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Économie - Automobile

Volkswagen ébranlé par un vaste scandale aux États-Unis

L'entreprise allemande a subi hier une tempête boursière après les accusations américaines de falsification des données sur les émissions polluantes de ses voitures.

Selon les autorités américaines, 482 000 véhicules de marque Volkswagen et Audi vendus aux États-Unis ont été équipés d’un logiciel capable de détecter automatiquement les tests de mesure antipollution des autorités. Hors contrôle, les voitures contrevenaient aux normes environnementales. Scott Olson/AFP

Volkswagen a triché aux États-Unis sur les contrôles antipollution, une duperie qui va lui coûter très cher et pourrait déclencher des investigations en chaîne, alors que Berlin a ordonné des « tests approfondis » sur certains modèles du géant de l'automobile.
Hier, ce sont plus de 15 milliards d'euros (16.7 milliards de dollars) de capitalisation boursière qui sont partis en fumée à la Bourse de Francfort. Le titre du constructeur a fini en baisse de 17,14 % à 133,70 euros (149.6 dollars). Les autres titres automobiles et des équimentiers en Europe ont également durement accusé le coup.
L'affaire révélée vendredi dernier « va avoir des conséquences financières considérables pour Volkswagen, qui ne sont pas encore calculables », estime le spécialiste automobile Ferdinand Dudenhöffer, interrogé par l'AFP, « l'image et la crédibilité de Volkswagen dans le monde entier sont maintenant entamées ». L'est également la réputation d'un fleuron de l'industrie allemande, aux liens étroits avec la politique puisque l'État régional de Basse-Saxe en est actionnaire à hauteur de 20 %. Le gouvernement allemand a d'ailleurs ordonné la conduite immédiate de « tests approfondis sur les modèles diesel » de la marque Volkswagen, auxquels le PDG du groupe Martin Winterkorn a apporté son « entier soutien », a annoncé le ministère des Transports après un entretien entre M. Winterkorn et le ministre Alexander Dobrindt.
Selon les autorités américaines, 482 000 véhicules de marque Volkswagen et Audi, construits entre 2009 et 2015 et vendus aux États-Unis, ont été équipés d'un logiciel capable de détecter automatiquement les tests de mesure antipollution des autorités. Hors contrôle, les voitures contrevenaient aux normes environnementales.
Le mastodonte allemand, récemment couronné numéro un mondial des ventes devant Toyota, s'expose non seulement à des amendes pouvant atteindre 18 milliards de dollars, mais aussi aux coûts – des millions voire des milliards de dollars – des rappels de tous les véhicules concernés, et à de possibles poursuites judiciaires de la part des propriétaires.

Des soupçons ailleurs
Et le scandale menace de faire des petits. « On se demande à présent si la manipulation n'a pas eu lieu non seulement aux États-Unis mais aussi sur d'autres marchés comme l'Europe », souligne Stefan Bratzel, directeur du Centre allemand de recherche sur l'automobile CAM. Dorothee Saar, de l'ONG de protection de l'environnement Deutsche Umwelthilfe, estime de son côté que « c'est aussi un problème en Europe, car les constructeurs savent qu'il n'y a pas de contrôle postérieur. Ils sont un peu plus prudents quand ils veulent exporter leurs produits dans un pays comme les États-Unis, où les autorités environnementales font beaucoup de vérifications ». Berlin veut procéder à des vérifications auprès de tous les constructeurs. La Corée du Sud va contrôler les niveaux d'émission de polluants de trois modèles de Volkswagen, selon l'agence Yonhap. Un porte-parole du groupe a indiqué que celui-ci cessait jusqu'à nouvel ordre de commercialiser les modèles diesel quatre cylindres de ses marques VW et Audi aux États-Unis.

Le patron sur la sellette
Pour Volkswagen, celle-ci survient à un bien mauvais moment. Faute de produits adaptés à ce marché, friand de gros 4x4, la marque Volkswagen est à la peine depuis des années aux États-Unis. La technologie diesel devait lui permettre de se différencier pour gagner des parts de marché.
Martin Winterkorn, le patron de Volkswagen, a fait son mea culpa dimanche et promis de coopérer avec les autorités américaines. Mais, sur cette affaire, il risque son poste. Il doit théoriquement être prolongé à la tête du groupe pour deux ans, jusqu'à fin 2018, lors d'une réunion du conseil de surveillance vendredi. Ce devait être la consécration pour cet homme de 68 ans après le duel en coulisses qui l'avait opposé au printemps à son ancien mentor et homme fort de Volkswagen, Ferdinand Piëch.
M. Winterkorn « est responsable de la division de développement de la marque Volkswagen », pointe M. Dudenhöffer. « Le conseil de surveillance ne peut pas faire comme si de rien n'était, il a besoin d'un nouveau départ pour Volkswagen, et, selon moi, ce nouveau départ ne peut pas se faire avec M. Winterkorn », estime l'expert.
(Source : AFP)

Volkswagen a triché aux États-Unis sur les contrôles antipollution, une duperie qui va lui coûter très cher et pourrait déclencher des investigations en chaîne, alors que Berlin a ordonné des « tests approfondis » sur certains modèles du géant de l'automobile.Hier, ce sont plus de 15 milliards d'euros (16.7 milliards de dollars) de capitalisation boursière qui sont partis en fumée...

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