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Liban - Trois questions à... Ramzi Jreige

« Mon souhait est que Tammam Salam convoque les ministres à nouveau »

Le ministre de l'Information expose à « L'Orient-Le Jour » les impressions qu'il a tirées de la dernière réunion ministérielle en date.

À quoi pense-t-on lorsqu'en tant que porte-parole du gouvernement, on se voit contraint d'annoncer que son cabinet a été incapable de prendre une quelconque décision ?
Hier, à l'issue de la réunion, j'ai rédigé le communiqué officiel et récapitulé le déroulement de la séance. J'ai aussi évoqué le long débat que l'on a eu concernant les nominations militaires. À la suite de ce débat, comme il y a eu des demandes plus ou moins confessionnelles, le président du Conseil, Tammam Salam, a jugé que la réunion n'allait aboutir à rien. Malheureusement, les ministres ne se sont pas prononcés sur des questions qui sont urgentes et importantes pour les citoyens. Ce que j'éprouve, c'est un sentiment de frustration. Nous sommes là pour tenter de faire marcher les affaires de l'État, pour répondre aux besoins des citoyens. En temps de vacance présidentielle, le Conseil des ministres ne devrait pas fonctionner comme si le président de la République était là. Il faut dans ce cas revenir à l'article 62 de la Constitution qui stipule qu'en cas de vacance « les pouvoirs du président de la République sont exercés à titre intérimaire par le Conseil des ministres ». Nous sommes censés expédier les affaires courantes pour permettre à la vie quotidienne de se poursuivre.

Quelles sont les clés du déblocage ?
Mon souhait est que le président du Conseil convoque à nouveau les ministres. L'article 65 de la Constitution est très clair à cet égard ; il prévoit le fonctionnement du Conseil des ministres par consensus pour les questions de haute politique, sinon il requiert la mise au vote à la majorité des présents. Seuls 14 sujets, dont la nomination des fonctionnaires de la première catégorie ou équivalents, requièrent la majorité des deux tiers.
Il faut garder à l'esprit qu'une approche consensuelle ne signifie pas systématiquement le blocage. Les ministres ne peuvent se voir attribuer le droit de veto. Le Conseil des ministres est la dernière institution constitutionnelle qui fonctionne à peu près correctement, nous ne pouvons pas nous permettre de la livrer à la paralysie, surtout à l'aune de la vacance présidentielle actuelle.

Quelles sont les décisions qui doivent être entérinées en urgence par le Conseil des ministres si ce déblocage survenait demain ?
D'abord, bien évidemment, il faut se pencher d'urgence sur le dossier des déchets. Il faut que la cellule gouvernementale qui planche sur cette question prenne des décisions immédiates afin de trouver des emplacements adéquats pour entreposer les déchets en attendant que les résultats des appels d'offres soient annoncés et que les sociétés choisies pour la gestion des déchets puissent être opérationnelles. Il nous faut également débloquer ce que nous devons aux municipalités et aux fédérations de municipalités. Il faut une solution immédiate.
Ensuite, il y a les donations et prêts subventionnés qui servent à financer divers projets et qui concernent plusieurs ministères. Le montant total s'élève à 750 millions de dollars, ce qui est loin d'être un montant négligeable pour le pays.
En parallèle, le ministère des Finances demande urgemment le déblocage de certains fonds car il n'est pas sûr de pouvoir payer tous les salaires des fonctionnaires dans les semaines à venir.
Enfin, et ce n'est un secret pour personne, la priorité reste à l'élection d'un président de la République. C'est là une priorité absolue.

À quoi pense-t-on lorsqu'en tant que porte-parole du gouvernement, on se voit contraint d'annoncer que son cabinet a été incapable de prendre une quelconque décision ?Hier, à l'issue de la réunion, j'ai rédigé le communiqué officiel et récapitulé le déroulement de la séance. J'ai aussi évoqué le long débat que l'on a eu concernant les nominations militaires. À la suite de ce...
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