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Moyen Orient et Monde - États-Unis

À Washington, la « soft diplomacy » aura son musée-écrin lumineux

Il y a un an était donné le coup d'envoi des travaux du Diplomacy Center, un centre particulièrement d'actualité alors que l'administration Obama vient de normaliser ses relations avec Cuba et de conclure un accord sur le nucléaire iranien.

Jonh Kerry, entouré de Hillary Clinton, Madeleine Albright, Henry Kissinger, James Baker et Colin Powell, lors du lancement des travaux du Diplomacy Center en septembre 2014.

Critiqué par les républicains sur sa politique étrangère, le président américain Barack Obama vient de signer en une seule année deux avancées majeures qui couronnent ses efforts diplomatiques assidus : la normalisation des relations entre les États-Unis et Cuba, et la signature d'un accord sur le nucléaire iranien.
C'est notamment grâce aux efforts du département d'État que ces succès ont vu le jour. D'abord Hillary Clinton et actuellement John Kerry, les deux secrétaires d'État d'Obama, ont parcouru le monde pour faire avancer la « soft diplomacy », une idée chère au président américain.

C'est dans ce contexte qu'a été conçu le Diplomacy Center voué à être l'expression par excellence de la soft diplomacy des États-Unis. Ce sera un centre culturel à la façade en verre accueillante, jouxtant l'austère bâtisse grise, à accès restreint, du département d'État à Washington. Ses portes seront continuellement ouvertes (à partir de 2017) au grand public qui pourra déambuler dans son musée, ses trois salles d'exposition, ses espaces prévus pour des conférences ou d'autres événements, sa bibliothèque et son café. Le but de ce Diplomacy Center est de présenter à tous l'histoire, les pratiques et les défis des relations internationales à travers des documents et des objets témoins d'échanges avec divers pays. Au-delà de son attrait touristique, il se veut un outil éducatif à l'intention des écoles qui auront beaucoup à découvrir dans ce domaine, notamment par l'utilisation de procédés interactifs.
Et le centre donnera beaucoup à voir dans ses 4 000m2, notamment des expositions permanentes sur « Le département d'État aujourd'hui », « La création du concours ambassadorial », « L'histoire de la diplomatie américaine » et « Un programme éducationnel ».

Un architecte d'origine égyptienne
Le design du centre a été confié à l'architecte Hani Hassan (d'origine égyptienne et travaillant à Washington), renommé pour revitaliser les bâtisses historiques et celles d'importance civique. « Respecter le passé ne signifie pas l'admirer au point de le répliquer. Mon but est de transformer les constructions anciennes en les dotant d'un usage moderne et pertinent, tout en maintenant l'essence de leur caractère original », a-t-il expliqué. Selon ce concept, il a voulu que cet espace musée interactif soit source de lumière. Pour ce faire, il l'a inséré entre les deux sévères immeubles gris placés en forme de U et abritant le département d'État. La façade sera en verre afin de créer un effet de transparence et de réflectivité. En nocturne, il sera toujours un point brillant.
Le coût de cette opération « diplomatie portes ouvertes » est couvert par un partenariat public-privé. Ce dernier y est allé de ses donations, gérées par un comité adéquat qui a déjà engrangé 50 millions de dollars. Pour sa part, le département d'État a offert le terrain et se chargera d'assurer la sécurité du lieu. Le personnel en charge du fonctionnement du musée et du centre éducationnel sera également sa responsabilité.

Dialogue et cimaises pour une bonne entente
L'idée de ce centre remonte à l'année 2000 quand un ancien sénateur et un ancien diplomate en ont soufflé l'idée à la secrétaire d'État en fonctions à cette époque, Madeleine Albright. Elle en avait été enthousiasmée. Mais la dynamique n'y était pas, ni les fonds nécessaires. Alors qu'elle était par la suite à ce même poste, Hillary Clinton a relancé le projet afin d'en entamer le chantier durant son mandat (2009-2013), sans pouvoir y arriver.
L'inauguration des travaux a eu lieu en septembre 2014. La photo souvenir de cet événement reste une image forte symbolisant l'importance de ce centre : pelle en main, le secrétaire d'État John Kerry et cinq de ses prédécesseurs (Henry Kissinger, James Baker, Madeleine Albright, Colin Powell et Hillary Clinton) avaient, en effet, donné le coup d'envoi des travaux du Diplomacy Center.

Aujourd'hui, tout est mis en place pour doter Washington d'un nouveau musée, qui viendra s'ajouter aux 200 déjà existants. Ce dernier-né voué à la diplomatie peut compter sur un capital déjà acquis. Le département d'État avait, par le passé, initié une collection évoquant son histoire. Elle comprend plus de 6 000 objets. Parmi ceux-ci, les objets reflétant ce qui a été appelé « l'impétueuse et robuste diplomatie » : documents, passeports, et notamment un vase réalisé dans un morceau d'obus de la Bosnie et un bandeau pour les yeux, vestige de la crise des otages en Iran. Et ceux plus protocolaires : œuvres d'art, céramiques, argenterie et autres objets précieux offerts à ce département par les gouvernements étrangers.
Avec ce musée, l'heure est donc au dialogue et aux cimaises pour faire régner compréhension et bonne entente. Au rancart, donc, « la diplomatie sans les armes, c'est la musique sans les instruments... » (Bismarck), ou « un bon diplomate est quelqu'un qui peut égorger son voisin sans qu'il s'en aperçoive ».

 

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