Chine : PMI vs croissance
Les marchés ont les yeux rivés sur la Chine. La (prétendue) « dévaluation » du yuan a fait craindre un changement de régime en réponse au scénario tant redouté de hard landing (une chute brutale de la croissance bien au-dessous des 5 % l'an). Problème : comme la grande majorité des données disponibles viennent du gouvernement, elles pointent, plus ou moins, vers le chiffre officiel de 7 %. Depuis quelques semaines, tout le monde s'est mis à décortiquer les chiffres chinois en vue de prouver que la croissance était largement surestimée. On a des doutes, certes, mais la preuve définitive reste à établir. Faute d'éléments nouveaux, le débat perd progressivement son intensité. La publication du PMI manufacturier va-t-elle le relancer ? Étant tiré d'une enquête privée, sa réputation est d'être plus fiable que les données gouvernementales. Sa relation avec le PIB montre un freinage, pas un effondrement (graphe ci-contre). À 47,3 pts, l'indice PMI est au plus bas depuis quatre ans, mais loin des niveaux de fin 2008 (environ 40 pts). Pour septembre, le consensus attend une modeste hausse à 47,5 pts, un niveau toujours faible. Rien de surprenant, car l'industrie est beaucoup plus sous pression que les services (sur lesquels on a bien peu de données). La question sans réponse est d'apprécier jusqu'à quel point le secteur tertiaire qui fait environ 50 % du PIB compense la faiblesse du secteur secondaire (42 %). Le PMI ne nous le dira pas, mais faisons confiance aux marchés pour extrapoler le résultat...
Cet article est réalisé par Fidus