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Culture - Événement

Wickerpark et ses secrets révélés : en route vers « un idéal poétique »...

Retour en chiffres, en anecdotes, et surtout sans langue de bois, avec les fondateurs du festival Indie. Sa 5e édition aura lieu dimanche 13 septembre, à Batroun.

Wickerpark, le junior libanais de Coachella ?

Difficile de les garder concentrés pendant plus de dix minutes d'affilée. Mais entre deux mails à envoyer et autres signatures de papiers administratifs, les organisateurs prennent le temps de répondre à L'Orient-Le Jour. Après un mois d'août chaotique et une rentrée morose, il était aisé d'imaginer que le moral de Georges «Junior» Daou et Aimée Daou, deux des fondateurs du festival Wickerpark, ne serait pas au beau fixe. Au contraire, malgré le stress et les imprévus de dernière minute (la tempête de sable notamment), les organisateurs tiennent le cap et gardent le sourire. «Il est tellement pris par son travail qu'il oublie même de manger», note en riant la grande sœur Aimée qui s'inquiète de l'équilibre nutritionnel de Junior.
Soutenir la scène artistique indie locale et faire réfléchir le public aux questions environnementales: voilà deux des objectifs de Wickerpark. Sur le modèle américain du pointu et hipster Pitchfork, sa première édition s'est tenue en 2011. Mais celui-ci n'a pas vu le jour simplement par altruisme. « J'avais une crise existentielle, mon but premier était de ne pas bosser dans une entreprise de publicité », avoue en éclatant de rire le jeune homme diplômé en publicité et marketing de la NDU.


En 2010, le plus jeune de la tribu Daou (aujourd'hui âgé de 28 ans) réunit ses amis et sa famille. Avec leurs spécialités différentes, chacun met la main à la pâte. Au départ, le concert ne devait réunir que 500 à 700 personnes, mais c'est finalement 1 700 personnes qui se joignent à eux en cette rentrée 2011. «Nous avons été un peu arrogants après ce premier succès. Nous avons même tenté d'approcher Manu Chao pour l'année suivante, mais la deuxième édition n'a pas fonctionné...» se désolent les deux fondateurs de l'événement musical. Cet échec n'a pourtant pas entamé leur motivation. Après avoir convaincu 4500 personnes l'an dernier avec Mashrou' Leila en tête d'affiche, ils tablent sur 4 000 entrées cette année «afin d'être plus à l'aise».


Wickerpark fait aussi des envieux. Depuis 2011, plusieurs grandes boissons ont investi la scène locale avec leurs soirées, aussi par volonté de greenwashing. Ils cherchent à réunir le même public que le festival Wickerpark, et cela en fait donc de réels concurrents. Aimée Daou ne voit pourtant pas ces marques comme des dangers, mais plutôt comme un hommage au festival qu'ils ont créé. «Promouvoir la scène beyrouthine actuelle était l'un de nos objectifs dès le début, s'ils s'intéressent enfin à cette scène, tant mieux!»
s'exclame-t-elle sans retenue, assurée du talent (et de l'oreille) de son frère pour dénicher de vraies nouveautés.


Aussi, contrairement à l'image qui lui colle à la peau, le festival n'aurait jamais prétendu être obsédé par l'écologie. Avec modestie, les organisateurs disent plutôt essayer de « participer à (leur) échelle » à la sauvegarde de l'écosystème. «C'est un idéal poétique» qu'ils souhaitent atteindre, tout en étant conscients que leurs actions ne sont qu'une goutte d'eau dans l'océan. Mais chaque initiative personnelle est la bienvenue pour protéger les fonds marins de Batroun. Et si cela est fait en musique et dans la bonne humeur...

* À partir de 16h30, Batroun, dimanche 13 septembre. Le « off » du festival dès ce samedi soir au camping, avec au programme des concerts acoustiques.

 

* * *

Trois groupes à ne pas louper

– Aufgang : les ritournelles obsédantes du groupe franco-libanais oscillent toujours autant entre les mélodies d'Erik Satie et celle des beats dansants de Jeff Mills.

 

 

 


– La Mirza & Rayess Bek : le rappeur Rayess Bek rendra un hommage à la musique arabe accompagné par les vidéos de La Mirza.
– [OMMM] : imaginé spécialement pour cette 5e édition du festival, le projet [OMMM] fera ses débuts sur scène. Composé de Charbel Haber et Fadi Tabbal des Scrambled Eggs et de deux des musiciens de Postcards, le « supergroupe » jouera un morceau unique de 27 minutes. Mais aussi, la folk luxuriante de Postcards, l'électrorock mélancolique d'Abby, l'arab pop alternative d'Alif, le set électro déchaîné de Diamond Setter et d'autres surprises.

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18 toilettes pour 70 fûts de bière

– 0 : le nombre de déchets visés. Le public sera invité à trier les déchets pour mieux les recycler.
– 70 fûts de bières.
– 18 toilettes.
– 30 dollars : le prix du billet cette année.
– 50 bénévoles.
– 15 à 20 % : la part des bénéfices reversés aux recherches et aux projets environnementaux.
– 130 000 dollars : le prix du line-up pour cette 5e édition.

Difficile de les garder concentrés pendant plus de dix minutes d'affilée. Mais entre deux mails à envoyer et autres signatures de papiers administratifs, les organisateurs prennent le temps de répondre à L'Orient-Le Jour. Après un mois d'août chaotique et une rentrée morose, il était aisé d'imaginer que le moral de Georges «Junior» Daou et Aimée Daou, deux des fondateurs du festival...

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