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Moyen Orient et Monde - Commémoration

Khamenei met en garde contre l’« infiltration culturelle », la « plus dangereuse »...

Malgré l'accord nucléaire, les États-Unis restent l'ennemi numéro de l'Iran : le 36e anniversaire de la prise de l'ambassade US à Téhéran célébré avec la même virulence.

Des Iraniens brûlaient, hier, le drapeau américain devant l’ambassade des États-Unis à Téhéran. Photo AFP / Atta Kenare

Discours et slogans anti-américains, drapeaux brûlés : la célébration du 36e anniversaire de la prise de l'ambassade américaine à Téhéran a démontré, hier, que les États-Unis restaient l'ennemi officiel numéro un en Iran, malgré l'accord nucléaire conclu avec les grandes puissances.
À Téhéran, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées, comme tous les ans, pour cette commémoration, la première depuis la conclusion, le 14 juillet, de l'accord nucléaire entre l'Iran et les grandes puissances, dont les États-Unis. « Mort à l'Amérique », « À bas Israël » et « À bas l'Arabie saoudite », « Infiltration interdite », ont scandé les manifestants.
La commémoration a été précédée par les mises en garde du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, contre « l'arrogance » américaine et les tentatives « d'infiltration » sous toutes ses formes de la société iranienne par les États-Unis. Depuis l'accord nucléaire, le guide multiplie les mises en garde contre toute tentative de rapprochement avec Washington et d' « infiltration politique et culturelle », plus dangereuse encore que « l'infiltration économique et sécuritaire ». Selon lui, cet accord, qui va permettre la levée des sanctions internationales contre l'Iran en échange de son engagement à limiter son programme nucléaire civil et à renoncer à l'arme atomique, ne doit surtout pas avoir pour effet la « soumission » de l'Iran aux intérêts étrangers, tout particulièrement américains.
Mardi, devant des milliers d'étudiants, le numéro un iranien, qui a le dernier mot dans les grandes affaires du pays, a encore appelé à la « vigilance » face aux États-Unis qui chercheront « à planter un couteau dans le dos » de l'Iran à la première occasion. Dans un geste qui n'a pu que les satisfaire, les services de renseignements des gardiens de la révolution ont annoncé mardi l'arrestation de plusieurs journalistes réformateurs, accusés de faire partie d'un « réseau » financé par les services de renseignements américains et aidé par plusieurs pays européens, dont la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et la Suède. Les membres de ce réseau « voulaient maquiller l'image des États-Unis et préparer la présence officielle des Américains » en Iran, selon un expert des renseignements des gardiens à la télévision d'État. Par ailleurs, la fermeture d'un restaurant, qui avait imité la marque américaine KFC mardi, semble aussi faire partie de cette volonté de lutter contre toute « infiltration » de la culture américaine pour « changer le mode de vie » des Iraniens.
Reprenant à son compte les propos du numéro un iranien, le général Mohammad Ali Jafari, chef des gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime, a critiqué « certains responsables qui regardent avec confiance vers l'Occident et le libéralisme ».

« Le guide suprême appartient à tout le peuple »
Mais en s'adressant, hier, à ses ministres dans ce qui apparaît comme une mise en garde à ses opposants, le président de la République islamique Hassan Rohani a critiqué ces arrestations récentes au nom de la lutte contre « l'infiltration ». Selon lui, il ne faut « pas jouer avec le mot infiltration ». « Le guide suprême appartient à toutes les tendances, à tout le peuple, il n'appartient pas à un groupe ou une tendance particulière », a-t-il ajouté.
Le président modéré Hassan Rohani a été élu en 2013, en partie sur la promesse de normaliser les relations avec le monde extérieur, sans toutefois aller jusqu'à évoquer une reprise des relations avec les États-Unis. Juste après son élection, il avait brisé un tabou en acceptant de parler au téléphone avec le président américain Barack Obama alors qu'il participait à l'Assemblée générale de l'Onu à New York. Très critiqué par les conservateurs, il n'a plus renouvelé ce geste.
Mais Mohammad Javad Zarif, son ministre des Affaires étrangères, a cette année serré la main de M. Obama « accidentellement » dans les couloirs de l'Onu à New York, ce qui a provoqué de nouvelles critiques de la part des conservateurs.

(Source : AFP)

Discours et slogans anti-américains, drapeaux brûlés : la célébration du 36e anniversaire de la prise de l'ambassade américaine à Téhéran a démontré, hier, que les États-Unis restaient l'ennemi officiel numéro un en Iran, malgré l'accord nucléaire conclu avec les grandes puissances.À Téhéran, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées, comme tous les ans,...

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