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Liban - Congrès

Chrétiens d'Orient : Pour une présence active dans la diversité et loin de la dhimmitude

« Pas de repli ni de disparition des chrétiens d'Orient », assure Raï, qui invite « chaque partie politique à nommer son candidat à la présidence qui soit accepté par les autres ».

Le patriarche Raï et le président de la Fondation maronite dans le monde, Michel Eddé. Photo Ani

C'est un véritable cri d'alarme qu'a lancé hier le Congrès des chrétiens du Moyen-Orient, face aux massacres et aux déplacements de populations dont sont victimes les communautés chrétiennes d'Orient, plus particulièrement en Syrie et en Irak. Un cri d'alarme sur le thème « Héritage et mission », afin que la chrétienté du monde se mobilise tout entière pour que l'Orient ne se vide pas de ses chrétiens, mais reste un creuset de diversité et de coexistence. Un cri d'alarme, enfin, pour une participation active des chrétiens d'Orient dans leurs pays respectifs, loin de la « dhimmitude ».


Organisé par la Ligue maronite en partenariat avec une dizaine d'Églises du Moyen-Orient, le Congrès international interchrétien, qui se tient sur deux jours à l'Université Notre Dame de Louaizé (NDU), est placé sous le patronage du patriarche maronite, Béchara Raï. Sa séance inaugurale a vu la présence d'un parterre de personnalités politiques et religieuses chrétiennes, notamment des ministres des Affaires étrangères, Gebran Bassil, et de la Culture, Rony Arayji, mais aussi des députés Gilberte Zouein, Hikmat Dib, Émile Rahmé, Marwan Farès, Henri Hélou, Ghassan Moukheiber et Atef Majdalani, pour ne citer que ces quelques noms.


« J'invite chaque partie politique et chaque bloc parlementaire à nommer son candidat définitif (à la magistrature suprême) qui soit accepté par les autres, a affirmé le patriarche maronite Béchara Raï, lors de la séance d'ouverture. Le candidat devra se distinguer par ses qualités d'homme d'État et être connu pour son intégrité, ses capacités et sa sagesse dans la direction du pays, dans ces circonstances politiques, économiques et sécuritaires particulièrement difficiles. » L'appel du cardinal à l'élection d'un président de la République n'est pas nouveau. Là où réside la nouveauté, c'est dans son invitation à la classe politique à nommer « un candidat accepté par les autres » et « ne pas attendre une décision extérieure ». Le chef de l'Église maronite a ajouté, sur la question des chrétiens d'Orient, que ces derniers sont aujourd'hui « le besoin le plus absolu » des pays du Moyen-Orient. « Nul ne peut arracher l'Église et les chrétiens de cet Orient, parce que Dieu les a plantés en ces terres », a-t-il martelé. Il a aussi estimé qu'il n'est pas question de « repli », ni de « disparition » des chrétiens d'Orient. C'est plutôt avec « davantage d'élan » qu'ils resteront, pour « le témoignage, pour le service et pour le message ».

 

(Lire aussi : Le pape demande la fin du « génocide » des chrétiens au Moyen-Orient)

 

Liban, pays de la coexistence
« La coexistence consacrée par la Constitution est la particularité du Liban. Elle préserve son existence. » C'est sur cet aspect du pays du Cèdre qu'a insisté le président de la Fondation maronite dans le monde, Michel Eddé. « Le Liban est le seul pays arabe qui s'est libéré de l'occupation israélienne sans condition et sans pourparlers », a ajouté l'ancien ministre. « Parce que c'est le pays de la coexistence. Parce que c'est la formule du vivre avec l'autre. Le bien vivre avec l'autre. La grâce de vivre avec l'autre », a-t-il martelé. Revenant sur la diversité religieuse dans le monde et au Moyen-Orient, M. Eddé a observé que le seul moyen pour les non-musulmans de vivre avec les musulmans, et pour les musulmans de vivre avec les non-musulmans est de « se pencher sur la formule libanaise : autrement dit, la reconnaissance de l'autre dans sa différence, le respect de l'autre, l'acceptation de cet autre et la coexistence avec lui ». Et d'affirmer que le Liban, qui était autrefois considéré « comme un trait d'union entre l'Orient et l'Occident », est aujourd'hui « une nécessité aussi bien pour l'Orient que pour l'Occident, un message, pour reprendre les propos du pape Jean-Paul II ». Michel Eddé a enfin salué « l'enracinement et l'ouverture » des chrétiens du Liban et plus particulièrement des maronites, « en interaction avec les musulmans du pays ».


« Nous sommes attachés à la formule du vivre ensemble et nous redoublerons d'efforts pour la développer à travers nos institutions. » Tel est l'engagement pris par le député Nehmetallah Abi Nasr, dans son allocution. Estimant que les chrétiens ont la responsabilité de « rester pionniers dans la défense des libertés individuelles », il a invité les musulmans, qui forment l'écrasante majorité en Orient, « à faire leur devoir, annoncer clairement leur refus des takfiristes et les contrer ». Le député n'a pas manqué d'interpeller les Églises chrétiennes et le lobby chrétien dans le monde, leur demandant « d'aider les chrétiens à rester sur leurs terres, car la prière à elle seule ne suffit pas ». Il a enfin affirmé que le maintien des minorités au Liban et dans le Machrek arabe relève de la responsabilité des États. Il est tributaire de « l'égalité des droits et des devoirs entre tous les citoyens, mais aussi du développement équilibré dans toutes les régions ».

 

(Lire aussi : « Chrétiens d'Orient : victimes collatérales de logiques qui les dépassent »)

 

« Nous n'avons pas peur »
C'est un message politique qu'a lancé à son tour le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil. « Nous n'accepterons pas que notre rôle nous soit confisqué et que nos droits soient bafoués », a-t-il lancé, précisant que c'est la « foi qui nous pousse à nous soulever contre le non-respect de notre présence en Orient, au Liban et au sein de ses institutions, comme la présidence de la République ». « C'est aussi notre foi qui nous pousse à rester dans un Orient menacé par les appartenances repliées sur elles-mêmes », a-t-il ajouté. « Nous ne mourrons pas, nous ne plierons pas, nous ne nous tairons pas et nous n'avons pas peur », a martelé le ministre du CPL, faisant part de son refus de la « dhimmitude ». Avant d'inviter à un sursaut généralisé, chrétien d'abord, national ensuite, permettant de préserver l'ouverture de l'Orient et de protéger les libertés des chrétiens du Liban.


À son tour, le président de la Ligue maronite, Samir Abillamaa, a dénoncé l'exode des chrétiens d'Orient et du Liban, lié à « l'expansion islamiste extrémiste ». Insistant sur la présence active et volontaire des chrétiens en Orient, il a estimé que chrétiens et musulmans se partagent la responsabilité du maintien du rôle et de la présence des chrétiens dans la région. « Les instances musulmanes et chrétiennes doivent prendre ensemble l'initiative d'élever la voix bien haut pour faire face à la vague takfiriste... », a-t-il martelé. M. Abillamaa a également invité les Églises à œuvrer « pour que résistent les chrétiens d'Orient », et la communauté internationale à faire « cesser la militarisation du conflit au Moyen-Orient ».
Non moins de onze intervenants ont participé à la cérémonie d'ouverture, parmi lesquels le président du comité organisateur du congrès, le Dr Fadi Gergès, le représentant de la NDU, Souheil Matar, le président du Conseil général maronite, Wadih el-Khazen, le secrétaire général de la Communion mondiale d'Églises réformées, le révérend Chris Ferguson, le représentant du patriarche Cyril de Moscou et de toutes les Russies, Hegumen Arseny, ainsi que le nonce apostolique, Mgr Gabriele Caccia. Ce dernier a rappelé la position du pape François qui ne « peut imaginer un Moyen-Orient sans la présence chrétienne ». Il a surtout souligné que cette présence doit être renforcée par la lutte contre les guerres et l'insécurité, par le développement social et économique, et enfin par le dialogue avec l'islam.

 


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commentaires (5)

Les occasions de parler des chrétiens normaux sont si fréquentes, qu’on néglige celles de parler de tous les chréti(e)ns (h)amers. Ainsi de la douloureuse décision de la BCR qui a interdit leur exportation en réponse à 1 grave diminution des stocks d’oranges amères non seulement dans la plaine côtière ; 90 % des réserves ; mais aussi dans le cours inférieur du Nahr Bayroût, et même dans les méandres du fleuve Damoûûûr qui sépare Äâley du Choûf. Cette BCR, nul ne l'ignore, est la "Bossfàrian Convention Research" sur la préservation d'espèces de boSSfaïrs sauvages menacées d'extinction : 1 "organe" régional regroupant les 3 ou 4 contrées ou kottors de ce "croissant fertilisé". Il ne doit pas être désagréable d'y travailler, notamment dans sa section "boSSfééér domestiqué", où l'on ne cesse de comparer par caisses entières les moult saveurs du gros grain acariâtre plutôt grisonnant, de l’orangé béjaune jauni, tout en surveillant de près les sous- commissions pour le fort aigre ou aigri, kifkif. ! Le regret doit être le peu d'échos que rencontrent les analyses, rapports et directives que ces boSSféràriens pondent. A croire qu'on les boycotte ou qu'on les "presse", les puînés pâmés et niais. Le souci reste que les boSSfééérs (h)amers continuent de bénéficier d'1 commerce + ou moins équitable, si c’est imaginable avec 1 genre de produit "ranci". Nonobstant le fait que la seule évocation de ce produit... amer est déjà idéologiquement et gastro-entérologiquement parlant... indigeste.

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

16 h 40, le 25 juillet 2015

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Commentaires (5)

  • Les occasions de parler des chrétiens normaux sont si fréquentes, qu’on néglige celles de parler de tous les chréti(e)ns (h)amers. Ainsi de la douloureuse décision de la BCR qui a interdit leur exportation en réponse à 1 grave diminution des stocks d’oranges amères non seulement dans la plaine côtière ; 90 % des réserves ; mais aussi dans le cours inférieur du Nahr Bayroût, et même dans les méandres du fleuve Damoûûûr qui sépare Äâley du Choûf. Cette BCR, nul ne l'ignore, est la "Bossfàrian Convention Research" sur la préservation d'espèces de boSSfaïrs sauvages menacées d'extinction : 1 "organe" régional regroupant les 3 ou 4 contrées ou kottors de ce "croissant fertilisé". Il ne doit pas être désagréable d'y travailler, notamment dans sa section "boSSfééér domestiqué", où l'on ne cesse de comparer par caisses entières les moult saveurs du gros grain acariâtre plutôt grisonnant, de l’orangé béjaune jauni, tout en surveillant de près les sous- commissions pour le fort aigre ou aigri, kifkif. ! Le regret doit être le peu d'échos que rencontrent les analyses, rapports et directives que ces boSSféràriens pondent. A croire qu'on les boycotte ou qu'on les "presse", les puînés pâmés et niais. Le souci reste que les boSSfééérs (h)amers continuent de bénéficier d'1 commerce + ou moins équitable, si c’est imaginable avec 1 genre de produit "ranci". Nonobstant le fait que la seule évocation de ce produit... amer est déjà idéologiquement et gastro-entérologiquement parlant... indigeste.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    16 h 40, le 25 juillet 2015

  • C'était audacieux que le patriarche Raï affiche ses voeux en "invitant chaque parti politique et chaque bloc parlementaire à nommer son candidat qui soit accepté par les autres" devant une bande de boycotteurs des séances présidentielles à leur tête Gébran Bassil and Co. Ltd. A bons entendeurs, salut !

    Un Libanais

    11 h 44, le 25 juillet 2015

  • SI ON PREND... TRÈS CHER PATRIARCHE... EN COMPTE LE NOMBRE DES CHRÉTIENS DES ANNÉES D'AVANT LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE... OU MÊME CELUI DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE... EN TURQUIE, EN IRAQ, EN SYRIE, EN JORDANIE, EN PALESTINE ET SURTOUT AU LIBAN, ON CONSTATE QUE LE REPLI EN NOMBRE N'EST SEULEMENT PAS INQUIÉTANT MAIS CATASTROPHIQUE ! LA CAUSE ? VOUS LA SAVEZ BIEN CHER PATRIARCHE... IL NE FAUT PAS SE CACHER DERRIÈRE LE PETIT DOIGT... IL FAUT LA DIRE FRANCHEMENT... ET C'EST : L'INTOLÉRANCE DES AUTRES !!!!!!!!!!!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 24, le 25 juillet 2015

  • Un "Congrès des chrétiens d'Orient" au Liban ne requiert-il pas à la séance inaugurale une représentation de nos partenaires musulmans ?

    Halim Abou Chacra

    04 h 54, le 25 juillet 2015

  • "Un candidat à la présidence qui soit accepté par les autres" ? Le candidat c'est LUI. Les autres, il s'en fout.

    Halim Abou Chacra

    04 h 31, le 25 juillet 2015

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