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Liban

Corruption et déchets

Le citoyen est totalement convaincu qu'il vit dans un État très proche de l'échec. Il est confronté à un problème qui aurait dû être traité depuis des années et qui ne se pose dans aucun pays du monde, même les moins développés.
L'Association du développement municipal avait averti depuis les années 90 que le dossier des déchets ménagers est en train d'être traité d'une manière qui n'est pas conforme aux conditions et aux normes environnementales internationales et qui manque dans le même temps de professionnalisme.
Le gouvernement avait en effet pris l'initiative de collecter et de traiter les déchets des municipalités qu'il considérait déficientes, mais en retirant de la Caisse autonome des muncipalités des montants qu'il versait à Sukleen, à qui il avait confié cette tâche, sans avoir obtenu auparavant l'accord des municipalités.
Aujourd'hui, le gouvernement a décidé de confier à nouveau la collecte et le traitement des déchets aux municipalités, mais sans préavis. Il leur demande d'assumer la responsabilité d'un problème qu'elles n'ont pas causé !
Nous espérons que cette crise pourra accélérer l'application de la décentralisation administrative au Liban. Cette décentralisation constituera une solution parfaite de nature à améliorer et à renforcer la capacité des municipalités à gérer le problème des détritus dans leurs régions respectives et à s'occuper de l'environnement.
En attendant, le Liban reste malheureusement noyé sous les déchets. Il le restera pour un certain temps, ce qui va constituer une catastrophe écologique sans précédent pour le pays. Le citoyen va en payer le prix de sa santé et les municipalités se précipiteront pour jeter les déchets au hasard, à cause de la panique que le gouvernement a provoquée. Parallèlement, les politiciens, dans une tentative de se dérober à leurs responsabilités, tentent de présenter ce problème comme étant sectoriel ou régional. Force est de relever dans ce cadre que la responsabilité de la situation dans laquelle nous nous trouvons n'incombe pas à Sukleen, qui n'a pas un pouvoir de décision dans ce domaine, mais aux gouvernements successifs.
Au Liban, nous sommes habitués aux solutions « temporaires », une logique administrative dont l'inutilité a été prouvée et qui a été à l'origine du problème auquel nous sommes confrontés aujourd'hui. La mauvaise gestion, le manque de responsabilité ou la tendance à se dérober à ses responsabilités et à ne pas prendre les bonnes décisions aux bons moments constituent certains aspects de la corruption, aussi désagréable que l'odeur qui se dégage des déchets et aussi nuisible à l'économie nationale ainsi qu'à la santé des citoyens.
Toutes les décisions qui seraient prises pour régler le dossier des déchets doivent être soumises à des conditions environnementales saines et appropriées. Le système de recyclage doit être adopté le plus tôt possible. Nous lançons un appel à toutes les municipalités, pour leur demander de ne plus accepter que ce dossier soit géré par l'autorité centrale et d'exiger de récupérer les sommes qui leur sont dues de la Caisse autonome des municipalités pour pouvoir gérer leurs affaires et mieux servir les citoyens.

Président de l'Association du développement municipal

Le citoyen est totalement convaincu qu'il vit dans un État très proche de l'échec. Il est confronté à un problème qui aurait dû être traité depuis des années et qui ne se pose dans aucun pays du monde, même les moins développés.L'Association du développement municipal avait averti depuis les années 90 que le dossier des déchets ménagers est en train d'être traité d'une manière...

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