La France va verser 25 millions d'euros dans le cadre d'un "plan d'action" international en faveur des minorités persécutées au Moyen-Orient, a annoncé mardi à Paris le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
A l'issue d'une conférence internationale qui a rassemblé, sous l'égide de l'Onu, une soixantaine de pays, ainsi que des représentants d'une quinzaine d'ONG, le chef de la diplomatie française a voulu lancer "un message de détermination". "Nous ne laisserons pas la diversité millénaire du Moyen-Orient disparaître sans réagir", a-t-il assuré lors d'une conférence de presse au côté de son homologue jordanien Nasser Judeh, qui a co-présidé avec lui cette conférence.
Le "plan d'action" annoncé mardi comprend un volet humanitaire, pour prendre en charge les membres des minorités déplacés et favoriser leur retour, un volet judiciaire avec pour but de "lutter contre l'impunité des terroristes" et "la promotion d'un cadre politique nécessaire au maintien de cette diversité" religieuse et ethnique dans la région, a précisé le chef de la diplomatie française.
(Lire aussi : Quel Moyen-Orient après-demain ?, la tribune d'Alain Marsaud)
Les premiers financements de ce plan d'action ont été annoncés par la France, avec ces 25 millions d'euros, mais d'autres suivront, a-t-il précisé. Sur ces 25 millions, 10 millions iront à un fonds d'urgence pour des actions de déminage, de logement, de réhabilitation et de coopération judiciaire. L'Agence française de développement versera quant à elle 15 millions pour le financement des camps de réfugiés et le soutien aux pays qui les accueillent, notamment le Liban, la Jordanie, la Turquie et l'Irak.
Inaugurant mardi matin la conférence, le président de la République François Hollande avait déclaré : "L'objectif de Daech, c'est de faire régner la peur. Peur parmi les minorités pour les éliminer du Moyen-Orient où ils vivent depuis toujours. Peur au sein de la majorité musulmane, où tous ceux qui ne suivent pas Daech sont désignés comme hérétiques ou apostats".
Cette conférence fait suite à une réunion, le 27 mars à New York, du Conseil de sécurité de l'Onu au cours de laquelle M. Fabius avait estimé que la communauté internationale devait tout faire pour permettre le retour chez elles des minorités du Moyen-Orient persécutées par les groupes extrémistes comme l'Etat islamique. Il avait évoqué le sort non seulement des chrétiens d'Orient mais aussi des Yézidis du Kurdistan irakien ou les Kurdes de Kobané (Syrie). Il ne reste qu'environ 400.000 chrétiens en Irak, contre environ 1,4 million en 1987. Une conférence de suivi devrait être organisée début 2016 en Espagne.
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"La France débloque 25 millions d'euros pour les minorités persécutées au Moyen-Orient." ! Quid des majorités(sunnites) persécutées ? !
16 h 03, le 09 septembre 2015