(...) « Il ne se passe de jour sans que l'on enregistre au moins un accident provoqué par une bonbonne de gaz. (...) Les conditions de distribution et d'installation de ces appareils posent un problème urgent de sécurité publique et doivent être absolument réglementées. »
L'homme qui parle connaît son affaire. C'est le colonel Émile Nassar, commandant de la brigade des sapeurs-pompiers de Beyrouth. Devant la gravité de la situation, il a réclamé la formation d'une commission groupant des représentants de la brigade des pompiers, de la municipalité de Beyrouth, du syndicat des distributeurs de bonbonnes et des ateliers d'embouteillage.
Malheureusement, les autorités ne semblent pas partager l'inquiétude du commandant de la brigade des pompiers, ni celle du public. (...)
Suivant la tradition libanaise bien établie de « laisser-faire, laisser-aller », aucune réglementation ne régit les modalités de distribution et d'installation des bonbonnes de gaz. Celles-ci, le plus souvent, sont montées dans les maisons par des garçons boutiquiers (...) qui n'ont aucune notion de sécurité.
(...) Pour s'assurer qu'il n'y a pas de fuite de gaz dans le système de connexion de la bonbonne, ils ont l'habitude de promener une allumette enflammée autour des tuyaux. C'est le moyen le plus sûr de provoquer un incendie en cas de fuite.
(...) Les grandes sociétés distributrices sont les premières à déplorer l'anarchie qui caractérise le marché du gaz au Liban. (...)

R. G.