C'est à l'unanimité qu'une cinquantaine de dirigeantes d'établissements universitaires et de recherche membres de l'AUF ont élu Leila Saadé présidente du bureau du Réseau francophone des femmes responsables dans l'enseignement supérieur et la recherche. Mme Saadé est la présidente de l'École doctorale de droit du Moyen-Orient, membre du conseil scientifique de l'AUF et professeure de droit à l'Université libanaise. Elle pilotera le réseau international de dirigeantes universitaires francophones établi en 2014 sous l'impulsion de l'AUF pour favoriser la parité hommes-femmes dans les postes décisionnels du milieu académique.
Outre sa présidente libanaise, le bureau du Réseau, mis en place lors de son assemblée constitutive qui s'est tenue à Paris le 16 octobre sous le parrainage de Michaëlle Jean, secrétaire générale de la Francophonie, comprend : Marie-Monique Rasoazananera, présidente de l'Université de Fianarantsoa et ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (Madagascar) ; Christine Clerici, présidente de l'Université Paris Diderot-Paris VII (France); Ramata Bakayoto-Ly, présidente de l'Université Félix Houphouët-Boigny (Côte d'Ivoire) ; Aïcha Derdour Hadj Mokhtar, rectrice de l'Université des sciences et de la technologie Mohammad Boudiaf d'Oran (Algérie) ; Smaranda Angheni, rectrice de l'Université Titu Maiorescu de Bucarest (Roumanie) ; Marie-Linda Lord, vice-rectrice aux affaires étudiantes et internationales à l'Université de Moncton (Canada), et Dominique Aurélia, vice-présidente déléguée aux relations internationales à l'Université des Antilles (France).
Un observatoire pour lutter contre les discriminations
« Notre objectif principal est de mettre en place un observatoire selon des critères établis par un comité scientifique », indique Leila Saadé. Une première action que le Réseau mènera pour promouvoir l'accès des femmes universitaires aux postes de responsabilité dans les institutions d'enseignement supérieur et de la recherche. « Nous voulons pousser les femmes pour qu'elles prennent une place de plus en plus importante dans le monde académique et de recherche, en luttant contre les discriminations auxquelles elles font face... Des discriminations subies mais aussi, et les Libanaises en savent quelque chose, des discriminations choisies », souligne la présidente du Réseau.
L'identification, le partage et la promotion de bonnes pratiques dans le domaine de l'égalité homme/femme au sein de l'espace francophone de l'enseignement supérieur et de la recherche et le renforcement de la coopération avec les réseaux d'aires linguistiques différentes poursuivant les mêmes objectifs figurent parmi les priorités du Réseau.
Pour familiariser les universitaires aux questions de genre et diffuser une culture égalitaire, le Réseau a lancé, en partenariat avec l'Université de Rennes, une formation à distance sur les concepts et les approches genre. « Les modules ont commencé au mois de novembre. Nous avons reçu 69 candidatures représentant les 812 institutions membres de l'AUF à travers le monde », précise Mme Saadé qui estime que la discrimination contre les femmes est universelle. « De la France au Liban, en passant par les pays africains et maghrébins, le problème est le même. Ce qui change, ce sont quelques spécificités propres à chaque pays. » Et de conclure : « Chacun tout seul ne peut rien. Mais tous ensemble, nous pouvons. Lorsqu'il y a une véritable volonté, les choses ne pourront que bouger. »