La répétition depuis plusieurs jours des manifestations autour de la place des Martyrs va sans aucun doute affecter à court terme le marché locatif au centre-ville de Beyrouth.
Assurément, les débordements observés place Riad el-Solh ne vont pas arranger les affaires de cette partie de la ville déjà très touchée par les sit-in réguliers qui s'y déroulent. Les derniers événements sont en train de donner un coup de grâce aux quartiers situés au sud du centre-ville qui souffraient déjà d'un sérieux désintérêt des commerçants et des sociétés.
Le déclin du secteur autour de la place de l'Étoile et de la rue Maarad n'est pas récent. Mais les fermetures des restaurants et le faible appétit des sociétés à y louer des bureaux ne cessent de s'amplifier. Il est sûr que les derniers événements ne vont pas les aider à retrouver un nouvel élan. Les valeurs locatives y sont en chute libre. Par exemple, la rue Toubia Aoun est totalement déserte. Les locaux devraient être retirés du marché tant le spectacle y est fantomatique.
Rue Maarad, les loyers commerciaux devraient continuer à baisser et ne devraient pas dépasser les 300-400 dollars le mètre carré annuel. Même à ce prix, qui aurait envie d'y ouvrir un commerce ou un restaurant ?
Idem pour les loyers des bureaux. Les immeubles d'affaires situés le long des rues qui gravitent autour de la place de l'Étoile font partie des moins chers du centre-ville. Ces biens sont totalement pénalisés par leur situation géographique. Les mesures sécuritaires (blocs de béton, présence militaire, fils barbelés, etc.) ne sont pas compatibles avec l'image d'un quartier d'affaires. Les loyers des bureaux devraient se situer sous la barre symbolique des 200 dollars le m2 annuel.
La dégradation de l'image des secteurs autour de la place Riad el-Solh tend à déborder au-delà de la rue Weygand vers le secteur Foch-Allenby. Plusieurs franchises internationales viennent récemment de fermer dans les rues Allenby, Abdallah Beyhum et Abdel Malek. Déjà que les loyers des boutiques et des bureaux y sont en baisse, les événements actuels pourraient aggraver la situation. La demande y est au ralenti. Beaucoup de locaux commerciaux sont vides depuis plusieurs mois, voire des années. Les baisses récentes de 20 à 30 % ne sont pas suffisantes. Beaucoup de loyers sont encore disproportionnés par rapport à la rentabilité des locaux.
En coopération avec : RAMCO
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