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À La Une - conflit

Au Yémen, les loyalistes victimes de feux amis au premier jour de la trêve

Les combats continuent sur le terrain à Taëz et dans les environs d'Aden, dans le sud du pays.

La trêve au Yémen, initiée unilatéralement par la coalition, a commencé lundi à minuit heure locale (dimanche 21h00 GMT) pour permettre de secourir les civils durement éprouvés par quatre mois de conflit. AFP PHOTO / MOHAMMED HUWAIS

L'aviation de la coalition menée par l'Arabie saoudite a frappé par "erreur" lundi des positions de forces progouvernementales dans le sud du Yémen, faisant au moins douze morts, au premier jour d'une trêve de cinq jours destinée à faciliter l'aide humanitaire.

Les raids ont visé des positions de ces forces aux environs de la base aérienne d'Al-Anad, tenue par les rebelles chiites des houthis, dans la province de Lahj, ont indiqué des sources militaires loyalistes.
L'un des chefs des forces gouvernementales, Qaed Nasr, a précisé à l'AFP que les avions de la coalition avaient effectué, entre autres, deux raids à Jebel al-Zaytoun, "tuant 12 combattants et blessant 30 autres".
Il n'a pas été possible, pour le moment, d'obtenir des éclaircissements auprès du commandement de la coalition sur ces raids.

Ces frappes interviennent au premier jour d'une trêve de cinq jours décrétée par la coalition qui a toutefois averti qu'elle riposterait à tout mouvement des rebelles sur le terrain.

Ailleurs au Yémen, les frappes aériennes se sont arrêtées mais des combats continuent sur le terrain à Taëz et dans les environs d'Aden, dans le sud du pays.
"Jusqu'ici, l'aviation de la coalition a respecté la trêve", a ainsi déclaré à l'AFP Saleh al-Anjaf, porte-parole de "la résistance populaire" à Mareb, à l'est de Sanaa. "La trêve est unilatérale à Taëz" où les combats ont baissé d'intensité en milieu de journée, a déclaré pour sa part à l'AFP un responsable de la "résistance", Abdel Aziz al-Sabri, accusant les rebelles de poursuivre par intermittence leurs attaques dans la région de Jebel Sabr.

La pause, initiée unilatéralement par la coalition, a commencé à minuit heure locale (dimanche 21h00 GMT) pour permettre de secourir les civils durement éprouvés par quatre mois de conflit.
Les rebelles - qui se sont emparés l'an passé d'une grande partie du pays, dont la capitale Sanaa, avec l'aide de militaires restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh - n'ont pas fait savoir s'ils acceptaient la pause.

(Pour mémoire: A Aden, la colère monte contre l'Onu : "La trêve ne peut que profiter aux houthis")

 

L'aide stockée à Aden
Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, s'est félicité de la trêve et a exhorté les belligérants à "faire preuve du maximum de retenue en cas de violations isolées (du cessez-le-feu) et à éviter toute escalade".
Il a aussi exhorté les parties au conflit à "faciliter la livraison urgente de l'aide humanitaire dans toutes les régions du Yémen" et l'accès rapide et sûr des agences humanitaires aux personnes ayant besoin de secours.

Au total, des milliers de tonnes de vivres, de médicaments ou de produits pharmaceutiques ont ainsi été stockées ou sont en cours de déchargement, selon des sources yéménites et une porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM). Une petite partie de cette aide a été distribuée dans certains quartiers d'Aden, mais l'accès aux autres provinces est toujours difficile et risqué en raison de la forte présence d'hommes armés.

Selon l'agence Saba, contrôlée par le gouvernement, les autorités locales se sont entretenues dimanche avec le coordinateur humanitaire de l'Onu pour le Yémen, Johannes Van Der Klauw, en visite à Aden pour s'enquérir des besoins du pays où les civils constituent plus de la moitié des 3.700 morts en quatre mois de conflit. Environ 80% de la population -soit 21 millions de personnes- ont besoin d'aide ou de protection, et plus de 10 millions ont du mal à se nourrir ou à trouver de l'eau, selon l'Onu.

Un porte-parole du Comité international de la Croix-rouge (CICR) à Sanaa, Adnan Hizam, a affirmé qu'"une pause de cinq jours n'était pas suffisante pour répondre aux besoins humanitaires", et a espéré "une trêve plus longue, stable et respectée par tous les protagonistes".
Une précédente trêve de cinq jours mi-mai n'avait pas empêché la reprise des combats, et une pause initiée par l'ONU à partir du 10 juillet ne s'était jamais matérialisée.

 

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