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Culture - Concert

L’électro-rock est dans le (Wicker)park

La 5e édition du festival Indie a eu lieu hier soir à Batroun. Avec de jeunes hippies secoués par des rythmes majoritairement électroniques.

Six heures de musique non stop : le marathon musical du dimanche soir à Batroun.

Les stéréotypes ont la vie dure. Le public présent au festival Wickerpark hier soir n'y échappe pas. Grassroots, hippies ou hipsters, les spectateurs collent tous à ces anglicismes. « Babas-bobos », pourrait-on maladroitement traduire. Couronnes de fleurs dans les cheveux, les jeunes spectatrices arpentent le champ, transformé pour l'occasion, hésitant entre chercher des jetons afin de se rafraîchir (en forme de mediators tout de même) et devenir des œuvres d'art mouvantes (au stand de maquillage consacré). Les jeunes hommes, barbes et moustaches bien taillées, ne sont pas en reste. Le public est donc autant en représentation que les artistes sur scène.

Furtives ou inédites
Après la venue surprise de Charlie Rayne – un habitué du festival –, c'est le groupe Alif qui ouvre réellement la marche à 18h. Quoi de plus logique que de lancer la soirée par la première lettre de l'alphabet arabe ? Le soleil se fond dans la mer, derrière la scène, lorsque les cinq musiciens font découvrir leur arab pop émouvante. À la nuit tombée, la chanteuse de Postcards clame sa joie d'être de retour sur la scène du festival, deux ans après une première invitation au Wickerpark. La folk légère du quatuor, accompagné par un cinquième musicien ce soir-la, rappelle parfois Feist et parfois The Cranberries. Mais leurs chansons furtives, trop courtes, s'avèrent frustrantes tant le public aurait envie de communier avec eux plus longtemps.
Pendant les changements de set, Ziad Nawfal enchaîne les tubes d'Elli & Jacno, des Smiths et de LCD Soundsystem avec goût. (OMMM), collectif fondé – spécialement pour Wickerpark – par Charbel Haber, Fadi Tabbal et deux des musiciens de Postcards, présente son oeuvre. 27 minutes se baladant entre distorsions et explosions comprimées tentant de se hisser à la hauteur de Mogwai, odeurs de tabac froid comprises. Modestement applaudie, la performance a le mérite d'être inédite. « Ils vont initier la jeune génération aux classiques de la musique et du cinéma arabe », avait prévenu le programmateur du festival, Georges « Junior » Daou. Mission accomplie, avec une classe hallucinante, par Rayess Bek – de son vrai nom Wael Koudaih – aux platines et La Mirza – Randa – aux visuels. Avec cet hommage nommé Love and Revenge, les deux artistes prouvent l'étendue de leurs talents respectifs à ceux qui en doutaient encore. Généreux et adepte des ruptures sonores et visuelles, le show électro de ce duo épique marquera sans nul doute l'histoire de ce cinquième Wickerpark.

Sens de la compétition
Aufgang a le sens de la compétition. Le duo formé par Aymeric Westrich et Rami Khalifé carbure aux anabolisants. Leur vitesse et leur précision d'exécution, au piano et à la batterie, feraient de la concurrence à Usain Bolt. À deux, ils feraient aimer la musique classique à quelqu'un qui la haïrait. Même tarif pour ceux qui détestent la musique électronique. Le mélange auquel ils donnent vie est d'une férocité folle. Peu de spectateurs restent malheureusement pour le groupe berlinois Abby, probablement dû au choix du dimanche soir... Le quatuor se démène pour changer la donne et faire danser les survivants de ces six heures de musiques continues. Mais il est alors facile de s'y casser les dents.
Refroidis par les derniers événements climatiques et politiques, moins de spectateurs – que les 4 000 attendus – se sont déplacés hier soir. Ils ont eu tort tant cette 5e édition a ouvert des perspectives électroniques aux amateurs de musiques Indé.

 

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