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Moyen Orient et Monde - Éclairage

L’Armée de l’islam dans l’attente du feu vert pour lancer la bataille de Damas

Alors que son fief de la Ghouta est pilonné par le régime syrien, le groupe salafiste est dans une position des plus délicates.

Un rebelle appartenant à l’Armée de l’islam plante le drapeau de l’organisation dans la neige dans la Ghouta orientale le 11 janvier 2015. Abd Doumany/AFP

Deux ans après l'attaque au gaz sarin dans la Ghouta orientale – banlieue de Damas –, le régime syrien a effectué une série de raids aériens contre Douma, principal fief de la Ghouta, dont le plus meurtrier a visé le marché de la ville le dimanche 16 août. Qu'est-ce qui a motivé cette nouvelle offensive du régime en pleine période de reprise des négociations diplomatiques ?

Interrogé par Reuters, un responsable militaire syrien explique que les raids visaient les quartiers généraux de l'Armée de l'islam (Jaych al-islam), un groupe rebelle armé qui contrôle cette région. La nouvelle offensive du régime intervient en tout cas au lendemain d'une attaque de ce groupe contre les troupes loyalistes à Harasta. Principalement constitué de salafistes libérés par le régime en juin 2011, l'Armée de l'islam s'inscrit dans une logique nationale, au contraire d'autres groupes salafistes jihadistes – comme l'État islamique (EI) qui prône un jihad déterritorialisé.

Selon Ziad Majed, politologue libanais et professeur des études du Moyen-Orient à l'Université américaine de Paris, le groupe serait composé d'environ 10 000 combattants et serait essentiellement présent dans la Ghouta. « Financé par l'Arabie saoudite, le Qatar et certains hommes d'affaires syriens – qui financent dans le même temps le régime – le groupe est dirigé par Zahran Allouche, l'homme qui veut mener la bataille de Damas. Ce dernier a de bonnes relations avec certains cheikhs et hommes d'affaires de Damas et il continue de préparer ces troupes en vue de la grande bataille contre Damas », explique M. Majed.

(Lire aussi : Assad : Le combat du Hezbollah en Syrie est « légitime »)

 

Appui à double tranchant
Le mouvement armé chercherait donc à se présenter comme une alternative crédible au régime, en tissant des liens non seulement avec les autres groupes rebelles, mais aussi avec les partisans du régime. « L'Armée de l'islam coopère avec le Front al-Nosra, branche d'el-Qaëda en Syrie, tant que ce dernier n'est pas important dans la Ghouta. Mais il a liquidé tous les autres groupes rebelles qui pouvaient concurrencer son autorité dans cette région », précise M. Majed. En combattant à la fois les troupes du régime – même s'il le fait de façon sporadique – et les jihadistes de l'EI – le groupe a notamment posté une vidéo montrant l'exécution de 18 jihadistes de l'EI en combinaison orange – l'Armée de l'islam peut compter sur les appuis de certains puissances régionales, comme l'Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar. Mais cet appui est à double tranchant : M. Allouche ne lancera pas de grande offensive contre Damas tant qu'il n'aura pas reçu le feu vert de ses parrains. Comment peut-il alors réagir aux bombardements du régime sans risquer de tout perdre ?

Briser le siège imposé dans la Ghouta, ce qui signifierait mener de rudes combats contre l'armée syrienne et ses alliés ? Lancer des obus à partir d'une zone à proximité de Damas, ce qu'il fait déjà de façon épisodique ? Ou ne pas s'engager dans un mouvement de grande envergure et prendre ainsi le risque de se couper complètement de sa base sociale ?
Alors qu'il attend son heure depuis le début de la guerre en Syrie, M. Allouche doit désormais faire des choix majeurs. C'est peut-être maintenant que son avenir se joue.

 

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commentaires (5)

Encore 100 ans d articles similaires à lire... c est une guerre qui ne doit pas s'arrêter...et ne pourra pas s'arrêter que dans deux générations jusqu'au jour ou les criminels et les terroristes se rendront compte qu'ils ne savent plus qui ils sont... Rendez vous en 2111 (il parait que les nouvelles arriveront là ou nous serons)...

CBG

21 h 48, le 26 août 2015

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Commentaires (5)

  • Encore 100 ans d articles similaires à lire... c est une guerre qui ne doit pas s'arrêter...et ne pourra pas s'arrêter que dans deux générations jusqu'au jour ou les criminels et les terroristes se rendront compte qu'ils ne savent plus qui ils sont... Rendez vous en 2111 (il parait que les nouvelles arriveront là ou nous serons)...

    CBG

    21 h 48, le 26 août 2015

  • Avec un titre comme celui là , les huluberlus qui nous annonçaient la fin de Bashar président élu de tous les syriens, en 2 semaines vont encore comprendre qu'il n'en a plus que 2 autres semaines depuis 4 ans et demi . Et c'est toujours les mêmes qui nous annoncent encore la fin du hezb résistant , de l'Iran NPR et même de la Russie de Poutine , lolllll.... et de la Corée du Nord ... et de Cuba ... looooll. C'est pas leur faute , ils font confiance à des wazzawiz type assir pour renforcer leur connaissance géopolitique , lolll..

    FRIK-A-FRAK

    14 h 41, le 26 août 2015

  • Oui, c'est c'la, dans "l'attente" de 200.000 nouveaux morts !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 44, le 26 août 2015

  • LA CRISE DE LA SYRIE N'EST PAS FACILE ! REMPLACER CHABYBDE PAR SCYLLA ???

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 20, le 26 août 2015

  • Allouche pire que Assad????

    Beauchard Jacques

    08 h 51, le 26 août 2015

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