L'administration américaine vient de mettre fin au programme de 500 millions de dollars dirigé par le Pentagone pour entraîner et équiper les rebelles syriens modérés, sensés combatte les jihadistes de l'État islamique (EI). Cette annonce qui a été faite hier par le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, était toutefois publiquement connue depuis environ un mois par certains officiels de l'administration et du Pentagone, y compris le chef du Commandement central et celui des états-majors interarmes.
Cet arrêt est la confirmation d'un programme en difficulté depuis son lancement, en janvier dernier, car les Américains n'ont pas pu mettre sur pied une force de combattants capables d'affronter l'EI.
À partir d'hier, il n'y aura plus de recrutement de soi-disant opposants modérés qu'on entraînait en Jordanie, au Qatar, en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. En revanche, seront conservés en Turquie des centres plus réduits où seront formées des personnes qui auront pour mission d'informer la coalition sur les lieux où lancer les attaques aériennes.
L'annonce n'est donc pas une surprise, surtout après la révélation récente que ce programme n'avait pu former que quatre ou cinq combattants, alors qu'au départ il était prévu pour 5 400 en 2015 et 15 000 au cours des cinq prochaines années. Cette annonce vient aussi au moment où le Congrès s'apprête à arrêter le financement de cette initiative. Rappelons que le premier groupe entraîné a rejoint le Front al-Nosra (affilié à el-Qaëda) avec six camions, chargés de missiles et de munitions. Hier, des responsables de l'administration Obama se sont rendus au Congrès pour lui faire part de l'arrêt du programme.
Une des raisons de cet échec est la conviction de l'administration US que des tiers peuvent réaliser ce qu'elle veut sans qu'elle n'ait à se mouiller.
Vendredi dernier, Barack Obama avait dit qu'il n'était pas satisfait de ce programme, précisant qu' « il ne fonctionne pas comme il est supposé le faire ». Et, depuis hier, on parle de fournir équipements et armements aux opposants syriens sur place, pour se distancier de n'importe quel groupe.
Washington a commencé hier ses contacts avec ses alliés dans le Golfe, pour qu'ils cessent eux aussi de financer les groupes qui s'entraînent chez eux, afin de ne pas les transformer en groupes armés qui iront augmenter le chaos syrien.
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commentaires (6)
Oooh nooon!! Alors où va-t-on trouver des grands démocrates pro-américains maintenant pour prendre la place du gouvernement national Syrien. La cellule démocrate d'istamboul, pas bien... ceux-ci pas bien non plus. On va quand meme pas leur envoyé notre perle rare et illustre comptriote geagea pour une mission pareille, non!? Ah non, on va le garder jalousement pour nous. A la limite, on peut leur preter un des nombreux hariri ou un des innombrables jemayyel. geagea? ah non! ah non!
Ali Farhat
03 h 44, le 11 octobre 2015