Le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, a clôturé hier sa visite en France par un entretien au Quai d'Orsay avec Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international.
Les échanges ont porté essentiellement, selon un communiqué publié par la direction de la communication du Quai, sur la situation régionale et la crise politique que traverse actuellement le Liban. Toujours selon le communiqué, M. Fabius a rappelé le soutien constant de la France à l'indépendance, l'unité et la souveraineté du Liban et au bon fonctionnement de ses institutions, exprimant la préoccupation de la France face aux blocages institutionnels actuels.
La réunion a revêtu un caractère politique par excellence entre le chef de la diplomatie française et un ministre libanais qui connaît parfaitement la situation dans la région du fait d'une longue carrière de journaliste et chroniqueur des événements du monde arabe pendant près de 20 ans.
Les deux ministres ont également fait le point de la situation sécuritaire, affirmant la nécessité de renforcer les institutions libanaises et rendant hommage aux forces de sécurité libanaises et à leur action face aux menaces qui pèsent sur la cohésion du pays. Ils ont enfin souligné la coopération très active associant la France et les organismes libanais chargés de la sécurité.
( Lire aussi : Nouhad Machnouk met en relief la coopération sécuritaire franco-libanaise )
Une source bien informée en matière de diplomatie française a indiqué qu'au cours de leur discussion, MM. Fabius et Machnouk ont évoqué la prochaine visite (le 29 courant) du chef du Quai d'Orsay à Téhéran (visite citée avant-hier par le ministre libanais lors de d'un entretien avec des journalistes) et que M. Fabius aurait promis de parler du Liban lors de ses entretiens avec les hauts responsables iraniens. Parler du Liban, a précisé cette source, signifie obtenir que le pays du Cèdre soit parmi les premières préoccupations de Téhéran à l'heure de l'ouverture de la République islamique sur son environnement arabe, et en particulier sur l'Arabie saoudite, conséquence naturelle de l'accord de Vienne, mettant fin à l'embargo et aux sanctions qui étaient imposées au régime des « mollahs ». Si M. Fabius réussissait sur ce point précis, le Liban ne pourrait qu'en bénéficier grâce à une nouvelle conjoncture, le clivage interne libanais étant la cause principale de la paralysie actuelle et en premier lieu la vacance au niveau de la présidence de la République, a conclu cette source.
Par ailleurs, des indiscrétions sur la réunion d'hier au Quai d'Orsay permettent de croire que Nouhad Machnouk a apporté un éclairage précieux à son hôte sur les relations entre les divers pays du Golfe d'une part et l'Iran d'autre part.
Sur la Syrie, les deux ministres auraient discuté en détail des ouvertures permettant un règlement politique de la crise, aucune des parties en présence, y compris le régime, ne pouvant imposer sa supériorité sur le terrain.
Pour mémoire
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commentaires (3)
On devrait essayer Machnouk , pour avoir la preuve que des 1ers ministers libanais peuvent etre intelligents .
FRIK-A-FRAK
18 h 12, le 24 juillet 2015