Rechercher
Rechercher

Économie - Crise de la dette grecque - portrait

Jeroen Dijsselbloem, l’un des hommes-clés de la crise grecque

Thierry Charlier/AFP

Le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, réélu lundi, à 49 ans, à la tête de l'Eurogroupe, quasi inconnu il y a deux ans et demi, s'est hissé au statut d'interlocuteur incontournable et respecté lors des négociations dans la crise grecque.
Quelques heures avant sa réélection, les 19 pays de la zone euro concluaient un accord laborieux pour négocier un nouveau plan d'aide à la Grèce, à l'issue de longues heures de discussions. « Mon but a toujours été de garder la Grèce » dans la monnaie unique, rappelait-il lundi.
En janvier 2013, Jeroen Dijsselbloem, tout jeune ministre des Finances nommé il y a à peine deux mois et demi, se retrouve propulsé, en pleine crise de l'euro, à la tête de l'Eurogroupe. Ce cénacle informel réunit une fois par mois les ministres des Finances de l'Union monétaire et coordonne la politique économique des 19 États membres.
Depuis sa création en 2005, l'Eurogroupe avait été présidé par le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, vétéran de la construction européenne. M. Dijsselbloem, à la personnalité réservée, ne semblait alors pas faire le poids.
Ce travailliste s'était surtout consacré pendant des années aux dossiers liés à la jeunesse, la santé, l'enseignement et l'immigration. En 2013, il fait figure de candidat par défaut, dont le principal avantage est d'être issu d'un petit pays fondateur de l'Union européenne, bien noté par les agences financières. Les difficultés ne se feront pas attendre.
M. Dijsselbloem, haute stature, chevelure bouclée et maîtrise impeccable de l'anglais, paie le prix de son inexpérience deux mois après son entrée en fonctions, au moment du sauvetage financier de Chypre, qui s'accompagne de la fermeture d'une de ses principales banques et de pertes pour les épargnants.
Ses propos malheureux dans la presse, laissant entendre que la solution trouvée pour ce pays pourrait être reproduite dans d'autres, affolent les marchés et lui valent d'amers reproches.
Son style direct, franc au point d'être parfois abrasif, en irrite certains, comme lorsqu'il décrit Jean-Claude Juncker, en passe de prendre la tête de la Commission européenne, comme un « gros fumeur et gros buveur ».
Mais ses atouts l'emportent au fil du temps sur ses faiblesses : déterminé à ne pas se laisser mettre sur la touche, réputé très à l'écoute de ses interlocuteurs, il réussit à s'imposer et à faire oublier son surnom de « Dijsselbourde ».
Ses qualités de médiateur apparaissent au grand jour début 2014 lorsqu'il s'affirme comme le principal artisan d'un accord obtenu à l'arraché entre les institutions européennes, mais aussi entre la France et l'Allemagne, sur l'union bancaire. Ce dispositif doit éviter aux contribuables de payer pour les banques en cas de faillite.
La crise grecque, qui aura occupé une grande partie de son mandat de deux ans, lui vaudra quelques épisodes désagréables, dont des échanges peu amènes avec son homologue hellénique Yanis Varoufakis.
Il réussit néanmoins à maintenir le dialogue avec les Grecs, quitte à se déplacer à Athènes pour s'entretenir directement avec le Premier ministre Alexis Tsipras.
Fin juin, au paroxysme de la crise, M. Juncker lui rend un hommage appuyé. Il souligne qu'il s'est « mis en quatre » pour parvenir à un accord et a fait « un travail excellent au cours des derniers mois ».
Tout en étant travailliste, M. Dijsselbloem défend la rigueur budgétaire, ce qui lui vaut l'approbation du ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, chantre de l'austérité, en même temps que les louanges de son collègue socialiste français Michel Sapin, qui l'a trouvé « exceptionnel de bout en bout » dans la gestion de la crise grecque.

Le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem, réélu lundi, à 49 ans, à la tête de l'Eurogroupe, quasi inconnu il y a deux ans et demi, s'est hissé au statut d'interlocuteur incontournable et respecté lors des négociations dans la crise grecque.Quelques heures avant sa réélection, les 19 pays de la zone euro concluaient un accord laborieux pour négocier un nouveau plan d'aide à la...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut