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Économie

Face à la suspicion, les constructeurs diesel veulent se dissocier du scandale

Alors que le scandale Volkswagen s'étendait, des constructeurs automobiles européens ont tenté d'éviter l'amalgame hier en se disant favorables à une enquête sur les contrôles antipollution au niveau européen, à un moment délicat pour la motorisation diesel.
Les procédures d'homologation des véhicules ne sont pas les mêmes en Europe et aux États-Unis, d'où l'affaire est partie, mais des fabricants d'automobiles ont aussi souhaité que l'Europe se dote le plus vite possible de tests modernisés.
Hier matin, le ministre français des Finances, Michel Sapin, avait estimé qu'une enquête était nécessaire « au niveau européen » après les révélations sur les contrôles antipollution volontairement falsifiés par Volkswagen. Si la Commission européenne a jugé prématurées « des mesures de surveillance immédiates spécifiques », les constructeurs français ont repris au vol le souhait du ministre. L'ouverture d'une enquête « permettra de confirmer que les constructeurs français respectent les procédures d'homologation en vigueur dans tous les pays où ils opèrent », a assuré le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). La ministre française de l'Écologie, Ségolène Royal, a annoncé hier après-midi le lancement d'une enquête « approfondie » et demandé aux constructeurs français de « s'assurer que de tels agissements n'ont pas eu cours en France ».
L'équivalent du CCFA au Royaume-Uni, le SMMT, a assuré qu'il « n'y a aucune preuve que les constructeurs trichent » mais a reconnu que « la procédure de test est dépassée » et dit vouloir une nouvelle méthode « plus représentative des conditions de circulation sur la route ».
De telles mesures sont en cours d'adoption et le CCFA a expliqué que ses membres soutenaient « la mise en place de tests européens (...) qui permettront de valider, sur route, dès 2017, les mesures effectuées en laboratoire ».
Même vœu chez PSA Peugeot Citroën, où un porte-parole a expliqué à l'AFP que le groupe automobile français « respecte les procédures d'homologation en vigueur dans tous les pays où il opère ». « L'ingénierie Renault respecte la réglementation, elle rappelle que ses véhicules ne sont pas équipés de dispositifs de manipulation permettant de contourner la réglementation sur les émissions », a pour sa part martelé un porte-parole de la marque au losange, ajoutant que « Renault soutient la mise en place de tests européens d'homologation représentatifs des conditions réelles ».
Deux équipementiers automobiles français de premier plan, Plastic Omnium et Faurecia, ont eux aussi communiqué pour se distancier de l'affaire Volkswagen. Les produits développés par Faurecia n'intègrent aucun logiciel (...) l'intégration et la gestion de la performance des systèmes de contrôle des émissions relèvent entièrement de la responsabilité des constructeurs «, a ainsi insisté Faurecia.
En attendant les résultats des enquêtes, l'affaire Volkswagen constitue » un véritable tremblement de terre « pour le secteur tout entier, juge Flavien Neuvy, directeur de l'observatoire Cetelem de l'automobile.
Ce scandale survient alors que les constructeurs automobiles européens, fédérés par l'organisme ACEA, sont en pleine campagne de promotion du diesel comme moyen d'atteindre les objectifs de CO2 à l'horizon 2020. Pour M. Neuvy, le scandale en cours ne doit pas occulter les « progrès incroyables » effectués depuis 20 ans par les constructeurs automobiles pour réduire les émissions des moteurs diesel. « Il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain », insiste-t-il.

Tangi QUEMENER / AFP

Alors que le scandale Volkswagen s'étendait, des constructeurs automobiles européens ont tenté d'éviter l'amalgame hier en se disant favorables à une enquête sur les contrôles antipollution au niveau européen, à un moment délicat pour la motorisation diesel.Les procédures d'homologation des véhicules ne sont pas les mêmes en Europe et aux États-Unis, d'où l'affaire est partie, mais...

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