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À La Une - conflit

Un militant syrien anti-EI et un ami retrouvés décapités en Turquie

Selon l'agence de presse turque DHA, il s'agit de "deux journalistes" syriens.

Un membre de l'Etat islamique à Raqqa, en Syrie, le 29 juin 2014. Photo Stringer. Reuters

Un jeune militant syrien hostile au groupe jihadiste Etat islamique (EI) et un de ses amis ont été retrouvés décapités vendredi dans une maison en Turquie, a annoncé à l'AFP le groupe "Raqqa est massacré en silence".
Ce groupe répertorie les abus de l'EI à Raqqa, une ville située dans le nord de la Syrie et considérée comme le fief syrien de l'organisation ultraradicale depuis la prise de la ville en janvier 2014.

Le militant Ibrahim Abdelkader et Farès Hamadi "ont été retrouvés décapités ce (vendredi) matin" dans le domicile de ce dernier à Sanliurfa, dans le sud de la Turquie, a indiqué l'un des fondateurs du groupe, Abou Mohammad.
Sur sa page Facebook officielle, ce groupe, créé en avril 2014, accuse l'EI de les avoir assassinés.
Ibrahim AbdelKader, qui avait fui vers la Turquie il y a un peu plus d'un an, était âgé de 20 ans et son ami d'une vingtaine d'années. Tous deux étaient originaires de Raqqa, a précisé Abou Mohammad.
Des membres du groupe ont été tués en Syrie par le passé, mais c'est la première fois que l'un d'eux est assassiné à l'étranger, a-t-il ajouté.

L'agence de presse turque DHA a de son côté rapporté que "deux journalistes" syriens avaient été décapités à Sanliurfa et que la police avait arrêté sept Syriens.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a appelé les autorités turques à enquêter sur la mort des deux jeunes hommes, précisant qu'ils travaillaient pour un collectif médiatique syrien appelé Un Oeil sur la patrie. "Ces meurtres montrent que les graves risques encourus par les journalistes en Syrie se sont propagés à travers la frontière poreuse avec la Turquie", a dénoncé le CPJ.

Sanliurfa se trouve à une cinquantaine de kilomètres de la frontière qui sépare la Turquie de la province syrienne de Raqqa.
La Turquie a longtemps été accusée par des militants de l'opposition syrienne, les combattants kurdes et même par certains de ses alliés occidentaux de fermer les yeux sur le passage en Syrie des jihadistes de l'EI.

Raqqa fut la première capitale provinciale syrienne à échapper au régime de Bachar al-Assad lorsque plusieurs groupes rebelles se sont emparés de la ville en mars 2013.
Mais depuis, l'EI l'a emporté sur ces groupes, et y a installé un régime brutal et très organisé.
"Raqqa est massacré en silence" publie régulièrement des photos et des vidéos sur les pratiques de l'EI à Raqqa, de l'interdiction des connexions privées à internet à la décision de délivrer des cartes d'identité.
Ses militants sont régulièrement visés par le groupe, qui les considère comme des "infidèles" susceptibles d'être exécutés.
Peu après la formation du groupe militant, l'EI a arrêté des dizaines de personnes dans la ville. A l'époque, des membres du groupe avaient assuré qu'ils continueraient à recenser et publier les abus.
"Il est extrêmement dangereux de s'opposer à l'EI (...). Mais il faut briser le mur de la peur", avait dit en avril 2014 Abou Ibrahim, l'un de ses fondateurs. "Nous devons faire des sacrifices. Sinon ils nous gouverneront pour de bon, et c'est tout simplement inacceptable".

 

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