Dans le cadre de la conférence internationale pour la Syrie qui s'est tenue samedi dernier à Vienne à l'hôtel Impérial, le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil a axé son intervention sur le dossier des réfugiés syriens et s'est dit étonné de ne pas voir ce dossier brûlant figurer à l'ordre du jour des pourparlers.
« Gebran, la parole est à vous. » C'est par ces mots que le secrétaire d'État John Kerry a donné la parole à son homologue libanais. Le chef de la diplomatie a choisi d'attaquer d'emblée le dossier des réfugiés syriens au Liban. Il a souligné qu'en dépit du fait que le Liban observe une position neutre à l'égard du conflit syrien, il n'en demeure pas moins que le pays en est affecté par deux éléments : l'afflux des réfugiés et le terrorisme. Il a d'ailleurs dans ce contexte fait le lien entre le double attentat-suicide qui a secoué jeudi dernier la banlieue sud de Beyrouth et les attentats terroristes en série qui ont ensanglanté Paris quelque 24 heures plus tard, vendredi soir. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, est apparu d'ailleurs très affecté par les événements qui ont secoué la capitale française, lui qui assistait aux côtés de son homologue allemand Frank Steinmeir et du président français François Hollande au match de football au stade de France qui a été visé par les terroristes.
(Pour mémoire : Bassil à Vienne : « Le Liban ne demande rien d'autre pour la Syrie que ce qu'il demande pour lui-même »)
Pas d'implantation
Évoquant le cas des réfugiés syriens, M. Bassil a revendiqué leur retour dans leur pays « et si cela n'est pas possible, qu'une partie d'entre eux au moins puisse rentrer chez eux ». Il a rappelé dans ce contexte que la Constitution libanaise interdit l'implantation et a souligné l'expérience du pays avec les réfugiés palestiniens qu'il a accepté de recevoir à titre temporaire et qui se trouvent toujours sur son territoire. Il a également posé la question de savoir si le refus des membres de la conférence internationale d'œuvrer pour le retour des réfugiés syriens fait partie intégrante de la formule choisie pour mettre fin au conflit syrien. « Devrions-nous nous imaginer que la solution à ce conflit passe par l'installation des réfugiés dans leur pays d'accueil ? » s'est-il ainsi demandé avant de souligner le terreau terroriste que peuvent représenter ces groupes de réfugiés.
De source informée, il apparaît que la Jordanie a été choisie au cours de la conférence comme point de centralisation des informations et du renseignement afin de battre en brèche les mouvances terroristes. Dans ce cadre, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Jawad Zarif aurait dit à son homologue jordanien : « Il n'est pas dans votre intérêt que nous nous partagions cette tâche. »
Sur le plan interne syrien, il a été convenu que le cessez-le-feu devra être concomitant à l'amorce du dialogue entre les représentants des partis d'opposition et ceux du régime. Le cessez-le feu devra être mis en application sous l'égide du représentant des Nations unies en Syrie Staffan de Mistura. Durant les pourparlers qui ont duré sept heures sans interruption, un débat houleux a eu lieu entre M. Zarif et son homologue turc Mouloud Jawish Oglu. Le diplomate iranien accuse en effet la Turquie de faciliter le passage des miliciens islamistes sur son territoire, mais le débat est ensuite retombé après le commentaire fait par M. Zarif : « De bonnes relations unissent nos deux pays, pas besoin d'entrer dans de telles polémiques. »
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commentaires (5)
comme toujours, flou,double language,et fausses informations sont maitres
Gaby SIOUFI
15 h 06, le 16 novembre 2015