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Moyen Orient et Monde - Afghanistan

Un haut commandant d’el-Qaëda tué dans un bombardement américain

Reprise des négociations de paix avec les talibans d'ici à fin juillet.

Kaboul a annoncé hier que le deuxième round de ses pourparlers de paix directs avec les rebelles talibans aurait lieu fin juillet. Noorullah Shirzada/AFP

Un commandant de haut rang d'el-Qaëda en Afghanistan a été tué mi-juillet dans un bombardement aérien américain, nouveau coup porté au réseau jihadiste.
Abou Khalil al-Sudani, « un commandant opérationnel d'el-Qaëda de haut rang », a été tué le 11 juillet dans la province de Paktika, a annoncé hier le Pentagone dans un communiqué. « La mort d'al-Sudani porte un nouveau coup aux opérations d'el-Qaëda dans le monde », s'est félicité le Pentagone. Sa disparition dans un bombardement américain a été confirmée à l'AFP par deux membres des rébellions islamistes talibanes afghane et pakistanaise, proches d'el-Qaëda et très implantées le long de la frontière afghano-pakistanaise, où se trouve Paktika. « Il a été enterré en Paktika avec d'autres (combattants tués dans le bombardement) lors d'une cérémonie à laquelle assistaient une dizaine de rebelles », a précisé la source talibane afghane.
Selon le Pentagone, al-Sudani était le responsable des attentats-suicide et des explosifs au sein d'el-Qaëda. Il a aussi « dirigé des opérations » contre les forces afghanes et pakistanaises et de l'Otan, « et entretenait des liens étroits avec Ayman al-Zawahiri », le successeur d'Oussama Ben Laden. « C'était un important commandant, membre du conseil central d'el-Qaëda dans la région », a confirmé à l'AFP la source talibane afghane. Al-Sudani était responsable de l'entraînement des nouveaux combattants islamistes envoyés à travers l'Afghanistan, mais également du soutien financier aux groupes locaux proches d'el-Qaëda qui en avaient besoin, a-t-elle ajouté.
Selon la source talibane pakistanaise, al-Sudani, nom qui suggère une nationalité soudanaise, avait trouvé refuge l'an dernier dans la Paktika après avoir quitté le Pakistan et la zone tribale proche du Waziristan du Nord, où l'armée pakistanaise venait de lancer une vaste offensive contre les talibans et leurs alliés d'el-Qaëda. Au Waziristan du Nord, al-Sudani était plus connu sous le nom de Saifullah Khalil et vivait le plus clandestinement possible, le visage souvent enfoui dans un foulard, a-t-elle ajouté. Il s'y déplaçait avec deux gardes du corps, et dans un véhicule transportant souvent des vestes bardées d'explosifs destinés aux combattants islamistes, selon la même source.
Menacée au sein de la mouvance jihadiste mondiale par l'émergence de l'État islamique (EI), el-Qaëda, née à la fin des années 1980 dans la région afghano-pakistanaise, a perdu plusieurs hauts responsables ces derniers mois dans des bombardements aériens. En juin et juillet, Nasser al-Wahishi, chef d'el-Qaëda dans la péninsule Arabique (Aqpa) et numéro 2 de l'organisation dans le monde, et le chef d'el-Qaëda en Syrie, Muhsin al-Fadhli, ont été tués par des drones américains au Yémen et en Syrie. Selon le Pentagone, le second était à la tête d'un réseau d'anciens combattants d'el-Qaëda, le groupe Khorassan. Au Pakistan et en Afghanistan, bastions historiques d'el-Qaëda, plusieurs groupes islamistes se sont également rangés sous la bannière de l'EI, un mouvement encore limité pour l'heure.

Dissensions talibanes
Dans le même temps, Kaboul a annoncé hier que le deuxième round de ses « pourparlers de paix » directs avec les rebelles talibans aurait lieu fin juillet, et qu'il y demanderait un « cessez-le-feu » pour accélérer la fin de ce conflit qui dure depuis plus de 13 ans. Cette annonce intervient deux semaines après la première prise de contact directe en vue de négociations de paix organisée entre les deux belligérants les 7 et 8 juillet à Murree, au Pakistan, une percée saluée notamment par l'Onu, Washington et Paris.
Côté taliban, ces premières ébauches de négociations de paix ont ces dernières semaines mis en lumière de profonds différends sur la question, en particulier entre des membres de la « choura de Quetta », la direction du mouvement qui se cacherait au Pakistan, et ceux du « bureau politique », exilés, eux, au Qatar. Certains talibans estiment que les insurgés présents à Murree n'étaient pas représentatifs et trop proches du Pakistan, influent voisin accusé depuis longtemps de tirer les ficelles de la rébellion afghane pour défendre ses intérêts dans la région. Sans confirmer la date de ce second round, un responsable taliban interrogé hier par l'AFP a ainsi prévenu que ces négociations seraient « inacceptables » sans la présence de représentants de la frange du Qatar, réputés moins proches du Pakistan.

Un commandant de haut rang d'el-Qaëda en Afghanistan a été tué mi-juillet dans un bombardement aérien américain, nouveau coup porté au réseau jihadiste.Abou Khalil al-Sudani, « un commandant opérationnel d'el-Qaëda de haut rang », a été tué le 11 juillet dans la province de Paktika, a annoncé hier le Pentagone dans un communiqué. « La mort d'al-Sudani porte un nouveau coup...
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