Réitérant les critiques américaines contre la campagne aérienne lancée le 30 septembre par la Russie, alliée du régime de Bachar el-Assad, la secrétaire américaine d'État adjointe pour le Proche-Orient, Anne Patterson, a estimé que l'intervention russe avait « dangereusement exacerbé un environnement déjà complexe ». « Depuis le début des frappes russes, au moins 120 000 syriens ont été déplacés, conséquence des offensives du régime appuyées par les frappes russes dans les villes de Hama, Alep et Idleb », a-t-elle déclaré devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants du Congrès. Ces chiffres avaient été donnés la semaine dernière par l'Onu sans que l'organisation ne montre la Russie du doigt. Mais c'est la première fois que Washington les reprend à son compte et accuse directement Moscou. La secrétaire d'État adjointe pour l'Europe, Victoria Nuland, qui témoignait aux côtés de Mme Patterson, a de nouveau accusé « les frappes russes d'avoir visé jusqu'à présent de manière prédominante des régions où l'organisation de l'État islamique (EI) n'est pas présente (et) d'avoir ciblé au contraire l'opposition syrienne modérée ».
Délégation unifiée
Parallèlement à leurs activités militaires en Syrie, les États-Unis et la Russie pilotent un processus diplomatique commencé fin octobre à Vienne pour tenter de dessiner les contours d'une transition politique en Syrie. Mais les divergences persistent sur le sort à réserver au président Assad, Washington réclamant son départ, Moscou souhaitant qu'il reste en place pour l'instant. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue américain John Kerry se sont entretenus au téléphone hier sur la crise syrienne, a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères. La discussion a notamment porté sur la création d'une délégation unifiée de l'opposition syrienne dans le but d'améliorer le dialogue politique en Syrie et sur la consolidation des positions dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, déclare le ministère dans un communiqué publié sur son site Internet. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a jugé hier indispensable de faire le tri entre groupes « terroristes » et mouvements d'opposition « légitimes » en Syrie avant la tenue de la prochaine session de négociations à Vienne. Mais l'émissaire de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, en visite à Moscou, a déclaré que l'Onu va « demander à l'opposition, à toute l'opposition », de prendre part à des discussions entre le gouvernement syrien et son opposition pour mettre fin au conflit. Il a rappelé que l'Onu était prête à les accueillir « rapidement et sans prérequis d'aucun côté ».
De son côté, l'Iran a déclaré qu'il refuse toute coopération avec les États-Unis sur la Syrie. Téhéran n'acceptera de solution à la crise syrienne que lorsqu'elle « aura été approuvée par la Syrie » elle-même, a estimé hier Ali Akbar Velayati, le conseiller pour les Affaires internationales du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, en recevant à Téhéran le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Moqdad, selon l'agence. Quoi qu'il en soit, aucune solution n'est en vue alors que les combats continuent de faire rage.
L'EI refoulé
Sur le terrain, l'armée gouvernementale a repris le contrôle total de la route Alep-Khanasser-Ithriya-Salamiyé « après avoir éliminé un grand nombre de terroristes » de l'EI, a indiqué la télévision syrienne en précisant que la route serait rouverte aujourd'hui. Selon la télévision, l'armée termine le déminage de la route, la seule possible pour ravitailler les quartiers gouvernementaux à Alep et y acheminer des renforts. À l'est de Damas, 12 personnes ont été tuées dans des bombardements de la ville rebelle de Douma, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Et dans le Nord-Est syrien, un Canadien qui combattait l'EI a été tué dans une attaque menée par un kamikaze jihadiste lors de combats aux environs de Hassaké, selon l'OSDH et une coalition arabo-kurde. La coalition regroupant notamment des groupes arabes syriens soutenus par Washington a reconquis environ 255 km carrés de terrain sur le groupe État islamique à al-Hol, a indiqué, hier, un porte-parole militaire américain. Les États-Unis sont « encouragés » par ce succès et veulent « le renforcer », a-t-il dit, laissant entendre que d'autres parachutages de munitions auraient lieu.
(Source : AFP)
DES PRETENDUES COMPLAINTES PARTIE DE LA CONNIVENCE MAJEURE ! HA... HA... HA...
20 h 31, le 06 novembre 2015