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Moyen Orient et Monde - Transport /Restructuration

Scènes de violences chez Air France

Le fleuron hexagonal va supprimer près de 3 000 postes, des dirigeants agressés par des salariés en colère.

Aux cris de « à poil, à poil », « démission », le directeur des ressources humaines d’Air France, Xavier Broseta, s’est retrouvé torse nu, chemise arrachée, forcé d’escalader un grillage pour échapper à la vindicte de manifestants venus envahir une réunion avec les syndicats. Kenzo Tribouillard/AFP

Dirigeants agressés, costumes en lambeaux, cible de la colère des salariés : l'annonce hier par Air France d'une nouvelle restructuration, menaçant près de 3 000 postes, a dégénéré en scènes de violences embarrassantes pour l'image de la France à l'étranger.
Aux cris de « à poil, à poil », « démission », le directeur des ressources humaines d'Air France, Xavier Broseta, s'est retrouvé torse nu, chemise arrachée, forcé d'escalader un grillage pour échapper à la vindicte de manifestants venus envahir une réunion avec les syndicats. Le responsable de la direction a « manqué de se faire lyncher », a résumé un délégué syndical. Un autre cadre dirigeant, Pierre Plissonnier, responsable de l'activité long-courrier, a échappé de peu au même sort, évacué chemise et costume déchirés entre deux agents de sécurité de la rencontre, au siège de la compagnie à l'aéroport parisien de Roissy. Sept personnes au total ont été blessées, dont un vigile gravement touché qui a dû être hospitalisé, selon la direction, qui a annoncé son intention de porter plainte.
En déplacement au Japon, le Premier ministre, Manuel Valls, s'est dit « scandalisé » par ces « violences inacceptables ». « Les violences physiques méritent d'être sanctionnées », a renchéri à Paris le ministre des Transports, Alain Vidalies. « C'est très mauvais en termes d'image pour la compagnie et pour le pays. Il ne faut pas que les investisseurs étrangers aient peur de se faire agresser », a déploré un responsable du patronat français. L'image de dirigeants d'une entreprise-vitrine pour la France, malmenés par des manifestants, vient en opposition aux efforts du gouvernement socialiste pour attirer les investisseurs en les assurant d'un climat social apaisé en dépit d'un chômage record.
« Ce que nous avons vu ce matin n'est en aucun cas le vrai visage d'Air France », a déclaré le PDG d'Air France, Frédéric Gagey. Xavier Broseta a, lui, refusé « que soit jeté l'opprobre sur l'ensemble du personnel », affirmant avoir « reçu des témoignages de sympathie par centaines » de syndicalistes et de salariés. Plusieurs grands syndicats ont dénoncé les violences. Quatre syndicats ont lancé un appel à la grève.
La nouvelle restructuration fait suite à une précédente déjà traduite par 5 500 suppressions de postes entre 2012 et fin 2014. Elle vise à résorber des sureffectifs chiffrés par la direction à 2 900 postes en 2016 et 2017 : 300 pilotes, 900 hôtesses et stewards et 1 700 personnels au sol. Pour la première fois, des départs contraints sont envisagés. Le projet s'accompagne d'une réduction de voilure pour le réseau long-courrier, dont la moitié des lignes sont déficitaires : la flotte, de 107 avions actuellement, devrait perdre 14 appareils en deux ans. Air France prévoit aussi de réduire la fréquence de ses vols sur plus d'une vingtaine de lignes en 2016 et d'en fermer cinq en 2017.
(Source : AFP)

Dirigeants agressés, costumes en lambeaux, cible de la colère des salariés : l'annonce hier par Air France d'une nouvelle restructuration, menaçant près de 3 000 postes, a dégénéré en scènes de violences embarrassantes pour l'image de la France à l'étranger.Aux cris de « à poil, à poil », « démission », le directeur des ressources humaines d'Air France, Xavier...

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