Dans le village de Mlikh, caza de Jezzine, au Liban-Sud, la Saint-Élie, célébrée le 20 juillet, a été marquée cette année par l'interruption de la fête par des éléments proches du Hezbollah.
L'incident a été repris sur les réseaux sociaux. « Mais les informations qui circulent ne sont pas précises », explique à L'Orient-Le Jour Fouad Abou Zeid, journaliste originaire du village. « Elles ont été exagérées », poursuit-il.
Le journaliste raconte ainsi qu'à l'occasion de la fête, « saint Élie étant le saint patron du village », une messe a été célébrée en fin d'après-midi, « à laquelle ont pris part des musulmans chiites » de ce village mixte.
La cérémonie religieuse a été suivie par une fête organisée sur le parvis de l'église, « à laquelle ont également pris part des chiites ». Vers 23h15, deux jeunes qui seraient proches du Hezbollah sont venus interrompre la fête. « Vous nous dérangez avec vos danses et prostitution », ont-ils lancé. C'est alors que le président du conseil municipal est intervenu, leur rétorquant : « Ce discours ne peut être tenu devant une église. L'église est un lieu de prière. »
« Une altercation verbale a eu lieu entre les jeunes et le président du conseil municipal », poursuit Fouad Abou Zeid, soulignant que pour empêcher que « la situation ne s'envenime, il a été décidé d'interrompre la fête, sachant que les organisateurs de la cérémonie et le curé de la paroisse avaient de toute façon décidé d'arrêter les activités vers minuit, pour permettre aux habitants du village de se reposer ».
Au lendemain de l'incident, une réunion élargie s'est tenue au domicile de Amal Abou Zeid, à laquelle ont pris part des officiers de l'armée et des Forces de sécurité intérieure, des responsables politiques chrétiens et chiites, ainsi que le président de la municipalité du village. « La réunion visait essentiellement à prévenir des séquelles pour ne pas nuire à la coexistence qui caractérise le village, indique Fouad Abou Zeid. Il a finalement été décidé que les deux jeunes présentent leurs excuses au curé de la paroisse et au président du conseil municipal. Ce qui a été fait. »
C'est ce qu'a affirmé le bureau de presse d'Amal Abou Zeid, qui a souligné dans un communiqué que « les informations qui circulent sur les réseaux sociaux selon lesquelles les jeunes étaient armés sont infondées ». « Ce qui s'est passé était dû à un dérangement qu'ont ressenti deux membres d'une même famille, en raison de la musique, ce qui est normal, a ajouté le bureau de presse. Cela peut se passer dans n'importe quel village du Liban. Les jeunes se sont excusés auprès du prêtre et du président du conseil municipal, réaffirmant leur souci que la fête soit célébrée annuellement comme à l'accoutumée. »
Majdalani interpelle le directoire du Hezbollah
De son côté, le président de la commission parlementaire de la Santé, Atef Majdalani, a appelé le commandement du Hezbollah à « tirer au clair les événements de Mlikh ». « Si les faits rapportés sont exacts et que le commandement du parti n'était pas au courant des événements, nous nous attendons à ce qu'il prenne des mesures publiques à l'encontre de ces personnes qui ont porté atteinte à la liberté de croyance, au libre exercice des pratiques religieuses et à la liberté personnelle, a-t-il ajouté. Si par contre, le commandement du Hezbollah était au courant de ces événements, nous lui demandons d'en expliquer les motifs. Nous nous demandons dans ce cadre si le Hezb aurait décidé d'interdire la liberté de croyance dans les régions qui se trouvent sous son contrôle, ainsi que l'exercice des pratiques religieuses qui sont différentes des siennes. »
Strictement une bande d'arriérés, cette "sorte" de libanais(h).
12 h 27, le 04 août 2015