Sensibiliser les émigrés au tourisme estival

Sous le patronage du ministre du Tourisme Michel Pharaon, des municipalités du Mont-Liban, en coopération avec la Fondation espagnole pour la promotion de la culture et du tourisme, ont lancé le programme national de sensibilisation de la diaspora libanaise à travers le monde au tourisme estival. Derrière cette idée qui vise à attirer les émigrés originaires de ces villages à venir passer les vacances d'été sur place, à travers des offres avantageuses, il y a plusieurs présidents de conseils municipaux, mais aussi l'ancien ministre et député Abdallah Farhat.
Le lancement du projet a eu lieu à Hammana où se sont réunis la plupart des responsables municipaux du Mont-Liban, ainsi que des notables et des acteurs du secteur touristique et des représentants de l'ONG espagnole. L'idée est de trouver des idées nouvelles et modernes pour inciter les émigrés d'origine libanaise à venir passer l'été dans les villages de leurs familles ou ancêtres au moment où le secteur touristique libanais traverse une période de crise, à l'instar des autres secteurs de production au Liban. C'est surtout en cette saison que le marasme se fait sentir, notamment dans plusieurs localités du Mont-Liban qui accueillaient traditionnellement les vacanciers des pays du Golfe. Cette année, ces derniers ne sont pas au rendez vous et les propriétaires de maisons et appartements à louer qui vivent toute l'année grâce aux bénéfices réalisés pendant la saison d'été se retrouvent sur la touche. C'est d'autant plus grave pour eux qu'ils ne misent pas sur le tourisme de luxe, mais sur les classes moyennes qui préfèrent les maisons traditionnelles aux hôtels luxueux. Ces classes moyennes venaient généralement au Liban par la route, en passant par l'Irak et la Syrie, mais aujourd'hui, ce chemin est coupé et le coup porté à ces villages est grave.
C'est pour trouver de nouvelles solutions que ce programme a été lancé. Il comporte essentiellement trois volets. Le premier consiste dans la création d'un site web pour chaque municipalité, exposant les opportunités touristiques (maisons, chambres d'hôte, hôtels, restaurants, clubs sociaux et sportifs, activités diverses, avec affichage des prix, le tout dans une présentation attractive, selon les règles du marketing. Le second volet consiste dans la constitution pour la municipalité d'une banque de données des émigrés libanais originaires de son village, avec leurs coordonnées (même pour ceux qui n'ont plus d'attaches directes avec le Liban). Ces données doivent être mises à jour régulièrement. Enfin, le troisième volet consiste à prendre contact avec ces émigrés nommément et de façon personnalisée pour les inciter à venir dans leur village natal ou ancestral. la communication se faisant par courriel, mais il s'agira de messages qui misent à la fois sur le côté affectif et sentimental et sur le côté pratique avec la suggestion d'envoi d'un taxi à l'aéroport pour l'émigré qui n'a plus d'autres attaches au Liban que ses lointaines racines.
Au cours du lancement du projet, un premier modèle a été présenté et l'ONG espagnole qui travaille avec le bureau de coopération espagnol (relevant de l'ambassade) a proposé une assistance technique pour la réalisation des sites web et la façon de s'adresser aux émigrés. De son côté, l'ancien député Abdallah Farhat a proposé une « charte de l'estivage rural » composée d'une dizaine d'articles qui constituent une sorte de code d'éthique pour les autorités administratives décentralisées.