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Économie - crise

La Grèce en défaut de paiement vis-à-vis du FMI

Dans la nuit d'hier, à 01 heure (heure de Beyrouth), la Grèce n'a pas remboursé une dette de 1,5 milliard d'euros qu'elle devait verser au FMI. Athènes avait demandé en fin de journée un report de son échéance et avait aussi tenté de conclure un accord avec l'Eurogroupe en échange de l'annulation du référendum prévu dimanche.

La queue devant les distributeurs pour retirer de l’argent. Stefanos Rapanis/Reuters

La Grèce a fait défaut hier sur sa dette vis-à-vis du Fonds monétaire international en n'honorant pas un remboursement de 1,5 milliard d'euros qui lui était dû hier, a annoncé l'institution de Washington.
La Grèce devient ainsi le premier pays développé à accumuler des arriérés de paiement vis-à-vis du FMI et n'a désormais plus accès aux ressources financières de l'institution qui, de son côté, essuie le plus grand défaut de son histoire.
Pourtant, jusqu'aux dernières minutes, Athènes a réservé plusieurs coups de théâtre pour tenter d'échapper à un statut peu reluisant : devenir le premier pays industrialisé à faire défaut vis-à-vis du FMI. La Grèce a proposé à ses créanciers de l'Eurogroupe de conclure avec le Mécanisme européen de stabilité (MES) un accord sur deux ans permettant de couvrir ses besoins financiers tout en restructurant sa dette. Puis, quelques heures avant l'échéance, Athènes a demandé au FMI un report du remboursement des 1,5 milliard d'euros en utilisant une procédure exceptionnelle. Cela n'a pas suffi pour éviter d'être considéré en défaut de paiement.

« Nous avons déposé au FMI une demande afin qu'il prenne l'initiative de reporter le paiement au mois de novembre », avait indiqué le vice-Premier ministre grec Ioannis Dragasakis sur la télévision publique ERT quelques heures avant le délai. Un report aurait permis à la Grèce d'éviter de faire défaut sur sa dette vis-à-vis de l'institution de Washington et d'aggraver une situation financière déjà critique. La Grèce profitait ainsi d'une disposition de la charte du FMI qui permet « à la demande d'un État-membre » et sans vote de « reporter » la date d'un remboursement dans la limite de 3 à 5 ans, qui correspond à la durée de vie de ses prêts. Le conseil d'administration du FMI, qui représente ses 188 États-membres, a été saisi de cette demande et a commencé à l'étudier, selon une source proche du dossier, mais devra se réunir ultérieurement pour l'approuver ou non.
Cependant, l'agence de notation Standard & Poor's avait récemment rappelé qu'un non-paiement d'un État auprès de ses créanciers publics, comme le FMI, n'est pas à proprement parler un défaut.

 




Plus tôt encore dans la journée,dans un premier coup de théâtre, le bureau du Premier ministre Alexis Tsipras avait fait savoir que la Grèce avait demandé à l'Eurogroupe de pouvoir conclure avec le Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds de soutien de la zone euro, un accord sur deux ans permettant de couvrir ses besoins financiers, soit environ 30 milliards d'euros, tout en restructurant sa dette. Cette idée d'un troisième plan d'aide, via le MES, va être étudiée par l'Eurogroupe « via les procédures normales », a affirmé Alexander Stubb, le ministre finlandais des Finances, sur Twitter, après une conférence téléphonique de l'Eurogroupe en début de soirée.
Avant cela, la chancelière Angela Merkel avait toutefois fermé la porte à toute discussion sur le sujet en affirmant que l'Allemagne n'était pas prête à discuter d'une nouvelle demande d'aide d'Athènes avant dimanche, jour du référendum.


(Lire aussi : Le défaut grec, nouvelle épine pour le FMI)

Mais les choses pourraient aussi être en train de bouger à Athènes : la Grèce aurait proposé de suspendre son référendum sur les dernières propositions des créanciers du pays (FMI, UE) si les négociations reprennent avec l'Union européenne, a indiqué mardi le Premier ministre maltais Joseph Muscat dans des propos rapportés par la presse locale. « Des événements importants, ceux auxquels vous n'êtes pas préparés, sont en train de se passer à Athènes, et qui probablement vont produire des résultats qui ne correspondent pas aux articles que vous avez écrits aujourd'hui », a lancé, mystérieux, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à des journalistes à Bruxelles.

Quoi qu'il arrive, l'actuel plan d'aide pour la Grèce a bien expiré cette nuit à une heure du matin (heure de Beyrouth) et n'a pu être prolongé, comme le demandait Athènes, pour tenir jusqu'au référendum dimanche. Avec la fin de ce programme, la Grèce a perdu accès à quelque 16 milliards d'euros d'aides en tout genre (prêts, bénéfices sur les obligations détenues par la BCE, fonds pour les aides).
Aujourd'hui, les 25 membres du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne doivent se réunir pour évoquer la situation du système bancaire grec. Il devrait notamment être question de maintenir ou non une ligne de prêts d'urgence en faveur des établissements hellènes, fragilisés par des retraits massifs de Grecs inquiets pour leur avenir et celui de leur pays.

 

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commentaires (3)

NON PAS EXACTEMENT ! PARTIE REMISE...

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 20, le 02 juillet 2015

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • NON PAS EXACTEMENT ! PARTIE REMISE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 20, le 02 juillet 2015

  • Et alors , on peut savoir a quel niveau la terre a tremble ??? L'eurocon ne dormira plus tranquille , les autres peuples are watching you , thieves ....

    FRIK-A-FRAK

    16 h 31, le 01 juillet 2015

  • Phénomène normal ...il faut bien que le boomerang revienne un jour....car le marxo/socialisme improductif...ne peut pas vivre indéfiniment sur le compte de l'argent des autres...!

    M.V.

    13 h 08, le 01 juillet 2015

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