Le site de l’attentat à la bombe qui a visé les forces de l’Otan à Kaboul le 7 juillet 2015. Shah Marai/AFP
Une délégation du gouvernement afghan est arrivée hier pour des « pourparlers de paix » avec les talibans, organisés au Pakistan, un acteur-clé du conflit qui met aux prises Kaboul et les rebelles islamistes depuis la chute de leur régime en 2001.
Signe d'une timide amorce de dialogue entre les belligérants, Hekmat Khalil Karzaï, vice-ministre des Affaires étrangères, « est arrivé à Islamabad avec une délégation du Haut Conseil pour la paix », un organisme chargé de rallier les talibans à des négociations, a expliqué à l'AFP Sayed Zafar Hachémi, un porte-parole du président afghan Ashraf Ghani. C'est la première fois que le gouvernement afghan reconnaît a priori mener de telles discussions avec les insurgés islamistes. De l'avis de nombreux observateurs, le conflit afghan ne pourra se régler sans la participation à la paix du Pakistan, dont la très instable zone frontalière avec l'Afghanistan abrite nombre de groupes et de groupuscules islamistes.
Deux nouvelles attaques à Kaboul
Les talibans posent de leur côté plusieurs conditions préalables à l'ouverture des pourparlers de paix, à commencer par le départ de tous les soldats étrangers encore stationnés en Afghanistan, soit une force réduite de quelque 12 500 soldats de l'Otan chargés de conseiller les forces afghanes qui combattent les rebelles. Hier, ils ont d'abord mené un attentat-suicide contre un véhicule des forces étrangères qui a fait trois blessés, « dont un étranger », selon Ebadullah Karimi, porte-parole de la police de Kaboul. Une heure plus tard, un kamikaze à moto « a fait exploser sa charge explosive » devant une antenne des services de renseignements afghans (NDS), située non loin du lieu de la première attaque, a déclaré Abdul Rahman Rahimi, le chef de la police de la capitale afghane. « Un garde a été tué et deux autres blessés », a-t-il précisé. Deux assaillants ont ensuite tenté de pénétrer dans le bâtiment, mais « ils ont été tués par des gardes », selon lui.
(Source : AFP)