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Moyen Orient et Monde - Fondamentalisme

Les mosquées salafistes dans le viseur des autorités françaises

Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a précisé que deux dossiers étaient « en cours d’examen » par ses services et pourraient aboutir à la dissolution d’associations gestionnaires de mosquées. Alain Jocard/AFP

Faut-il fermer la centaine de mosquées dites salafistes en France ? « Démarche hasardeuse », tranche un expert, d'autant que peu d'imams appellent à la haine. Mais l'essor de ce courant fondamentaliste est suivi de près par les autorités, politiques comme musulmanes.
Mardi, devant l'Assemblée nationale, Manuel Valls a dit sa volonté d'agir « contre le salafisme le plus radical », quatre jours après la décapitation d'Hervé Cornara par Yassin Salhi et sa tentative d'attaque à Saint-Quentin-Fallavier (Isère). Le Premier ministre a assuré que le gouvernement ne restait pas inactif face aux « prêcheurs de haine » sur Internet et dans les mosquées : quarante ont été expulsés depuis 2012, dont une quinzaine d'imams, a-t-il fait valoir. « Le ministre de l'Intérieur agit et agira avec d'abord les armes du droit (...) pour fermer les mosquées quand il faut les fermer, s'attaquer aux commerces qui alimentent financièrement ce terrorisme », s'est engagé Manuel Valls.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a précisé que deux dossiers étaient « en cours d'examen » par ses services et pourraient aboutir à la dissolution d'associations gestionnaires de mosquées.
Selon des sources du renseignement, une centaine des quelque 2 500 lieux de culte musulmans que compte la France sont sous influence salafiste, un chiffre qui a doublé en quatre ans. Ces mosquées, surveillées par les services, se trouvent principalement dans les grandes agglomérations : en région parisienne, à Marseille, Lyon, Lille...
Les services de renseignements s'inquiètent de voir prospérer un « vivier de radicaux potentiels » et s'alarment de récentes offensives de petits groupes pour noyauter des mosquées traditionnelles, voire prendre la place de l'imam officiel. Des salafistes dits radicaux ont parfois installé des lieux de prière parallèles, estimés à une cinquantaine, selon des notes internes du renseignement.
Faut-il y voir « l'antichambre de la radicalisation », comme l'a fait dimanche Manuel Valls ? « On y trouve des éléments comme la rupture du lien social et un discours millénariste qui, mis bout à bout, peuvent constituer un terreau » pour le basculement jihadiste, confie Bernard Godard, ex-fonctionnaire chargé du suivi de l'islam au ministère de l'Intérieur.

« Faire la part des choses »
Toutefois, soulignent des sociologues, le jihadisme est minoritaire dans la mouvance salafiste implantée en France, très largement de type piétiste ou quiétiste, ultraconservatrice mais hostile à la violence armée, condamnée sans ambiguïté. Pour un quiétiste, qui prétend lire le Coran et la sunna (tradition prophétique) en suivant la seule voie des pieux prédécesseurs (salaf saleh en arabe) que sont Mohammad et ses compagnons, les jihadistes ne sont pas d'authentiques « salafi » mais des takfiristes ou des kharijites, c'est-à-dire des adeptes de l'excommunication. Les quiétistes sont parmi les plus vindicatifs contre les jihadistes, qu'ils considèrent comme des égarés. Les jihadistes ne s'y trompent pas qui, en retour, poursuivent les quiétistes de leur haine sur la Toile.
Dans ces conditions, fermer les mosquées salafistes est-elle la solution ? « Ce serait ouvrir un front qu'on n'a pas besoin d'avoir », estime Bernard Godard, qui y verrait une « démarche hasardeuse ». « Sur quels critères va-t-on décider ? Sur le fait que des prédicateurs prônent une vision très négative de la société dans laquelle ils vivent ? Est-ce une raison suffisante ? »
« Il faut faire la part des choses », souligne le nouveau président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Anouar Kbibech. « Ce n'est pas parce que quelques jeunes tentent de déstabiliser des mosquées qu'il faut les fermer, cela stigmatiserait l'ensemble des fidèles », fait-il valoir, soulignant que « les associations gestionnaires de lieux de culte se défendent pour éviter ce type d'intrusions ».
Le droit français ne laisse pas les responsables cultuels désarmés. Ainsi, fin mai, le tribunal de police de Lyon a condamné à 1 500 euros d'amende dont 500 avec sursis, sans compter les dommages-intérêts et les frais de justice, un fidèle salafiste qui perturbait les prêches de l'imam de la mosquée d'Oullins (Rhône). Et c'est la vieille loi de 1905 portant sur la séparation des Églises et de l'État qui en l'occurrence a été appelée à la rescousse : le perturbateur a été condamné pour trouble au « libre exercice du culte ».
(Source : AFP)

Faut-il fermer la centaine de mosquées dites salafistes en France ? « Démarche hasardeuse », tranche un expert, d'autant que peu d'imams appellent à la haine. Mais l'essor de ce courant fondamentaliste est suivi de près par les autorités, politiques comme musulmanes.Mardi, devant l'Assemblée nationale, Manuel Valls a dit sa volonté d'agir « contre le salafisme le plus...

commentaires (2)

LA GUERRE DES MOSQUÉES... QUI FAIT RAGE UN PEU PARTOUT... EST UNE HONTE POUR L'ISLAM !

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 05, le 02 juillet 2015

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Commentaires (2)

  • LA GUERRE DES MOSQUÉES... QUI FAIT RAGE UN PEU PARTOUT... EST UNE HONTE POUR L'ISLAM !

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 05, le 02 juillet 2015

  • Il faut dire exactement , des mosques salafowahabitesbensaouds ..... votre allie indefectible mr cazetoineuve ...

    FRIK-A-FRAK

    15 h 49, le 02 juillet 2015

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