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Agenda - Hommage

Aline Lahoud... la référence

Un grand pan de ma vie vient de s'écrouler... Je ne sais pas si je dois dire que tu es partie ou que tu es absente. Ni l'une ni l'autre, en fait. Tu es toujours là, car ta présence écrase la concurrence dans tous les domaines. Tu as terrassé deux cancers, une hémorragie cérébrale, une grave fracture du fémur et tout cela en l'espace de 7 ans. Mais le bon Dieu en a voulu autrement, cette fois.
Aline, notre grande Aline, notre sœur bien-aimée, notre mère protectrice. Tu étais tout cela pour nous, Roméo, Papou, Nay et moi. Tu étais même The Boss : notre recours, notre référence, notre asile. Celle à qui chacun de nous s'adressait lorsqu'il avait un problème, un chagrin, une déception. C'est toi, encore toi, qui trouvais le juste mot pour nous consoler, nous soutenir. Si tu as pris la destinée de notre famille en main dès l'âge de 28 ans, tu t'es battue contre vents et marées, pour la sauvegarder et la rendre invulnérable. C'est grâce à toi qu'aujourd'hui je maîtrise le français, car tu m'as inculqué l'amour de la langue de Molière, tu m'y as converti, veillé à notre éducation, nous les trois petits, Papou, Nay et moi, et tu l'as fait aussi pour nos enfants. Ton humour, ton intelligence, ta finesse d'esprit, ta force de caractère et ton verbe haut, imposaient à nous de t'écouter quand tu parlais, et quel plaisir que de t'écouter ! Durant nos soirées en famille, nous étions en admiration devant vous, quand Roméo, ton complice, et toi, récitiez les milliers de vers que vous aviez appris à l'école par cœur.
Aline, Hughes Aufray a dû sûrement te connaître dans une autre vie pour avoir écrit Dis-moi Céline... Oui, dis-moi, Aline, qu'est-il donc devenu, ce gentil fiancé qu'on n'a jamais revu ? Est-ce pour ne pas nous abandonner que tu l'as laissé s'en aller ? Tu ne t'es jamais mariée pour ne pas nous abandonner, en effet, et tu as laissé tomber ce jeune diplomate qui était fou amoureux de toi. « Alloune », cette fois, tu es partie pour enfin trouver la paix que tu cherchais depuis 60 ans, toi qui avais pourtant accepté tous les sacrifices et enduré les vicissitudes de la vie pour nous. Il y a 3 jours, sur ton lit d'hôpital, tu nous as regardés, Papou et moi, et tu nous as murmuré en me donnant une petite pichenette sur la joue : « Heureusement que je ne me suis pas mariée, car je suis sûre que je n'aurais jamais eu d'aussi merveilleux enfants que vous. »
C'était bien la dernière fois que tu t'exprimais....Dors en paix, ma Alloune, dans ce nouveau monde qu'on dit meilleur, et pardonne-nous de t'avoir parfois attristé et, surtout, d'avoir gâché ta vie.

Ton petit frère, Nahi

Un grand pan de ma vie vient de s'écrouler... Je ne sais pas si je dois dire que tu es partie ou que tu es absente. Ni l'une ni l'autre, en fait. Tu es toujours là, car ta présence écrase la concurrence dans tous les domaines. Tu as terrassé deux cancers, une hémorragie cérébrale, une grave fracture du fémur et tout cela en l'espace de 7 ans. Mais le bon Dieu en a voulu autrement, cette...