à Ersal, de la régularisation de la situation des Syriens présents au Liban, ainsi que des détenus libérés qui souhaitent soit rester au Liban, soit voyager, et un suivi humanitaire et légal de la situation des réfugiés. L'accord prévoit également de rendre le secteur de Wadi Hmayed une zone sûre pour les réfugiés.
L'ancien président Michel Sleiman a pris contact avec l'émir du Qatar, Tamim ben Hamad al-Thani, afin de le remercier pour la mission de bons offices de l'émirat et de lui demander de poursuivre ses efforts afin que les militaires aux mains du groupe État islamique puissent être libérés.
L'ambassadeur d'Arabie saoudite, Ali Awad Assiri, a transmis au Premier ministre, Tammam Salam, qui l'a reçu au Sérail, les félicitations de son pays pour le retour des militaires auprès de leurs familles. Le ministre de la Défense, Samir Mokbel, qui a été également reçu au Sérail, a remercié toutes les parties qui ont contribué à la libération des otages, notamment le Qatar, avant d'estimer que « la joie ressentie ne sera complète qu'après la libération des otages auprès de Daech ». Une idée que de nombreux responsables politiques qui se sont félicité du dénouement heureux de l'affaire des militaires détenus auprès d'al-Nosra ont également développée. Le patriarche grec-orthodoxe, Youhanna X, qui a pris contact avec M. Salam et le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, a exprimé l'espoir d'une relaxe de toutes les personnes kidnappées, dont son frère, l'évêque grec-orthodoxe d'Alep, Boulos Yazigi, qui avait été capturé en avril 2013 par des rebelles syriens, avec l'évêque syriaque-orthodoxe d'Alep, Youhanna Ibrahim.
Les députés Marwan Farès, qui a effectué une tournée dans la Békaa auprès des familles des militaires relâchés, et Imad el-Hout ont tous deux relevé que la libération des otages « confirme que l'État est capable de régler des dossiers importants lorsqu'il assume ses devoirs correctement ». M. Hout a cependant mis en garde contre le danger qui menace toujours le Liban, du fait de « l'engagement d'une partie libanaise en Syrie », en allusion au Hezbollah.
L'ancien chef de gouvernement Sélim Hoss a pris contact avec le général Ibrahim pour le féliciter de la réussite de l'opération de libération, et les Kataëb, qui s'en sont félicité aussi dans un communiqué, ont mis l'accent sur la nécessité, pour l'État, de « poursuivre le processus qui lui permettra d'étendre son autorité sur tout son territoire ».
Liban - Otages
Berry : Un scandale pour la souveraineté
OLJ / le 03 décembre 2015 à 00h00
commentaires (5)
REYYYYYISS BERRY :L'ACCORD DE LIBERATION DES OTAGES LIBANAIS UNE ATTEINTE A LA SOUVERAINETE? ET L'EXISTENCE AU SEIN DU PARLEMENT QUE TU PRESIDES DE DEPUTES PNSS QUI VEULENT DISSOUDRE LE LIBAN DANS LA GRANDE SYRIE FERTILE , UN RENFORCEMENT DE LA SOUVERAINETE?
Henrik Yowakim
22 h 45, le 03 décembre 2015