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À La Une - Liberté de presse

Les deux journalistes de Vice News détenus en Turquie de retour au Royaume-Uni

Affrontements entre Kurdes et forces de l'ordre turques.

"Deux de nos journalistes, Jake Hanrahan et Philip Pendlebury, ont été relâchés et sont de retour au Royaume-Uni. Ils sont en bonne santé physique et morale. (...)", a indiqué dimanche Vice News. Omer Yildiz/Anadolu Agency/AFP

Les deux journalistes britanniques de Vice News, libérés jeudi après avoir été détenus en Turquie sur base d'accusations de "terrorisme", sont en bonne santé et de retour au Royaume-Uni, a annoncé le site d'informations américain dimanche.

"Deux de nos journalistes, Jake Hanrahan et Philip Pendlebury, ont été relâchés et sont de retour au Royaume-Uni. Ils sont en bonne santé physique et morale. Mais ils restent extrêmement préoccupés quant au sort de notre troisième collègue, Mohammed Ismael Rasool, qui est toujours détenu", a indiqué Vice News dans un communiqué.

Les deux journalistes et Mohammed Ismael Rasool, leur traducteur de nationalité irakienne, avaient été arrêtés le 27 août alors qu'ils couvraient autour de Diyarbakir, la grande ville à majorité kurde du sud-est turc, les violences qui opposent depuis plus d'un mois les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes) aux forces de sécurité turques.

La justice turque leur a reproché d'avoir entretenu des contacts avec des organisations telles que le groupe jihadiste Etat islamique (EI) et le PKK. Ils ont été formellement inculpés lundi, sur la base d'accusations de "terrorisme", et placés en détention provisoire, jusqu'à ce qu'un tribunal de Diyarbakir ordonne la remise en liberté des deux Britanniques jeudi dernier.

Vice News, qui dément catégoriquement ces allégations, "continue à travailler sans relâche avec tous les gouvernements et parties légales concernés pour assurer la libération" du traducteur, a souligné le média dimanche.

Washington, Bruxelles ou Londres, ainsi que les ONG de défense des droits de la presse, qui critiquent régulièrement les pressions du régime islamo-conservateur d'Ankara sur les médias, ont dénoncé l'incarcération des journalistes. Embarrassé, le gouvernement turc a assuré n'avoir joué "aucun rôle" dans cette affaire.

(Pour mémoire : Ankara accuse la BBC de "soutenir le terrorisme" dans un reportage sur le PKK)

 

Une journaliste néerlandaise arrêtée dans les régions kurdes de Turquie

Dimanche également, une journaliste néerlandaises basée dans les régions kurdes de Turquie a annoncé avoir été arrêtée alors qu'elle se trouvait avec des membres du parti prokurde pour la démocratie des peuples (HDP) dans le district de Yuksekova, dans la province de Hakkari.

Frederike Geerdink devrait être interrogée par un procureur, a-t-elle précisé sur son compte Twitter, en ajoutant que les Kurdes qui l'accompagnaient avaient tous été arrêtés. C'est la deuxième fois que cette journaliste, installée en Turquie depuis 2006 et basée à Diyarbakir depuis 2012 et spécialisée dans la couverture des questions kurdes, est arrêtée. En janvier, elle avait été brièvement détenue, accusée de "propagande terroriste" pour le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et plusieurs pays.

Selon sa famille citée par l'agence néerlandaise ANP, elle aurait cette fois été arrêtée pour s'être trouvée "dans une zone interdite". La zone de Yuksekova est régulièrement le théâtre d'affrontements entre forces de sécurités et militants kurdes, mais elle n'a pas été officiellement interdite aux journalistes.

Thomas Bruning, secrétaire général de l'Association néerlandaise des journalistes, soulignant le "courage" de Frederike Geerding pour avoir continué à travailler après son arrestation en janvier, a souligné que la Turquie cherchait souvent à empêcher les journalistes de travailler. "L'importance de la liberté de la presse ne semble plus intéresser ce pays. La situation des médias turcs est inquiétante, mais maintenant les journalistes étrangers non plus ne peuvent plus faire leur travail".

 

(Pour mémoire : Un gouverneur turc fait arrêter brièvement quatre journalistes qui l'interrogeaient sur l'EI)

 

Affrontements entre Kurdes et forces de l'ordre

Enfin, deux policiers ont été tués dimanche dans le sud-est du pays, lors d'affrontements entre les forces de l'ordre et des Kurdes qui, selon les autorités, appartiennent au PKK, ont indiqué à l'AFP des sources des forces de sécurité.

Les forces de l'ordre ont lancé samedi soir une vaste opération contre le PKK dans le district de Diyarbakir après que les militants eurent érigé des barricades et creusé des tranchées, selon les forces de l'odre.
Les deux policiers ont été tués, et trois blessés, lorsque des militants kurdes ont attaqué leur véhicule avec un lance-grenade dimanche, provoquant d'importants affrontements qui se prolongeaient toujours en milieu de matinée, selon les forces de sécurité.

Les affrontements de ce genre sont fréquents depuis que les autorités ont lancé en juillet une importante campagne "antiterroriste" à l'encontre des militants kurdes, mettant fin à deux ans de cessez-le-feu.
Les militaires mènent quotidiennement des opérations aériennes et terrestres contre les fiefs du PKK dans le sud-est de la Turquie et le nord de l'Irak. Quelque 70 membres des forces turques ont été tués.
Ces deux mois d'affrontements éloignent nettement l'espoir de réussir à mettre fin à un conflit vieux de trois décennies et qui a fait des dizaines de milliers de morts.

 

Pour mémoire

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