« Le coup d’État ne passera pas », affirme Souhaid

Le coordinateur général du 14 Mars, l'ancien député Farès Souhaid, a estimé hier que les tentatives d'opérer un coup d'État contre le dernier bastion de la légalité au Liban, le gouvernement, sous le couvert d'une cause juste, à savoir le règlement de la question des déchets, ne passeront pas.
« Les événements qui se déroulent au Liban constituent un tournant à l'ombre de l'engrenage local et régional. Le 14 Mars est en session ouverte pour suivre les développements. Nous soutenons toute dynamique de revendications pacifiques qui est conforme à la loi libanaise, et refusons que cette dynamique pacifique et démocratique dévie de sa trajectoire », a indiqué M. Souhaid, à l'issue de la réunion hebdomadaire du 14 Mars à Achrafieh.
« Le mouvement de revendication est une chose, le coup d'État contre la légalité, la Constitution, le régime et ce qui reste des institutions publiques une autre. La chute du gouvernement dans la rue à cet instant charnière équivaut à plonger le Liban dans l'inconnu. Il ne s'agit pas d'une solution à la crise des déchets amoncelés dans les rues », a poursuivi l'ancien député de Jbeil.
« Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, avait proposé une feuille de route pour sortir de cette crise, et ses idées sont aujourd'hui discutées à l'intérieur et à l'extérieur du 14 Mars. Cette feuille de route commence par l'élection d'un président de la République comme porte d'entrée nécessaire vers le changement de ce gouvernement, qui a manqué à ses devoirs dans la gestion de la crise des déchets, puis la formation d'un nouveau gouvernement et l'élection d'une nouvelle Chambre », a-t-il noté.
« Mais cela a besoin d'efforts non seulement de la part de la classe politique, mais aussi des citoyens libanais. La rue, en dépit de la justesse de ses revendications et de l'importance de son mouvement, peut être emportée par certains vers des orientations que nous ne souhaitons pas, comme nous l'avons vu. Les organisateurs de ce mouvement ne voulaient pas, à la base, nuire à l'image du Liban et de Beyrouth, et vandaliser des symboles nationaux », a ajouté Farès Souhaid.

Pas un seul faux pas...
« Le 14 mars 2005, il n'y a pas eu un seul faux pas, pas un seul acte de vandalisme, en dépit du million de manifestants. La manifestation avait réalisé ses objectifs et bouté l'armée syrienne hors du Liban sans exploiter les bonnes intentions des citoyens dans le but de passer d'une manifestation pacifique vers un coup d'État caractérisé contre la légalité libanaise. Un tel coup d'État ne passera pas », a-t-il noté.
« Le 14 Mars, dans toutes ses composantes et ses personnalités, celles qui participent au gouvernement et celles qui n'y figurent pas, ne peut pas rester les bras croisés face à ce coup d'État caractérisé. La demande de régler la question des déchets est juste, le cabinet a failli à ce niveau, mais cela ne veut pas dire qu'il faille décapiter ce qui reste encore de la légalité libanaise », a-t-il souligné.
« Nous ne permettrons pas que le Liban entre dans l'inconnu via des partis, des forces, des brigades et des rassemblements populaires qui agissent pour des raisons qui n'ont rien à voir avec les revendications populaires, mais pour le compte de forces régionales et extérieures. S'il faut manifester, c'est pour élire un président de la République d'abord et faire pression sur tous ceux qui bloquent la présidentielle », a encore dit Farès Souhaid.
« Nous ne pouvons permettre qu'un camp, qui bloque l'élection présidentielle depuis un an et six mois sans considérer que cela est anticonstitutionnel, se mette à réclamer la chute du cabinet sous prétexte que cela serait normal. Si ce cabinet tombe, le dossier des déchets sera-t-il réglé ? » s'est-il enfin interrogé.
La réunion s'était déroulée en présence de MM. Éias Abou Assi, Naufal Daou, Youssef Doueihi, Rouba Kabbara, Élias el-Zoghby, Nadi Ghosn, Eddy Abillammaa, Chaker Salamé, Walid Fakhreddine, Joseph Karam, Hrair Hovivian, Mohammad Harfouche, Élie Mahfoud et Mohammad Chrayteh.

À Maarab
Le coordinateur général des forces du 14 Mars a ensuite été reçu à Maarab par M. Geagea en présence du responsable de la communication au sein du parti, Melhem Riachi. Les deux hommes ont évoqué « les démarches à suivre pour défendre la légalité libanaise », soulignant qu'ils « comprennent les revendications civiles des manifestants ».