Photo Twitter/@emmanuelbonne
Le nouvel ambassadeur de France, Emmanuel Bonne, est arrivé hier soir à Beyrouth.
M. Bonne devrait présenter une copie de ses lettres de créance au ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, en l'absence d'un président de la République.
Le diplomate français devrait ainsi avoir le titre d'« ambassadeur désigné » à titre temporaire, en attendant l'élection d'un nouveau chef de l'État.
Le Conseil des ministres avait approuvé sa nomination sous ce titre avant qu'il ne cesse de fonctionner, en raison de la brouille entre le Premier ministre et les ministres aounistes sur le mécanisme de prise de décision.
Le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, n'a toujours pas fixé d'audience au nouvel ambassadeur pour qu'il présente ses lettres de créance au palais Bustros.
Avant d'être nommé en mars dernier comme ambassadeur de France à Beyrouth, Emmanuel Bonne était conseiller à l'Élysée pour l'Afrique du Nord, le Moyen-Orient et les Nations unies.
En tant que tel, il est devenu familier des dossiers du Liban et de la région, et ses avis sur ces zones étaient d'une pertinence fortement appréciée par le président François Hollande.
Professionnel de premier plan, formé à Sciences Po, il avait notamment présenté l'année dernière au chef de l'État français, avant la vacance à Baabda, un rapport sur la crise présidentielle au Liban, basé sur trois approches dont la possibilité d'une prorogation du mandat du président Michel Sleiman, le recours au commandant en chef de l'armée pour diriger le pays ou l'élection d'une personnalité hors de la scène politique et qui serait consensuelle. Cette proposition portait par ailleurs l'idée que le mandat du président libanais soit écourté (de 6 à 4 ans) et renouvelable pour une seule fois.
Tout au long de sa mission auprès du président François Hollande, M. Bonne a disséqué les dossiers libanais et suivi au jour le jour les développements de la situation au pays du Cèdre. Il n'hésitait pas à prendre contact avec des dirigeants libanais de tous bords pour échanger avec eux des idées et explorer des pistes en vue de régler les crises du pays.
Il succède à Patrice Paoli, dont la mission s'est achevée cet été.
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En ma qualité de franco-libanais, il ne m'appartient pas de commenter une décision d'Etat française ou libanaise. Mais la liberté d'expression me permet de dire que la France a eu tort de ne pas prolonger la mission de Pascal Paoli jusqu'à l'élection d'un nouveau Président de la République.
17 h 06, le 11 août 2015