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À La Une - Conflit

Femmes violées puis brûlées vives : l'Onu dénonce de nouvelles atrocités au Soudan du Sud

Le conflit a déjà fait des dizaines de milliers de victimes.

Des enquêteurs de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) font état d'enlèvement et d' abus sexuels contre des femmes et des filles. AFP PHOTO / Simon Mania

Des militaires sud-soudanais ont violé puis brûlé vives des femmes et des filles dans leurs maisons, a affirmé mardi l'Onu, évoquant une "brutalité nouvelle" dans le sanglant conflit civil qui ravage le jeune pays depuis un an et demi.

Dans un rapport publié mardi, des enquêteurs de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) mettent en garde contre des "violations des droits de l'Homme généralisées". Ils s'appuient sur le témoignage de 115 victimes et témoins dans l'Etat septentrional d'Unité, un des plus touchés par la guerre civile. L'armée sud-soudanaise (SPLA) y a lancé en avril une vaste offensive contre les forces rebelles dans le département de Mayom, qui était une zone pétrolifère majeure avant d'être détruite dans les combats.

"Les survivants de ces attaques ont affirmé que la SPLA et ses milices alliées du département de Mayom ont mené une campagne contre la population locale, tuant des civils, pillant et détruisant des villages, et provoquant le déplacement de plus de 100.000 personnes", a poursuivi l'Onu dans un communiqué. "Certaines des accusations les plus inquiétantes compilées par les agents des droits de l'Homme de la Minuss portent sur l'enlèvement et des abus sexuels contre des femmes et des filles, dont certaines auraient été brûlées vives dans leurs maisons", a-t-elle ajouté.

Les enquêteurs évoquent au moins neufs incidents séparés au cours desquels "des femmes et des filles ont été brûlées dans des huttes après avoir été victimes de viol collectif", mais aussi de nombreux autres cas d'abus sexuels, des mères notamment violées devant leurs enfants. Des photos du rapport, que l'AFP a pu voir, montrent des traces circulaires noircies, restes des huttes incendiées et visiblement réduites en cendres. Un témoin a raconté avoir vu "un viol collectif perpétré par les forces gouvernementales contre une femme qui allaitait". Les soldats ont jeté le bébé au sol, poursuit le rapport. Un autre raconte comment des militaires ont forcé une femme à serrer entre ses mains "du charbon ardent", dans le but de lui faire dire où se trouvaient les rebelles et le bétail.

 

Les deux camps accusés d'atrocités

L'armée sud-soudanaise n'avait pas réagi à ces accusations dans l'immédiat. Mais elle balaie généralement ce genre d'accusations. L'Onu dit avoir tenté de se rendre sur les sites des exactions décrites par les témoins, mais de s'en être systématiquement vu refuser l'accès. Le camp rebelle a été lui aussi à plusieurs reprises accusé d'atrocités, notamment de viols, meurtres et recrutement d'armées d'enfants soldats.

L'actuel conflit au Soudan du Sud a éclaté en décembre 2013, avec des combats au sein de l'armée sud-soudanaise, fracturée le long de lignes politico-ethniques par la rivalité à la tête du régime entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar. Diverses milices tribales se sont jointes, d'un côté ou de l'autre, aux combats, accompagnés de massacres ethniques et d'exactions attribuées aux deux camps.

La recrudescence des combats "a non seulement été marquée par des accusations de meurtre, viol, enlèvement, pillage, incendie criminel et déplacement (de population), mais aussi par une nouvelle brutalité et intensité", a encore lancé l'Onu. "L'ampleur et le niveau de cruauté qui caractérisent ces informations suggère une animosité qui dépasse les clivages politiques", a-t-elle ajouté.

Mi-juin, le Fonds de l'ONU pour l'enfance (Unicef) avait déjà accusé les forces armées qui s'affrontent au Soudan du Sud, indépendant du Soudan depuis quatre ans, d'avoir perpétré des crimes atroces contre des enfants : émasculations, viols, les ligotant parfois ensemble avant de leur trancher la gorge. Aucun bilan officiel du conflit n'a jamais été établi, mais selon des observateurs, il a fait au moins des dizaines de milliers de victimes. Selon les Nations unies, les deux-tiers des 12 millions d'habitants du pays ont besoin d'aide pour survivre.

 

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IL N'Y A SEULEMENT PAS DES DAESCHS MUSULMANS... MAIS AUSSI DES DAESCHS CHRÉTIENS !

LA LIBRE EXPRESSION

08 h 53, le 01 juillet 2015

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Commentaires (2)

  • IL N'Y A SEULEMENT PAS DES DAESCHS MUSULMANS... MAIS AUSSI DES DAESCHS CHRÉTIENS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 53, le 01 juillet 2015

  • Et pourtant on a separe les 2 soudan , pour proteger les chretiens des musulmans , resultat des courses les chretiens font pire dans la barbarie . Entre eux .

    FRIK-A-FRAK

    16 h 18, le 30 juin 2015

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